Reportage

Des dirigeants appellent les pays à optimiser leurs ressources destinées à la riposte au sida

17 décembre 2010

M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA (à gauche), et le Dr Luis Sambo, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, lors de la réunion tenue à Dakar, au Sénégal, le 16 décembre, « Optimiser les ressources et les mécanismes de financement alternatifs de la santé : perspectives pour le financement de la lutte contre le sida ».

Les ministres de la Santé et des Finances de l’Afrique centrale et occidentale ont participé, aux côtés de représentants de la société civile, du secteur privé et des Nations Unies, à une discussion sur le financement et le soutien à la riposte au sida dans un contexte d’assèchement des ressources. Les participants de cette réunion, qui était co-organisée par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se sont penchés sur l’impact de la crise financière mondiale, la gestion des risques, les sources de financement alternatives et l’optimisation des ressources disponibles.

Selon les estimations de l’ONUSIDA, les donateurs internationaux et les gouvernements nationaux ont mobilisé à eux deux 15,9 milliards USD pour la riposte mondiale au sida en 2009. L’écart entre les besoins d’investissement et les ressources disponibles s’est cependant élargi – en 2009, l’insuffisance estimée atteignait à elle seule 10 milliards USD pour la riposte mondiale au sida.

« Les gains obtenus par la riposte sont fragiles. Les ressources allouées à la lutte contre le sida doivent être à la fois prévisibles et durables à long terme », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, dans son discours aux participants. « Le financement de la lutte contre le sida constitue une responsabilité partagée », a-t-il ajouté en appelant les donateurs internationaux et les gouvernements nationaux à accroître leurs investissements dans la riposte au sida.

Près de 90 % des dépenses liées au sida dans les pays à faible revenu proviennent de sources internationales. Le nouvel indice de priorité des investissements nationaux, mis au point par l’ONUSIDA, montre que treize pays d’Afrique centrale et occidentale dépensent moins que leur capacité, en proportion de leur charge de la maladie et de leurs ressources gouvernementales disponibles.

Les investissements réalisés dans la riposte au sida ont porté des fruits : entre 2001 et 2009, par exemple, dix pays d’Afrique centrale et occidentale ont réduit de plus de 25 % le nombre des nouvelles infections au VIH. Au cours de cette période, sept pays de la région ont stabilisé le taux des nouvelles infections au VIH.

Les participants de la réunion ont souligné que, pour pérenniser ces gains, il était important de consolider les programmes anti-VIH et de soutenir les approches favorables aux financements à long terme qui ont survécu à la gestion de la crise. Ils ont aussi fait remarquer le rôle crucial de la responsabilisation pour l’allocation des ressources.