Reportage

Une prévention de la tuberculose accessible : un impératif pour les personnes vivant avec le VIH

01 décembre 2010

La tuberculose est la cause principale de décès parmi les personnes vivant avec le VIH. Pour mitiger cette menace, des traitements préventifs à bas prix sont essentiels. Dans les nouvelles consignes, publiées aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique comment une telle thérapie peut être accessible efficacement et en toute sécurité.

Selon l’OMS, l’isoniazide, un médicament antituberculeux, a un impact positif considérable. Les consignes, visant les environnements limités financièrement, promeuvent le traitement préventif à l’isoniazide (TPI) comme étant une méthode simple et économique empêchant la bactérie tuberculeuse de devenir active. Un quart des presque deux millions de décès annuels liés au sida est associé à la tuberculose. Dans certaines communautés, près de 80 % des personnes chez qui la tuberculose est dépistée vivent aussi avec le VIH.

L’OMS s’est engagée à augmenter le recours au TPI. La couverture est à l’heure actuelle extrêmement basse. Seul 0,2 % de toutes les personnes vivant avec le VIH avait eu accès à cette thérapie l’an passé. En outre, seule une personne séropositive sur 20 dans le monde a bénéficié d’un dépistage tuberculeux.

La Journée mondiale du sida nous rappelle que faire comme si de rien n’était est inacceptable. Les programmes de VIH doivent élargir leurs efforts visant à éradiquer la tuberculose de façon radicale.

Dr. Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH de l’OMS

« La Journée mondiale du sida nous rappelle que faire comme si de rien n’était est inacceptable. Les programmes de VIH doivent élargir leurs efforts visant à éradiquer la tuberculose de façon radicale », a dit le Dr. Gottfried Hirnschall, directeur du département VIH de l’OMS. « Nous devons pleinement mettre en œuvre la stratégie de l’OMS Three I’s for HIV/TB (la stratégie des trois « i » contre la co-infection VIH/tuberculose), en collaboration avec tous nos partenaires. »

Les trois « i » sont : Le traitement préventif à l’isoniazide, le dépistage intensifié de la tuberculose et la lutte contre l’infection par le bacille de la tuberculose. Selon l’OMS, ces mesures doivent être offertes dans le cadre de services VIH complets. 

« Dans de nombreux pays, le VIH est l’un des principaux moteurs de l'épidémie de la tuberculose. La tuberculose peut être empêchée, elle est guérissable. Les nouvelles consignes montrent comment briser la chaîne qui lie la tuberculose au VIH, conduisant à la mort », a dit le Dr. Mario Raviglione, directeur du département Stop TB de l'OMS. « Chaque pays, chaque communauté doit mettre en œuvre les nouvelles consignes ; l’OMS peut offrir tout le soutien nécessaire pour garantir que cela se produise. »

Afin d’encourager l’accès au TPI pour les millions de personnes qui en ont besoin, les consignes de l’OMS, fondées sur des conclusions scientifiques récentes utilisées pour mettre à jour la politique de 1998, répondent à quelques idées fausses à l’origine en partie de la faible couverture du TPI. Aucune conclusion scientifique, par exemple, ne soutient les inquiétudes selon lesquelles ce traitement favoriserait une résistance à l’isoniazide. De même, le TPI peut être commencé à la suite d’un simple dépistage clinique, sans nécessiter de coûteux tests obligatoires, comme le craignent certains.

Voici les recommandations clefs comprises dans les nouvelles consignes de l’OMS :

  • Chaque enfant et adulte vivant avec le VIH, y compris ceux sous traitement antirétroviral et les femmes enceintes, doit être sous TPI.
  • Le TPI doit être offert de 6 à 36 mois, ou en traitement à vie dans les environnements à haute prévalence de VIH et de tuberculose.
  • Les personnes vivant avec le VIH ayant des symptômes tuberculeux doivent subir un dépistage plus poussé pour détecter une tuberculose active ou d’autres troubles, leur permettant un accès à des traitements adaptés.

Empêcher que les personnes vivant avec le VIH ne meurent de tuberculose est l’une des priorités de l’ONUSIDA.