Reportage

Le Royaume-Uni lance l’Indicateur de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH

30 novembre 2009

080828_stigmaindex_200.jpg

Un indicateur contenant des informations sur la stigmatisation dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni a été rendu public aux Chambres du Parlement, à Londres.

Le Royaume-Uni est le premier pays d’Europe à lancer l’Indicateur de stigmatisation des personnes vivant avec le VIH dans son intégralité. Il s’agit d’une initiative novatrice dans les domaines de la recherche et du plaidoyer au niveau communautaire, développée par et pour les personnes vivant avec le VIH en vue de mesurer et d’expliquer la façon dont la stigmatisation et la discrimination liées au VIH touchent ces personnes et les possibilités d’action dont elles disposent pour s’attaquer à ces obstacles et les surmonter.

Plus de 20 autres pays d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine et du Pacifique utilisent l’Indicateur, avec le soutien d’un partenariat international entre la Fédération internationale pour la Planification familiale (FIPF), en association avec l’ONUSIDA, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH/sida (GNP+) et la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW). L’initiative britannique a reçu l’appui de la Fondation M.A.C. AIDS, du Département pour le développement international (DFID) (Royaume-Uni) et du gouvernement écossais.

Le lancement de l’Indicateur a eu lieu en présence d’orateurs tels que Son Excellence Kenneth Kaunda, premier Président de la République de Zambie, M. Andy Burnham, député et Ministre britannique de la Santé, Annie Lennox, chanteuse ayant mis sur pied la campagne SING, et des membres de l’équipe de recherche au niveau communautaire. La cérémonie était présidée par David Borrow, député et président du Groupe parlementaire interpartis sur le sida.

Pour lutter contre la stigmatisation, j’ai non seulement versé des larmes, crié et fait entendre ma voix, mais j’ai aussi été aux prises avec des données concrètes pour pouvoir la mesurer. Je dispose désormais d’un outil qui, en tant que chercheur et militant, me faisait défaut.

Le programme du Royaume-Uni fait suite à des lancements du même ordre au Bangladesh, en Chine, en Éthiopie, aux Fidji, au Kenya, au Nigéria, au Pakistan, en Thaïlande et en Zambie.

S’agissant du rôle de l’Indicateur dans le cadre de la riposte au sida, un chercheur travaillant dans ce domaine en Ouganda a affirmé : « Pour lutter contre la stigmatisation, j’ai non seulement versé des larmes, crié et fait entendre ma voix, mais j’ai aussi été aux prises avec des données concrètes pour pouvoir la mesurer. Je dispose désormais d’un outil qui, en tant que chercheur et militant, me faisait défaut. »
L’Indicateur vise à mieux cerner la façon dont la stigmatisation et la discrimination touchent les personnes vivant avec le VIH et, dans un second temps, à utiliser les données concrètes qui en découlent pour mettre en place des futures interventions programmatiques et apporter des modifications aux politiques.

La stigmatisation et la discrimination constituent un des obstacles les plus graves à la lutte effective contre l’épidémie. Elles découragent les gouvernements de reconnaître l’importance du sida ou d’agir contre lui en temps utile. Elles empêchent les individus de chercher à connaître leur statut VIH. Elles découragent les personnes qui se savent infectées de faire connaître leur diagnostic et d’agir pour protéger autrui et de chercher pour elles-mêmes un traitement et une prise en charge.

Il est essentiel de donner des moyens d’agir aux personnes vivant avec le VIH ainsi qu’à leurs réseaux et communautés. L’Indicateur doit jouer un rôle de catalyseur visant à susciter et à promouvoir un changement au sein des communautés où il est utilisé.

L’Indicateur contribue à accroître l’efficacité de la communication, de l’information et de la vulgarisation en matière de lois relatives à la protection des personnes vivant avec le VIH dans les pays où il est utilisé, afin que ces personnes puissent connaître leurs droits. Il vise à orienter les politiques et les pratiques dans le domaine des droits de l’homme, de la confidentialité et du dépistage, notamment en faveur des jeunes.

Les informations tirées de l’Indicateur, recueillies par des personnes vivant avec le VIH, attesteront de la réussite (ou de l’échec) des programmes existants et mettront en évidence les domaines négligés qui devront faire l’objet d’interventions. Parmi ceux-ci figurent notamment l’amélioration des politiques sur le lieu de travail, la contribution aux débats sur la criminalisation de la transmission du VIH et la promotion du respect des droits de l’homme.

En conclusion, l’Indicateur promet d’être un outil de plaidoyer qui aidera les gouvernements, les organisations non gouvernementales et les militants à atteindre l’objectif commun consistant à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Dans le document Une action conjointe en vue de résultats – Cadre de résultats de l’ONUSIDA , 2009–2011, l’ONUSIDA préconise la suppression des lois punitives, des politiques, des pratiques, de la stigmatisation et de la discrimination qui bloquent les ripostes efficaces au sida, au moyen d’une collaboration essentielle « avec la société civile et l’ensemble des parties prenantes pour faire respecter la non-discrimination dans toutes les activités, en s’opposant au jugement social et à la peur qui nourrit la stigmatisation ».