Reportage

Points de vue des pays sur le sida et l’invalidité

22 juillet 2010

Dr Paul De Lay, Deputy Executive Director of UNAIDS was one of the keynote speakers at the eventLe Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, Division Programmes, a été l’un des principaux orateurs lors de cette réunion.
Photo: UNAIDS/Anne Rauchenberger

Bien que l’on ait de plus en plus conscience des relations mutuelles entre l’invalidité et le VIH, les personnes frappées d’invalidité souffrent toujours d’un accès insuffisant aux services d’information de prévention, de traitement, de soins et d’appui en rapport avec le VIH.

Afin de sensibiliser davantage le monde au sujet de ces insuffisances et de fournir une plate-forme pour l’échange des bonnes pratiques et des idées de plaidoyer innovantes, une zone de réseautage sur l’invalidité et le VIH a été créée pendant la Conférence internationale sur le sida de cette année ainsi qu’une série d’événements qui auront lieu pendant celle-ci.

Le 21 juillet, une réunion parallèle a été organisée par Santé Canada, en collaboration avec le Partenariat mondial pour les questions d’invalidité et de développement (GPDD), pour étudier de manière plus spécifique l’intégration de la question du VIH et de l’invalidité dans les programmes de lutte contre le VIH à l’échelon des pays.

Le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA, Division Programmes, a été l’un des principaux orateurs lors de cette réunion.

Il a décrit les travaux de l’ONUSIDA avec l’OMS et l’Office du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme pour rédiger un Document de politique générale sur le VIH et l’invalidité. Celui-ci a pu être réalisé grâce aux précieuses contributions d’organisations représentatives de personnes frappées d’invalidité, de réseaux de personnes vivant avec le VIH, du Groupe de référence de l’ONUSIDA sur le VIH et les droits de l’homme, et d’un certain nombre d’autres.

Le document de politique générale fournit des recommandations à l’intention des gouvernements, de la société civile et des Nations Unies, concernant une série de problèmes qui existent actuellement au niveau de la riposte au sida et de la prise en charge des invalidités.

Ces problèmes incluent :

  • Les personnes souffrant d’invalidité ne sont pas incluses dans la plupart des processus/politiques de lutte contre le VIH ; les personnes vivant avec le VIH ne sont pas incluses dans la plupart des processus/politiques de prise en charge des invalidités.
  • Il existe certaines politiques sur le VIH et l’invalidité – qui sont mentionnées dans les stratégies nationales, mais dont la mise en œuvre est limitée et ne dépasse souvent pas le stade du projet.
  • Les stratégies et les programmes ne prennent pas en compte comme il convient les différences au niveau de la manière dont l’invalidité affecte les hommes et les femmes.
  • La formation des professionnels de santé et d’autres professionnels est insuffisante.
  • Les données sont rares, voire inexistantes, concernant la prévalence, l’incidence et les besoins/la couverture des programmes, et la recherche est insuffisante. La recherche existante n’est pas transformée en programmes/actions.

Le Dr De Lay a relevé que l’une des principales difficultés était de s’assurer que les organisations qui représentent les personnes frappées d’invalidité participent à l’élaboration des plans stratégiques nationaux de lutte contre le VIH et, lorsqu’il existe, au forum de partenariat national.

Le Dr De Lay insiste sur le fait que « l’une des « composantes normales des activités » dans la riposte actuelle au VIH devrait être de garantir un accès complet aux services et informations généraux. Les programmes indépendants doivent être utilisés lorsque la communauté indique que c’est le meilleur moyen de répondre à ses besoins. Cet ordre du jour doit être planifié, pleinement financé et évalué » a-t-il ajouté.

Elizabeth Lule addresses the Disability and AIDS event. Elizabeth Lule addresses the Disability and AIDS event. Credit: UNAIDS/Anne Rauchenberger

Le Professeur Nora Groce du University College de Londres a animé la réunion. M. Stephen Lewis d’AIDS Free World a également été l’un des principaux orateurs. Parmi les autres participants, citons Mmes Elizabeth Lule et Specioza Mwankina, Présidente et fondatrice du Réseau des personnes souffrant d’invalidité vivant avec le VIH.

Hendrietta Bogopane-Zulu, Vice-Ministre des Travaux publics, Afrique du Sud, a souligné que l’approche du Traitement 2.0 était un point important de l’ordre du jour car des services et des traitement simplifiés dispensés près de là où les gens vivent introduiraient une grande différence dans les vies des personnes souffrant d’invalidité vivant avec le VIH.

Un consensus a été trouvé lors des discussions sur la nécessité d’une meilleure collaboration entre les acteurs du développement, les donateurs, les partenaires nationaux et la société civile pour favoriser l’élargissement et l’intensification, l’intégration et l’élaboration de programmes complets de riposte au VIH pour les personnes souffrant d’invalidité.

Personnes souffrant d’invalidité

Près de 650 millions de personnes, soit 10 % de la population mondiale, souffrent d’invalidité. Bien que l’on trouve des personnes souffrant d’invalidité dans les populations les plus exposées au risque d’infection à VIH, l’attention accordée dans le passé à la relation entre VIH et invalidité était minime.

Les personnes frappées d’invalidité souffrent toutes des facteurs de risques liés au VIH et sont souvent exposées à un risque accru d’infection du fait de la pauvreté, d’un accès très limité à l’éducation et aux soins, d’un manque d’informations et de ressources, de l’absence de protection sociale, d’un risque accru de violence et de viol, de la vulnérabilité à la surconsommation de substances et de la stigmatisation.