Reportage

ICASA 2008 : Le changement social est nécessaire pour réduire les risques d’infection par le VIH et la vulnérabilité au VIH

07 décembre 2008

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Les questions sociales telles que l’inégalité entre les sexes, la violence contre les femmes et la criminalisation de certaines activités, par exemple le commerce du sexe, la consommation de drogues injectables et les relations sexuelles homosexuelles, sont des facteurs rendant les personnes plus vulnérables à l’infection à VIH. Afin d’examiner les difficultés posées par ces facteurs sociaux, le Secrétariat de l’ONUSIDA, l’UNESCO et le groupe de travail sur la communication relative au changement social ont tenu une séance parallèle à l’ICASA, dimanche 7 décembre.

« Les programmes de lutte contre les facteurs sociaux ou "structurels" qui rendent les personnes plus vulnérables au VIH ne peuvent pas obtenir des résultats immédiats. Il faut de toute urgence les adapter aux besoins locaux des communautés, les mettre en œuvre, les évaluer et les améliorer continuellement en tant que volets essentiels des stratégies, des plans opérationnels et des budgets nationaux affectés à la lutte contre le sida », a déclaré Barbara de Zalduondo, Chef des priorités et du support en matière de programmes à l’ONUSIDA.

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Barbara de Zalduondo, UNAIDS Chief Division of programmatic priorities support

Les consultations menées par l’ONUSIDA, en 2006, dans plus de 120 pays, ont révélé que de nombreux obstacles à l’efficacité des programmes contre le VIH relevaient davantage de raisons sociales, juridiques et politiques que de raisons strictement techniques. L’inégalité entre les sexes et la violence faite aux femmes sont des facteurs aussi importants que la criminalisation d’activités telles que le commerce du sexe, la consommation de drogues injectables et les relations homosexuelles. La persistence de la stigmatisation liée au VIH ainsi que d’autres violations des droits de l’homme constituent aussi des obstacles.

Ces difficultés sociales ne sont pas nouvelles. Bien qu’elles fassent l’objet d’études depuis plus de vingt ans, elles ne sont que rarement l’objet de programmes concrets menés sur une échelle suffisamment large et inclus dans les ripostes nationales et sous nationales au sida.

C’est pour cette raison que la session de l’ICASA a réuni des experts ayant conçu, mis en œuvre et analysé des programmes couronnés de succès en matière de lutte contre l’inégalité entre les sexes, la violence sexuelle, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et d’autres violations des droits de l’homme dans des contextes africains multiples. Ces experts ont fait valoir les approches programmatiques qui vont au-delà du renforcement des connaissances et de la motivation de chacun et qui s’attaquent aussi aux lois, aux politiques et aux normes sociales.

Cette séance parallèle a permis aux responsables de la planification des programmes de lutte contre le sida, aux défenseurs des communautés et aux donateurs de débattre d’une programmation efficace de la lutte contre le VIH.

Les participants ont mis en commun des exemples de programmes catalysant et soutenant le changement des normes sociales néfastes qu’ils peuvent envisager de mettre en place ou d’adapter chez eux.

Les experts ont aussi échangé des informations sur les outils existant pour mesurer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, les normes appuyant l’inégalité entre les sexes et les partenariats sexuels parallèles. De plus, des exemples de programmes, des méthodes d’évaluation et des données ont été présentés et examinés.

La 15ème Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) se termine aujourd’hui à Dakar. Au cours de ces quelques jours, des centaines de délégués africains et du monde entier ont parlé des avancées et des tendances en matière de VIH dans la région.