Reportage

La tuberculose, le VIH, l'accès universel et les droits de l'homme à l'ordre du jour de la visite du Directeur exécutif de l'ONUSIDA au Brésil

23 mars 2009


(from left) Executive Director, UNAIDS Michel Sidibé and Director, Stop TB Department WHO, Dr Mario Raviglione during the press conference launch of Global TB Control 2009, 24 March 2009.
Credit: UNAIDS/D. Ramalho

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, se trouve cette semaine au Brésil, afin de sensibiliser davantage au lien entre épidémies de VIH et de tuberculose, à l'accès universel aux services de prise en charge du VIH, et à la nécessité de s'atteler au problème de la stigmatisation et de la discrimination dans la riposte au sida au Brésil.

Plus tôt dans la journée à Rio de Janeiro, M. Sidibé a participé au lancement international du rapport annuel de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la lutte contre la tuberculose.

Bien que la tuberculose soit une maladie qu'il est possible de prévenir et de soigner, elle constitue néanmoins une des premières causes de mortalité parmi les personnes vivant avec le VIH à l'échelle mondiale. Sur les 33 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, 20% seulement connaissent leur état sérologique et seule une très faible part de cette population, 2% en 2007, a subi un test de dépistage de la tuberculose selon le Rapport mondial 2009 sur la lutte contre la tuberculose.

"L'accès universel à la prévention, aux traitements et à la prise en charge médico-sociale du VIH doit également intégrer la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose. La prise en charge combinée du VIH et de la tuberculose permet de sauver des vies."

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Nous devons faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH ne meurent plus de la tuberculose », a déclaré M. Sidibé. « L'accès universel à la prévention, aux traitements et à la prise en charge médico-sociale du VIH doit également intégrer la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose. La prise en charge combinée du VIH et de la tuberculose permet de sauver des vies.»

Plusieurs personnalités étaient également présentes aux côtés du Directeur exécutif de l'ONUSIDA pour le lancement du rapport : le Dr Michel Kazatchkine, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, M. Mr Hiroki Nakatani, Sous-Directeur général du Département VIH/sida, tuberculose, paludisme et maladies tropicales négligées de l'OMS, le Dr Mario Raviglione, Directeur du Département Halte à la tuberculose, et le Dr Marcos Espinal, Secrétaire exécutif du Partenariat Halte à la tuberculose.

Le lancement du rapport fait partie des manifestations organisées à l'occasion de la Journée mondiale de la tuberculose, qui a lieu pendant le 3e Forum du Partenariat Halte à la tuberculose, lequel s'est ouvert le 23 mars à Rio de Janeiro. M. Sidibé prononcera un discours lors de la clôture du forum le 25 mars.

En début de semaine, M. Sidibé se rendra à Brasília, où il rencontrera des hauts responsables du Gouvernement brésilien, notamment le groupe parlementaire sur le VIH au Congrès national et les ministres des affaires étrangères, des politiques de la femme, de la santé et des droits de l'homme.

Afin d'amplifier le message de l'ONUSIDA visant à soutenir les personnes affectées par le VIH et à contrer les lois faisant obstacle à la riposte au sida, M. Sidibé rencontrera plusieurs acteurs de la société civile agissant dans les domaines de la sensibilisation au problème du VIH, de la protection des droits de l'homme, de la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, en particulier à l'égard des personnes plus vulnérables vis-à-vis du VIH. Une rencontre réunira des délégués nationaux de groupes représentant des personnes vivant avec le VIH, des jeunes, des femmes, des lesbiennes, des gays, des personnes bisexuelles et des personnes transsexuelles, afin de débattre de ces questions dans le contexte à la fois local et national.

A Rio de Janeiro, des visites sont prévues à des organisations qui assurent des services essentiels auprès des enfants et des jeunes. L'une de ces organisations, la Sociedade Viva Cazuza, est une organisation à but non lucratif qui apporte un soutien aux enfants, aux jeunes et aux adultes qui vivent avec le VIH, en assurant tout un éventail de services qui vont du conseil et du test VIH à l'administration de traitements antirétroviraux, sous l'égide du système de soins de santé de la ville de Rio de Janeiro. Au-delà du soutien matériel, la Sociedade Viva Cazuza propose également un site web par l'intermédiaire duquel les gens peuvent poser leurs questions concernant le VIH ou tout autre problème de santé sexuelle à des experts.

En Amérique latine, le Brésil a la plus importante épidémie de VIH et abrite plus de 40% des personnes (730 000) vivant avec le virus sur le continent, suivi par le Mexique qui compte 200 000 personnes séropositives. Le pays récolte cependant les fruits de sa volonté résolue d'assurer un accès aux services de prévention et de traitement du VIH, ce qui a permis de stabiliser l'épidémie et de diminuer de moitié le taux de mortalité due au sida entre 1996 et 2002.

Le 30 mars, M. Sidibé se joindra à Mme Nilcéa Freire, Ministre des Politiques de la Femme, pour l'inauguration du premier centre axé sur la réhabilitation des hommes violents à l'égard des femmes. Situé à Nova Iguaçu, une commune de l'agglomération de Rio de Janeiro, le centre mettra l'accent sur des programmes d'éducation visant à mettre un terme à la violence domestique. Dix autres centres de ce type sont prévus dans le pays.

M. Sidibé terminera sa visite officielle en fin de journée par un discours aux délégués réunis pour l'ouverture du Symposium mondial sur l'implication des hommes et des garçons dans l'égalité entre les sexes.

Il s'agit de la première visite officielle de Michel Sidibé au Brésil depuis sa nomination au poste de Directeur exécutif de l'ONUSIDA.