Reportage

Sexospécificité et sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

08 août 2007

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Fouzia Abdallah, Directrice du Programme
national de lutte contre le sida au Yémen et
Somaya Al-Jowder, Directrice du Programme
national de lutte contre le sida de Bahreïn, au
cours de la réunion.

Lors d’une récente réunion, des experts du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) ont souligné l’importance majeure de l’autonomisation des femmes et de la promotion de l’égalité entre les sexes dans le recul de la vulnérabilité au VIH au niveau de la région.

Sous l’égide de l’Equipe d’appui aux régions de l’ONUSIDA, un groupe de réflexion constitué de spécialistes intervenant dans les domaines du VIH et de la sexospécificité s’est réuni au Caire, en Egypte, afin de débattre de ‘La sexospécificité et du VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord’.

Au fur et à mesure de la progression de l’épidémie de VIH dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, le nombre de femmes séropositives au VIH s’accroît et les écarts enregistrés dans les taux de prévalence entre hommes et femmes ne cessent, eux, de diminuer. Les participants à la rencontre ont convenu que les inégalités observées dans l’ensemble de la région entre hommes et femmes contribuaient à accroître la vulnérabilité et le risque d’exposition au VIH. « Les inégalités entre les sexes sont, et doivent rester, au cœur de nos ripostes nationales au sida, » a déclaré Fouzia Abdallah, Directrice du Programme national de lutte contre le sida au Yémen.

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Fadume Haji Adam, Ministre des
Affaires familiales et du
Développement social dans le
Nord Ouest de la Somalie.

Les participants ont largement débattu de la question des coutumes en vigueur et du rôle de la religion. La Ministre des Affaires familiales et du Développement social dans le Nord Ouest de la Somalie, Fadume Haji Adam, a prononcé un discours d’ouverture axé sur les traditions culturelles et religieuses particulières à la région dont on constatait l’impact sur les femmes et les jeunes filles dans le contexte du VIH.

« C’est dans nos traditions que résident nos problèmes, mais c’est également là que nous devons trouver les solutions, » a-t-elle déclaré.

Les participants ont souligné le caractère essentiel de l’adaptation des stratégies appliquées dans le domaine de la sexospécificité et du sida au contexte régional pour une action efficace. A l’appui d’un certain nombre d’exemples illustrant l’inadéquation des actions engagées dans la lutte contre le sida avec la situation des femmes musulmanes, le Dr Nafisa Mohamed Abdelkarim, de l’Université des femmes de Afhad, au Soudan, a appelé à un examen plus approfondi du quotidien de nombreuses femmes et jeunes filles de la région : « Nous ne pouvons pas adopter un plan international sur les questions de sexospécificité et de sida, nous devons élaborer notre propre programme. Nous devons trouver nos propres stratégies et solutions, » a-t-elle souligné.

« Souvent, nos femmes ne font pas des choix personnels. Elles prennent leurs décisions en fonction du contexte social dans lequel elles évoluent. Nos ripostes au sida doivent tenir compte de ces contextes, et pas seulement des individus. Nous devons faire du sida notre affaire, avec des mots et des interventions qui nous parlent et correspondent à nos situations, » a-t-elle ajouté.

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L’accent a été mis sur l’importance fondamentale
d’adapter les stratégies développées dans le
domaine de la sexospécificité et du sida au
contexte régional, pour agir efficacement.

La réunion a rassemblé des personnes venues de régions du monde parmi les plus fortement affectées par des conflits. L’une des préoccupations clés des participants a consisté à trouver le moyen de maintenir la question de la sexospécificité et du sida au premier rang d’un ordre du jour politique et médiatique déjà très chargé. « L’ordre du jour est déjà complet en raison de problèmes immédiats et urgents. Dans le même temps, nous pouvons voir à quel point les situations de conflit accroissent la vulnérabilité au VIH, » a déclaré Laila Baker, Représentante adjointe de l’UNFPA dans les territoires palestiniens occupés.

« Plutôt que d’axer tous nos efforts sur un mode d’urgence, nous devons garder l’œil sur la question de la sexospécificité et du sida dans les situations de conflit. Nous ne pouvons nous permettre d’ignorer un tel problème de développement, » a-t-elle renchéri.

Pour compléter cette réunion d’experts, le groupe de réflexion a défini plusieurs actions clés destinées à faire avancer les choses, au nombre desquelles l’examen des ripostes nationales au sida dans un contexte sexospécifique, et le renforcement des capacités des partenaires nationaux afin d’intensifier les approches sexospécifiques et la mobilisation des principaux ministères et partenaires susceptibles d’intervenir au niveau régional dans le domaine de la sexospécificité et du sida.



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