Reportage

Les chefs religieux des Caraïbes ripostent au sida

30 juillet 2007

20070731_FBOCaribbean_240.jpgOn estime que le sida a causé la mort de 27 000
personnes aux Caraïbes, au cours de l’année 2006.
Photo: ONUSIDA

Plus de 130 chefs religieux des Caraïbes se sont réunis à La Barbade pour débattre de leur rôle dans l’intensification de la riposte au sida et de la nécessité d’éradiquer la stigmatisation et la discrimination associées au sida.

Le forum interconfessionnel a conclu que, si elles souhaitent être réellement efficaces contre l’épidémie de sida, les organisations confessionnelles doivent ouvrir leurs portes aux personnes vivant avec le VIH et à celles qui sont exposées au risque de contamination par le VIH.

« Nous devons ouvrir tout grand nos portes et accueillir chacun. Nous devons être en tête de la lutte, que ce soit en nous ouvrant à tous ou en étant les premiers à effectuer un test VIH, » a déclaré le Dr Nigel Taylor, Président de l’Association évangélique de la Barbade (BEA).
Accueillis par la BEA, la Commission nationale de La Barbade sur le VIH/sida et l’ONUSIDA, les participants à ce forum de deux jours ont pu débattre des questions d’intégration et de sexualité humaine dans le contexte du sida.

S’exprimant dans le cadre de cette rencontre, Sir George Alleyne, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le VIH/sida dans les Caraïbes a souligné que les organisations confessionnelles devaient adopter une attitude radicale et réaliste : « Je vous demande d’intégrer non seulement ceux dont on sait qu’ils sont séropositifs au VIH ou ceux qui le déclarent eux-mêmes. J’ai l’audace de vous demander d’intégrer également les personnes qui ont été exclues en raison d’un mode de vie ne correspondant pas à la norme imposée par la société, » a-t-il déclaré.

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Sir George Alleyne, Envoyé
spécial du Secrétaire général
des Nations Unies pour le
VIH/sida dans les Caraïbes a
participé au forum.

On estime que le sida a causé la mort de 27 000 personnes aux Caraïbes, au cours de l’année 2006, et aujourd’hui, il constitue la principale cause de décès parmi les adultes âgés de 15 à 44 ans. Soulignant la gravité de l’épidémie dans la région, le Dr Carol Jacobs, qui préside la Commission nationale de la Barbade sur le VIH/sida, a déclaré qu’une plus grande ouverture de la part des organisations confessionnelles n’était pas seulement un impératif moral mais également une nécessité absolue pour le succès de la riposte au VIH dans les Caraïbes.

« Nous devons coopérer et exploiter les points forts des organisations confessionnelles, avec toute l’influence qu’elles ont dans nos sociétés, afin de vraiment nous attaquer à la stigmatisation et à la discrimination dont sont notamment victimes les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe, » a-t-elle déclaré.

« Si ces groupes sont intégrés, nous pourrons alors parler plus librement du virus et de ce que nous pouvons faire pour en prévenir la transmission sans craindre de condamner quiconque ni de laisser personne de côté. »


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