Reportage

Supprimer les obstacles à l'accès universel en République centrafricaine

08 février 2010

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Le Dr Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, en compagnie du Président de la République centrafricaine, M. François Bozizé, janvier 2010. Photo : ONUSIDA

La République centrafricaine, un des pays les plus pauvres du monde, est durement touchée par l'épidémie de VIH. On estime à 160 000 le nombre des personnes vivant avec le virus dans le pays, parmi lesquelles 25% seulement ont accès à un traitement antirétroviral.

La situation des orphelins et des enfants vulnérables est critique : parmi les enfants nécessitant une aide, seuls 2400 reçoivent une assistance, soit un sur trente.

Les soins pédiatriques sont dispensés presque exclusivement dans un seul hôpital de la capitale. Cet hôpital prend actuellement en charge 630 enfants et la couverture nationale n'atteint qu'un sur 20 à 22 enfants nécessitant un traitement contre le VIH.

Afin d'élargir et d'intensifier l'accès aux traitements, mais aussi aux services de prévention et d'appui médico-social, la République centrafricaine s'est vu accorder des subventions par le Fonds mondial (cycles 4 et 7). Cependant, le pays a rencontré un certain nombre de blocages et de problèmes structurels, qui ont gravement nuit à la mise en oeuvre de la riposte nationale au sida.

Des pénuries dans les stocks de médicaments, des problèmes de distribution, une participation minimale de la société civile et une gestion financière inefficace font partie des obstacles les plus importants. Cela a conduit le Fonds mondial à suspendre, par mesure de précaution, le versement des subventions accordées au titre du cycle 7 et à reporter la signature pour l'octroi de subventions destinées à la lutte contre le paludisme dans le cadre du cycle 8.

Cette mission commune montre l'importance d'une collaboration entre les Nations Unies, les partenaires bilatéraux et les organisations de la société civile, pour supprimer les obstacles à l'accès universel aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

Directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, en compagnie du Président de la République centrafricaine

Dans le but de débloquer la situation, une mission commune a été menée par l'ONUSIDA, le Fonds mondial, l'Initiative « Faire reculer le paludisme » de l'OMS, ESTHER, USAID, la Coopération française et Solutions de gestion des subventions, afin de rencontrer les représentants de l'État, notamment le Président de la République, M. François Bozizé, et le Premier ministre, M. Faustin Archange Touadéra.

La délégation, composée d'experts des grandes institutions travaillant sur le sida et le paludisme dans la région, avait pour objectif de s'assurer que la proposition du pays réponde à l'ensemble des critères du cycle 8 du Fonds mondial.

La mission a trouvé en République centrafricaine une situation comparable à celles de pays en état de crise humanitaire, avec un risque de pénurie totale de médicaments antirétroviraux d'ici à la fin du mois de janvier 2010. Cela aurait pu entraîner des interruptions de traitement dramatiques pour les personnes vivant avec le VIH et actuellement traitées par ARV.

Une commande de 50 000 doses a été passée en urgence auprès de la Centrale Humanitaire Médico-Pharmaceutique de Nairobi, réglée directement par le Fonds mondial. La première livraison a eu lieu le 30 janvier, juste une semaine après la mission commune, une seconde livraison étant prévue pour le 10 février.

Dans le même temps, le Gouvernement s'est engagé à commander des traitements pour environ deux mois et demi, lesquels devraient arriver en mars 2010. Par ailleurs, la Commission nationale sur le sida a commandé trois mois de traitements, qui seront réglés par le FMSTP et dont la livraison est prévue pour juin 2010 ; cette commande sera renouvelée chaque trimestre.

La mission a été organisée par l'Equipe régionale commune des Nations Unies sur le sida et dirigée conjointement par le Dr Meskerem Grunitzky-Bekele, Directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale, et Cyrille Dubois, Responsable de l'équipe régionale du Fonds mondial pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale.

« Cette mission commune montre l'importance d'une collaboration entre les Nations Unies, les partenaires bilatéraux et les organisations de la société civile, pour supprimer les obstacles à l'accès universel aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH », a déclaré le Dr Grunitzky-Bekele.

Au cours de la mission, une feuille de route a été élaborée, contenant des actions et des responsabilités clairement définies, laquelle a reçu un large soutien politique de la part de l'ensemble des échelons du Gouvernement et des partenaires du développement.

L'Equipe de pays des Nations Unies en République centrafricaine a apporté un soutien important à la mission et exprimé son engagement à assurer le suivi de la feuille de route. L'Equipe d'appui de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale continue de coordonner l'appui régional à la mise en oeuvre de la feuille de route, dans le cadre de l'Equipe régionale commune des Nations Unies sur le sida.