Reportage

Contrer les violences faites aux femmes : une tâche essentielle pour la toute nouvelle Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida

06 mars 2009


Dr Jean Ramjohn-Richards, wife of President George Maxwell Richards, presents Brent Benjamin, winner of the Caribbean Coalition on Women, Girls and Aids (CCWA) regional Logo Competition, with a cheque of US $500 at the launch of CCWA launch on 4 March 2009, Port-of-Spain.
Credit: UNAIDS

La violence à l'encontre des femmes accroît la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH dans les Caraïbes. C'est le sombre message qui est ressorti du lancement de la Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida (CCWA), organisé le 4 mars par l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour les Caraïbes à Port of Spain (Trinité).  

Les violences sexuelles à l'encontre des femmes et des filles sont omniprésentes dans les Caraïbes. Selon une étude régionale, pour 47% des adolescentes, la première expérience sexuelle a été « forcée » ou « plutôt forcée » (Halcon L., Beuhring T. et Blum  R. : 2000). La violence, qu'elle soit réelle ou qu'elle reste à l'état de menaces, accroît la vulnérabilité des femmes au VIH, en rendant difficile, voire impossible, toute négociation de rapports sexuels sûrs ou de l'usage du préservatif. Elle affecte également les attentes des femmes dans leurs relations et peut également empêcher celles-ci d'accéder à des services de prévention, de prise en charge et de traitement du VIH.
  
La CCWA, une coalition de femmes issues de milieux divers, s'est s'engagée à s'attaquer vigoureusement non seulement aux violences faites aux femmes, mais également à tous les aspects de la vulnérabilité des femmes au VIH. Dans l'assistance se trouvaient la Première Dame de la République de Trinité-et-Tobago, son Excellence, le Dr Jean Ramjohn-Richards, elle-même membre de la CCWA, ainsi que Yolanda Simon, Directrice du Réseau caribéen des personnes vivant avec le VIH/sida (CRN+), membre fondatrice et porte-parole de la CCWA.

"Nous savons que les Caraïbes sont une région peu sûre pour les femmes. Plusieurs pays caribéens comptent parmi les pays dont les taux d'homicides sont les plus élevés au monde et tous se situent au-dessus de la moyenne mondiale en matière de violences sexuelles ; trois de ces pays ont des taux de violence sexuelle figurant parmi les dix taux les plus élevés au monde."

Roberta Clarke, Directrice du programme régional de l'UNIFEM

Selon Roberta Clarke, Directrice du programme régional de l'UNIFEM, davantage d'actions doivent être entreprises pour transformer les relations inégales et néfastes entre hommes et femmes ou filles et garçons, cette culture de l'inégalité étant la cause principale de la vulnérabilité des femmes au VIH.

« Nous savons que les Caraïbes sont une région peu sûre pour les femmes. Plusieurs pays caribéens comptent parmi les pays dont les taux d'homicides sont les plus élevés au monde et tous se situent au-dessus de la moyenne mondiale en matière de violences sexuelles ; trois de ces pays ont des taux de violence sexuelle figurant parmi les dix taux les plus élevés au monde », a déclaré Mme Clarke.

La CCWA a donc un rôle à jouer dans l'attention qu'il est nécessaire d'attirer sur la persistance des inégalités et de la violence et dans le plaidoyer pour des transformations sociétales visant à un respect total des droits de l'homme.

Le lancement a été l'occasion pour la Coalition de présenter son nouveau logo. Brent Benjamin, un jeune Trinidadien, a remporté la compétition organisée pour concevoir le logo de la Coalition et s'est vu remettre son prix des mains de son Excellence, le Dr Jean Ramjohn-Richards.

Depuis 15 mois et jusqu'à son lancement, la CCWA a été soutenue par l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour les Caraïbes ainsi que l'UNIFEM et des organisations de la société civile, notamment le réseau CRN+, l'Association caribéenne pour la recherche et l'action féministe (CAFRA) et le Centre d'études sur la sexospécificité et le développement (CGDS). Ce soutien se poursuivra en 2009, année durant laquelle la Coalition sera installée dans les locaux de l'UNIFEM et continuera de recevoir une assistance de l'ONUSIDA.