Reportage

L'Indicateur de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH

26 août 2008

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L'enquête a été réalisée grâce à un parte-
nariat entre l'IPPF, l'ONUSIDA, le GNP+
et l'ICW.
Logo de l'Indicateur.

Une bonne part de ce que nous savons de la stigmatisation associée au VIH, et de la discrimination qui en résulte pour les personnes vivant avec le VIH, est anecdotique ou fragmentaire. Les enquêtes existantes montrent que, si les effets de la stigmatisation sont bien connus, on ne dispose d’aucune image précise de sa portée réelle. On sait que la stigmatisation et la discrimination qui l’accompagne constituent, pour ceux qui en ont le plus besoin, des obstacles importants à l’accès aux services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH. En l’absence d’une action concertée destinée à éliminer la stigmatisation, il sera impossible d’atteindre l’objectif de l’accès universel à ces services essentiels.

Pour combler ce manque de données, un instrument de mesure L’indicateur de la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH a été élaboré. L’enquête a été réalisée grâce à un partenariat entre la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), l’ONUSIDA, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et la Communauté des femmes vivant avec le VIH (ICW). Cette initiative mondiale a également bénéficié de l’appui financier de la GTZ et du DfID, les agences allemande et britannique de développement.

Lorsqu’on disposera de meilleures données, il sera possible de mieux cibler et d’améliorer les programmes, de renforcer les activités de plaidoyer et de mieux informer les politiques. Plus important encore, l’initiative met en pratique le principe de la Participation accrue des personnes vivant avec le VIH/sida (GIPA).

« Il est passionnant de voir croître l’intérêt pour l’Indicateur au sein des réseaux de séropositifs. Les gens tiennent vraiment à l’appliquer dans leur pays et je pense que cela vient du fait qu’ils sentent que cet outil a été créé par et pour les personnes séropositives et qu’en dernière analyse, il profitera à leurs communautés, » déclare Kate Thomson, Chef de l’Equipe Partenariats avec la société civile à l’ONUSIDA.

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Une bonne part de ce que nous savons de
la stigmatisation associée au VIH et de la
discrimination qui en résulte pour les per-
sonnes qui vivent avec le VIH est anecdo-
tique ou fragmentaire.
Photo: Stigma Index

Au cours de 2008, l’important processus de mise en place du déploiement de l’Indicateur a commencé par le renforcement de la capacité des réseaux de personnes vivant avec le VIH et la constitution de partenariats dans les pays.

Dans 50 pays d’Asie, du Pacifique, d’Afrique, des Caraïbes et d’Amérique latine et du Sud, 87 personnes séropositives au VIH, représentant 66 organisations, ont reçu une formation de formateur ou de chef d’équipe. Les Equipes d’appui aux régions de l’ONUSIDA et les Coordonnateurs de l’ONUSIDA dans les pays, ainsi que les partenaires régionaux de l’IPPF, de l’ICW et du GNP+ ont collaboré pour organiser ces ateliers de formation.

« Pour ce qui est de pleurer, crier et combattre la stigmatisation, je l’ai fait. Mais j’ai toujours eu de la peine à trouver les moyens de la quantifier. Dans mes fonctions de chercheuse et de militante, je dispose maintenant de ce chaînon manquant, » Beatrice Were de l’Ouganda, qui a participé à l’atelier régional africain organisé à Nairobi en mai 2008.

L’Indicateur de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH a été présenté par Anandi Yuvaraj de l’ICW au cours d’une session spéciale de la Conférence internationale sur le sida, qui s’est tenue à Mexico au début de ce mois. « L’Indicateur nous donne vraiment la possibilité de mesurer et de comprendre, afin de plaider efficacement en faveur d’une amélioration des politiques et programmes et de faire vraiment la différence dans la vie des personnes vivant avec le VIH. »

L’Indicateur a été élaboré avec l’aide des leaders communautaires, des activistes, des chercheurs et des défenseurs des droits de la personne dans le monde entier et testé par des projets pilotes en Afrique du Sud, en Inde, au Kenya, au Lesotho, et à la Trinité-et-Tobago. La première application de l’Indicateur à l’échelle nationale est en cours en République dominicaine et les résultats ainsi qu’une première analyse seront publiés vers fin 2008.

Les résultats de cette initiative seront révélateurs. Comme l’indique Andell Simon, chercheur participant à la phase pilote de la Trinité en 2006, « c’est vraiment différent d’être interrogé par une autre personne vivant avec le VIH, car on a l’impression qu’elle comprend mieux ce que nous ressentons, sur toutes ces choses liées au fait d’être séropositif. »

Pour de plus amples informations, consultez le nouveau site web www.stigmaindex.org ou contactez la coordonnatrice du projet à l’IPPF, Lucy Stackpool-Moore lstackpoolmoore@ippf.org.