Reportage

Intensification de la prévention du VIH : il est essentiel de fournir des orientations aux pays

13 avril 2007


Il existe dans le monde un certain nombre – faible mais croissant – de pays qui ont réduit la prévalence du VIH grâce à de judicieux efforts de prévention. En 2006, toutefois, on dénombrait encore 4,3 millions de nouvelles infections à VIH et, parmi la population adulte, plus de 40 % de celles-ci concernaient des jeunes de 15 à 24 ans. D’après les dernières estimations, les services de prévention du VIH n’atteignent qu’une personne sur dix parmi les populations les plus exposées au risque d’infection.

A une époque où l’on s’est engagé dans le monde à œuvrer à l’instauration de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH d’ici 2010, il existe un besoin clair et urgent d’intensifier la prévention pour stopper l’augmentation des taux d’infection et maintenir les progrès déjà réalisés dans la riposte au sida.

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Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur
la prévention du VIH s’est réuni à Genève
en avril 2007

La nécessité d’élargir les programmes intégrés de prévention du VIH de grande qualité pour atteindre l’objectif de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien a été soulignée lors de la récente réunion du Groupe de référence de l’ONUSIDA sur la prévention du VIH, qui s’est tenue à Genève début avril.

Trente-cinq experts de la prévention du VIH– de partout dans le monde et représentant les autorités nationales de lutte contre le sida, les partenaires de développement, les instituts de recherche et la société civile - se sont réunis pour débattre de la manière de mieux soutenir les efforts entrepris à l’échelon des pays pour accroître la taille et la portée des programmes de prévention. Dans le cadre des débats, les participants à la réunion ont souligné qu’il était essentiel de fournir aux pays (pour leurs actions futures) des orientations sur les définitions, les composantes de base et les normes de qualité des initiatives de prévention du VIH.

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Pr. Michael Merson, Directeur du Global
Health Institute de la Duke University et
Mme Purnima Mane, Directrice du
département de l’ONUSIDA Politiques,
Evidence et Partenariats.

« Les pays sont pressés d’atteindre des objectifs de prévention ambitieux et ont donc besoin de normes claires pour mettre en œuvre des activités de prévention de grande qualité », a déclaré le Pr Michael Merson, Directeur du Global Health Institute de la Duke University, qui présidait la réunion du Groupe de référence.

« Les programmes nationaux et sous-nationaux de lutte contre le sida doivent être à même de faire la différence entre ce qui est efficace et ce qui ne l’est pas, et d’estimer les ressources nécessaires aux niveaux national, régional et mondial pour fournir un accès universel aux services de prévention du VIH », a-t-il ajouté.

Pour aider les pays à renforcer leurs actions nationales de prévention du VIH, les participants ont recommandé que l’ONUSIDA collabore avec des experts dans différents domaines de la prévention pour définir les activités essentielles, préciser leurs composantes de base et élaborer un cadre de suivi de leur qualité    .

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La réunion de deux jours prévoyait des
séances de travail en petits groupes sur
des aspects clés de la prévention du VIH.

« Cela fait des années que l’on met en œuvre des activités de prévention d’un haut niveau de qualité et d’efficacité, et le fait de clarifier et de diffuser plus largement des normes de qualité minimum aidera les pays à planifier et à évaluer le coût de programmes de prévention axés sur les comportements, élargis, intensifiés et réalistes », a déclaré Purnima Mane, Directrice du département de l’ONUSIDA Politiques, bases factuelles et partenariats et co-présidente du Groupe de référence sur la prévention. « Il peut être difficile, du fait de petites différences dans les définitions, de comparer des activités de prévention semblables et de déterminer celles qui seraient efficaces dans tel ou tel contexte ».

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L’une des participantes, Supriya Sahu,
Directrice de projet de l’Organisation de
lutte contre le sida de l’Etat du Tamil
Nadu, pendant son intervention lors de la
réunion.

La réunion de deux jours du Groupe de référence sur la prévention du VIH comprenait, lors de séances plénières, des communications d’éminents spécialistes de la prévention sur les difficultés qu’il y a à définir des activités de prévention et leurs composantes de base. Un projet de cadre pour l’évaluation de la qualité des actions de prévention du VIH a aussi été présenté et débattu. Il est d’usage actuellement de cataloguer les programmes de prévention du VIH en fonction d’un élément particulier, à savoir la population visée (ex : interventions à l’intention des professionnel(le)s du sexe), l’objectif (ex : interventions d’autonomisation), le milieu (ex : interventions sur le lieu de travail) et le type d’activité (ex : médias), tandis que les participants ont fait valoir que la nomenclature nécessaire doit tenir compte du fait que toutes ces caractéristiques constituent des parties importantes de la définition et des normes de qualité d’un programme. Lors des débats en séance plénière et en petits groupes de travail, on a rappelé que des programmes intégrés de prévention du VIH englobent de multiples activités différentes dont chacune peut être définie de sorte à inclure un ensemble d’éléments essentiels et de normes de qualité pour la planification et la mise en œuvre.

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La réunion de deux jours du Groupe de
référence de l’ONUSIDA sur la prévention
du VIH a été l’occasion de
communications en séance plénière de
spécialistes réputés de la prévention sur
les difficultés qu’il y a à définir les activités
de prévention et leurs composantes de
base.

La réunion du Groupe de référence de l’ONUSIDA sur la prévention du VIH fait partie des efforts permanents engagés par le Programme commun pour aider les pays à renforcer leur riposte nationale à l’épidémie. En 2005, l’ONUSIDA a publié un document intitulé UNAIDS Policy Position Paper for Intensifying HIV Prevention qui énonçait les principes et mesures essentiels en matière de prévention du VIH. L’ONUSIDA a récemment publié un autre document intitulé UNAIDS Practical Guidelines for Intensifying HIV Prevention qui fournit aux pays des directives pratiques concernant les activités qui devraient être menées dans différents contextes épidémiques pour renforcer leur riposte nationale de prévention du VIH dans la perspective d’un accès universel. La réunion du Groupe de référence a mis en place un processus pour définir et établir les normes de qualité et les coûts de l’ensemble des activités de prévention du VIH conseillées et décrites dans le document sur les directives pratiques.

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Le Dr Peter Piot, Directeur
exécutif de l’ONUSIDA, a
participé à la dernière journée
de la réunion.

Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur la prévention du VIH a été créé en 2004 par le Directeur exécutif comme cadre de rencontre des spécialistes éminents de la prévention pour conseiller l’ONUSIDA sur les approches à adopter pour renforcer et poursuivre les actions de prévention du VIH à l’échelon des pays et au niveau régional. Conscients de la multiplicité des aspects de la prévention du VIH, les participants aux réunions du Groupe de référence font chaque fois appel aux autorités nationales de lutte contre le sida, à la société civile et aux scientifiques en raison de leurs connaissances et compétences techniques, et de l’expérience qu’ils ont du domaine abordé par la réunion. 

 



Photos: ONUSIDA/S. Imbers