Reportage

L'ONUSIDA en 2008 : Une année de progrès, de défis, de débats, et de changements

26 décembre 2008

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2008 a été une année de progrès, de défis, de débats et de changements. Dans ce bilan de fin d’année, l’ONUSIDA fournit un instantané des problèmes, des événements et des initiatives clés qui ont façonné la riposte mondiale au sida au cours des 12 derniers mois.

Progrès
Les investissements dans le sida donnent des résultats

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Plusieurs étapes ont été franchies en 2008 : l’objectif d’avoir au moins 3 millions de personnes sous traitement antirétroviral a été atteint ; à la fin de 2008, environ 4 millions de personnes étaient sous traitement.

Il y a eu moins de nouvelles infections à VIH en 2008 qu’en 2005, et le nombre de personnes qui sont mortes à cause du sida a diminué.


Leadership accru pour la riposte mondiale au sida

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L’engagement du leadership pour le VIH s’est maintenu à des niveaux élevés tout au long de 2008. Lors de la Réunion de haut niveau sur le sida et les objectifs du Millénaire pour le développement, les pays ont réaffirmé leurs engagements en faveur de la réalisation des cibles mondiales sur le sida.

Une nouvelle initiative de l’ancien Président du Botswana, M. Festus Mogae, a invité les dirigeants africains à s’unir pour des activités de prévention du VIH. Deux commissions indépendantes sur le sida, l’une en Afrique et l’autre en Asie, ont passé en revue la situation de l’épidémie de sida sur les deux continents et ont appelé les dirigeants à accélérer les efforts de prévention et de traitement du VIH.

Près de US $10 milliards étaient disponibles pour la riposte au sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Les dépenses domestiques sur le sida ont augmenté de 25% à 54%, et les pays de l’Afrique subsaharienne ont dépensé six fois plus en provenance de leurs propres ressources. Les Etats-Unis d’Amérique ont engagé US $48 milliards supplémentaires sur cinq ans à partir de 2009 pour le sida, la tuberculose et le paludisme.


Défis
Les efforts de prévention et de traitement du VIH sont à la traîne

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D’importants défis subsistent dans le cadre de la riposte au sida : pour deux personnes placées sous traitement, cinq autres sont nouvellement infectées. Le nombre total des personnes vivant avec le VIH s’est accru pour atteindre 33 millions. Près de 6 millions de personnes ont aujourd’hui besoin de traitement. L’accès au traitement pédiatrique est à la traîne, et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, les personnes qui s’injectent des drogues et les professionnel(le)s du sexe sont souvent ignorés par les programmes de prévention et de traitement du VIH.


Les crises mondiale ont des répercussions sur la riposte au sida

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Les systèmes de santé sont dépassés – tout comme d’autres secteurs, par exemple l’éducation et l’emploi. La hausse du prix des aliments, ainsi que les pénuries alimentaires, ont placé un fardeau supplémentaire sur la capacité des familles à faire face à leurs besoins. En outre, la crise financière mondiale a créé des incertitudes au sujet de l’impact qu’elle risque d’avoir sur la riposte au sida.


Les droits humains des personnes vivant avec le VIH et des personnes marginalisées sont souvent violés

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De nombreux pays sont en train de réviser leurs lois ou d’en adopter de nouvelles, dont plusieurs visent à protéger les personnes vivant avec le VIH contre la discrimination. Mais dans nombre de pays, on observe une tendance préoccupante à la criminalisation de la transmission du VIH ainsi que des comportements sexuels.


Débats
Le sida est-il terminé?

Le Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008 de l’ONUSIDA a montré clairement que le sida n’est terminé dans aucune partie du monde, même si le nombre des nouvelles infections à VIH a chuté dans plusieurs pays. Le rapport a mis en garde que le sida restait une cause principale de décès en Afrique. Il soulignait également que l’incidence du VIH est en hausse dans les pays qui connaissent des épidémies plus anciennes tels que les Etats-Unis d’Amérique, l’Australie, l’Allemagne, et le Royaume-Uni. Les dirigeants mondiaux, lors de divers forums internationaux, à commencer par la Réunion de haut niveau sur le sida et la Conférence sur le sida de Mexico jusqu’à l’ICASA de Dakar, ont réfuté avec véhémence la notion que ‘le sida est terminé’.


Le sida affaiblit-il les systèmes de santé ?

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La faiblesse des systèmes de santé a entravé les progrès dans l’accélération de l’accès aux services de traitement du VIH dans de nombreux pays. Parallèlement, le sida a également exercé une pression sur des systèmes de santé déjà faibles dans un grand nombre de pays.

S’exprimant lors de la Conférence internationale sur le sida à Mexico, le Directeur général de l’OMS, le Dr Margaret Chan, a déclaré « Nous ne devrions pas accuser les programmes spécifiques aux maladies d’avoir affaibli les systèmes de santé. La vérité est que pendant des décennies, les gouvernements ont sous-investi dans les infrastructures sanitaires. » Le Dr Chan a ajouté que « d’autres progrès durables dépendent absolument de l’amélioration de la capacité des services. A ce stade, nous avons une opportunité historique d’aligner l’agenda de la riposte au sida sur l’agenda du renforcement des services de santé. »

Au cours d’un entretien, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot, a déclaré « Il n’y a absolument aucune preuve que le sida ébranle les services de santé. Au contraire, il a certainement renforcé certains services. Les gouvernements déterminés feront en sorte que le financement spécifique à la maladie soit utilisé pour renforcer les capacités locales. »


Y a-t-il une solution miracle pour la prévention du VIH ?

Les stratégies et programmes de prévention du VIH ont été au centre de nombreux débats. Divers experts ont approché la prévention sous des angles différents : le rôle des partenaires sexuels multiples et des relations simultanées, le traitement contre le VIH en tant que mesure de prévention, la circoncision masculine, le rôle des préservatifs, et le report du début de l’activité sexuelle ont fait l’objet de débats.

L’ONUSIDA a soutenu que le mot « seulement » ne s’applique pas au sida – que ce soit pour le traitement seulement, la prévention du VIH seulement, les préservatifs seulement, l’abstinence seulement ou la circoncision masculine seulement. En réalité, ils sont tous nécessaires – une approche réellement exhaustive. Pour l’ONUSIDA, les trois piliers d’une riposte complète et efficace au sida, alors que nous nous approchons de l’accès universel, sont la prévention, le traitement, les soins et l’appui en matière de VIH.

L’ONUSIDA préconise que les pays mettent en œuvre des programmes de prévention du VIH qui seront vraiment efficaces pour réduire les nouvelles infections à VIH. Cela demande une combinaison stratégique d’interventions qui s’adressent aux populations exposées au risque d’infection ou vulnérables à la transmission du VIH et qui utilisent des méthodes de changement comportementales et sociales qui sont appropriées et fondées sur les dernières données probantes.


Changements à l’ONUSIDA
Le mandat du Dr Peter Piot en tant que Directeur exécutif de l’ONUSIDA se termine à la fin 2008.

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A la fin 2008, le Dr Peter Piot, le Directeur exécutif fondateur de l’ONUSIDA, quittera ses fonctions après avoir dirigé l’organisation depuis sa création. En 2009, il rejoindra l’Imperial College de Londres comme premier directeur de son nouvel Institut pour la santé mondiale.


M. Michel Sidibé est nommé nouveau Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Michel Sidibé, l’actuel Directeur exécutif adjoint des programmes pour l’ONUSIDA, a été nommé nouveau Directeur exécutif de l’ONUSIDA lors de la Journée mondiale sida. Il entre en fonctions en janvier 2009.