Reportage

Préservons notre avenir : Rapport final de la Commission du VIH/sida et de la gouvernance en Afrique

09 juin 2008

20080609-chga-200.jpgLa Commission du VIH/sida et de la gouvernance en Afrique (CVGA) présentera son rapport final intitulé ‘Préservons notre avenir’ au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon.

La Commission du VIH/sida et de la gouvernance en Afrique (CVGA) présentera son rapport final intitulé ‘Préservons notre avenir’ au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon le 9 juin 2008 au Siège de l’ONU. Cette présentation sera suivie d’une table ronde de haut niveau sur le thème ‘Enseignements tirés des progrès accomplis au niveau régional en vue de l’accès universel.’

Le Secrétaire général de l’ONU Kofi Annan a constitué la Commission en 2003 sous les auspices du Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, K.Y. Amoako et de 20 Commissaires, dont le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le Dr Peter Piot.

La Commission avait pour tâche d’orienter les gouvernements africains sur la portée de l’impact de l’épidémie de sida sur les institutions sociales, politiques et économiques de l’Afrique et sur les ripostes et programmes politiques qu’il convenait de mettre en place pour résoudre les problèmes uniques posés par les multiples effets de l’épidémie sur le développement et la gouvernance sur le continent.

Le rapport qui compte 280 pages comprend une analyse des conclusions et une série de recommandations clés. Il concrétise une vaste consultation organisée par les Commissaires de la CVGA en Afrique et au-delà. Les conclusions et recommandations reflètent les vues de plus d’un millier d’Africains – dont des décideurs politiques, des groupes de plaidoyer, des organisations non gouvernementales, des organisations communautaires, des personnes vivant avec le VIH, des institutions de recherche et des organismes du système des Nations Unies – qui ont participé à ce processus de consultation.

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Le Secrétaire général Ban Ki-moon lors de son allocution au cours du lancement du rapport de la Commission du VIH/sida et de la gouvernance en Afrique et de la table ronde de haut niveau sur le thème ‘Tenir la promesse: Leçons tirées des progrès accomplis sur la voie de l’accès universel.’
Photo: UN Photo/Eskinder Debebe 

Durant son mandat, la Commission a organisé cinq consultations sous-régionales afin de rencontrer un vaste éventail de parties prenantes et intéressées. Chaque session interactive a constitué une occasion de partager des expériences et de discuter des moyens d’avancer dans chacun des contextes sous-régionaux.

Le sida a déjà eu des effets limitant le développement social et économique en Afrique. La Commission a conclu que l’épidémie aura de graves implications pour la gouvernance pendant des années encore si des mesures déterminées ne sont pas prises pour renforcer l’engagement et le leadership autour du sida. Il s’agit notamment du leadership au sein de chaque société africaine à l’échelon national et local, manifesté par les gouvernements et les leaders politiques, les bailleurs de fonds, la société civile, les leaders traditionnels et communautaires et les personnes vivant avec le VIH.

 

  1. Préservons notre avenir : Rapport de la Commission du VIH/sida et de la gouvernance en Afrique

    Huit messages clés ont été dégagés des conclusions, recommandations et plan d’action présentés dans le rapport

  2. Les épidémies de sida en Afrique sont multiples

    Etant donné la diversité des niveaux de prévalence chez les adultes et les conditions internes à chaque pays, il n’existe pas de solution unique pour résoudre les problèmes qui alimentent l’épidémie dans un environnement donné. Il est important d’utiliser les meilleures données disponibles pour comprendre les spécificités des épidémies dans divers milieux et de concevoir des ripostes nationales sur la base des connaissances de l’épidémie propres à chaque pays.

  3. Les épidémies en Afrique sont le reflet d’importantes disparités entre les sexes

    Il existe un lien important entre la subordination des femmes et des fillettes dans la société et une vulnérabilité extrême à l’infection par le VIH. Les communautés, avec le soutien de lois appropriées, doivent résoudre les problèmes associés à la condition subalterne des femmes et des fillettes et combattre la violence à leur encontre et la violation de leurs droits humains.

  4. L’augmentation du nombre d’enfants infectés et affectés par le VIH constitue un problème pour le développement

    Le nombre d’enfants infectés et affectés par le sida va augmenter dans les années à venir. Ils auront besoin d’un appui médical et communautaire particuliers qui, s’il n’est pas fourni, entraînera des conséquences catastrophiques pour ces enfants et pour le développement de l’Afrique.

  5. La prévention doit rester une priorité

    Il convient de souligner le caractère urgent de la prévention du VIH qui, pour être efficace, doit comprendre un éventail de mesures portant sur les diverses voies de transmission de l’infection et permettant aux personnes exposées au risque d’y accéder et de recevoir des messages réguliers de prévention relatifs à la transmission du VIH.

  6. L’insuffisance des ressources humaines entrave le traitement et la prise en charge

    Le manque de ressources financières et humaines constitue le plus grand obstacle à l’élargissement du traitement et de la prise en charge du VIH et au renforcement des systèmes de soins de santé en Afrique. Ces manques de personnels et de moyens dans les systèmes de santé, qu’ils soient dus à l’exode des cerveaux ou à l’absentéisme, font que les professionnels qualifiés ne veulent plus travailler dans les structures du système de santé publique.

  7. Un financement du sida coordonné, prévisible, transparent et durable

    African governments should improve their public expenditure management to meet minimum performance standards including, fiduciary standards. Donor assistance should be aligned with national policies so that funding supports country-owned AIDS strategies that are fully integrated within the national development strategies.

  8. Le leadership à tous les niveaux doit être intensifié et soutenu dans le cadre d’une riposte coordonnée

    Il faut engager des ressources nationales dans la riposte au sida et intégrer celle-ci dans des actions élargies de planification du développement. De plus, les engagements pris à l’échelle régionale et internationale doivent être mis en œuvre et traduits en plans d’action nationaux

  9. Viser la bonne gouvernance

    Les buts à long terme qui sont d’inverser la propagation du VIH et de fournir une prise en charge et un soutien aux millions de personnes infectées et affectées par l’épidémie ne seront pas atteints sans une meilleure efficacité du secteur public et un régime de gouvernance vigilant.