Reportage

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Yao Ming et le gouvernement lancent une campagne contre la discrimination en Chine

27 novembre 2009

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From right: Mr Huang Jiefu, Vice Minister of Health on behalf of the Government of China, UNAIDS Executive Director Mr Michel Sidibé and civil society representative jointly launched the nationwide anti-stigma campaign. Beijing, 27 November 2009.
Credit: UNAIDS/Zhou Dao

 

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et le Vice-ministre chinois de la Santé, Huang Jiefu, ont lancé à Pékin, plus tôt dans la journée, une campagne de lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. La star chinoise du basket-ball, Yao Ming, et un groupe de supporteurs, parmi lesquels des personnes vivant avec le VIH, sont le visage de cette campagne diffusée à travers deux vidéos et une affiche.

Félicitant M. Ming de son engagement pour sensibiliser au VIH, M. Sidibé a déclaré: «Cela nous inspire qu’une célébrité aussi grande que Yao Ming joue les premiers rôles dans ce domaine. J’espère que d’autres suivront son exemple.»

 

Cela nous inspire qu’une célébrité aussi grande que Yao Ming joue les premiers rôles dans ce domaine. J’espère que d’autres suivront son exemple.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Dans la campagne, Yao Ming encourage la population en Chine et dans le monde entier à contribuer au changement de comportement et à mettre un terme à la stigmatisation et à la discrimination. «Comme nous tous, mes amis qui vivent avec le VIH devraient pouvoir vivre pleinement leur vie et ce, dans la dignité.»

Les membres d’organisations de personnes vivant avec le VIH et d’autres partenaires ont aussi participé à la cérémonie de lancement.

Cette campagne fait suite aux conclusions d’un rapport récemment publié sur l’indicateur de stigmatisation en Chine, qui mesure la stigmatisation et la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH en Chine. Ce rapport a interrogé plus de 2000 personnes vivant avec le VIH.

Cette étude montre que 42 % des participants ont signalé qu’ils avaient été victimes d’une forme de discrimination liée au VIH. Elle a aussi montré que 12 % des participants avaient déclaré qu’on leur avait refusé des soins médicaux au moins une fois depuis que leur séropositivité avait été diagnostiquée.

Selon le Dr Jiefu, «Depuis toujours, la Chine fait de l’éducation à la non discrimination un volet important de sa riposte au sida. Le Gouvernement chinois s’engage à poursuivre les travaux avec la communauté internationale, notamment l’ONUSIDA, et à faire plus pour éliminer la discrimination.»

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Mr Michel Sidibé, UNAIDS Executive Director presents the China Stigma Index Report at launch in Beijing, 27 November 2009.
Credit: UNAIDS/Zhou Dao

De nombreux participants à l’étude ont affirmé qu’on leur avait refusé les traitements antirétroviraux, les services de planification familiale et les services de santé reproductive depuis que leur séropositivité avait été diagnostiquée. 17 % d’entre eux ont déclaré qu’un professionnel de santé leur avait recommandé de ne pas avoir d’enfants et certains ont subi des pressions pour se faire stériliser par un professionnel de santé. Certaines participantes ont déclaré avoir subi des pressions du personnel de santé ou du personnel du département de la planification familiale pour mettre un terme à leur grossesse.

Cette étude sur l’indicateur de stigmatisation en Chine a aussi montré que le quart du personnel de santé et plus du tiers des agents de l’Etat et des enseignants avaient des comportements plus négatifs et discriminatoires à l’égard des personnes vivant avec le VIH une fois qu’ils avaient appris leur séropositivité.

Une part significative des personnes vivant avec le VIH a indiqué avoir perdu son emploi, avoir été forcée de quitter l’école ou de déménager, voire même avoir découvert que les membres de leur famille étaient victimes de diverses formes de discrimination du fait de leur séropositivité.

82 %des personnes vivant avec le VIH dans la région Asie-Pacifique vivent en Chine, en Inde, en Thaïlande, en Indonésie, au Cambodge et en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
En Chine, le VIH demeure un redoutable défi. Il est assorti de plusieurs facteurs alimentant l’épidémie, notamment la honte, la peur, la stigmatisation et la discrimination; la faible sensibilisation au VIH au sein du grand public; la pauvreté rurale; la mobilité; la disponibilité et le coût abordable de la prostitution; l’existence d’une communauté rapidement croissante d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes; et la consommation de drogues injectables.