Reportage

Le pouvoir des mots : la LGBT Brésil lance un guide pour les médias

05 mars 2010

LGBT Communication Manual Cover

L’Association brésilienne des lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) (Associação Brasileira de Gays, Lésbicas, Bissexuais, Travestis e Transexuais or ABGLT) a récemment lancé un " Manuel de communication de la LGBT " à l’attention des professionnels de la communication, des élèves et des enseignants afin de réduire l’usage inapproprié de termes portant préjudice ou perpétuant des malentendus à propos des Brésiliens de la LGBT et de leurs partisans.

Le manuel a vu le jour grâce au soutien d’ONUSIDA qui participe au projet « Alliés » de l’ABGLT. Le mouvement brésilien conçoit un certain nombre d’outils dans le cadre de son projet destiné à instruire les Brésiliens sur les droits des minorités sexuelles. Ces outils renforcent leur message selon lequel chacun jouerait un rôle important dans la construction d’une société plus équitable et plus juste, indépendamment de toute pratique sexuelle.

Les normes sociales rendent encore difficiles la diversité et le respect de tous. Nous espérons que ce manuel porte en lui le germe d’une amélioration culturelle et comportementale.

Pedro Chequer, Coordonnateur de l’ONUSIDA au Brésil

Le manuel met notamment en évidence les idées fausses et courantes qui continuent de prévaloir dans les médias à propos des pratiques et caractéristiques de la LGBT. Il indique par exemple qu’un homme peut avoir des rapports sexuels avec des hommes sans se considérer homosexuel, bisexuel ou gay du fait qu’il continue à se considérer hétérosexuel malgré ses pratiques homosexuelles.

Pour cette situation précise, les professionnels de la santé ont estampillé l’expression « hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes » ou HSH pour identifier le comportement sexuel d’une personne plutôt que son orientation ou son identité sexuelle.

Le manuel rappelle aussi aux professionnels qu’à moins d’avoir obtenu son accord formel au préalable, une personne ne doit jamais être identifiée dans une production médiatique (y compris dans un reportage, une vidéo ou sur une photographie) comme vivant avec le VIH.

Les normes sociales continuent de résister à la diversité

« Cette initiative qui permet à ce manuel de voir le jour est des plus cruciales et nous nous en réjouissons. Nous félicitons l’ABGLT de ce service communautaire », a déclaré le Coordonnateur de l’ONUSIDA au Brésil, M. Pedro Chequer.

Il a aussi fait remarquer que la législation brésilienne ne punit pas les personnes en raison de leur orientation ou de leur identité sexuelle et qu’au contraire, elle décrit et renforce les droits de tous.

« En outre », a indiqué M. Chequer, « la toute première conférence nationale des membres de la LGBT a été réunie par le président du Brésil en 2008. Mais les normes sociales rendent encore difficiles la diversité et le respect de tous. Nous espérons que ce manuel porte en lui le germe d’une amélioration culturelle et comportementale. »

Les groupes de lesbiennes, gays, bisexuels, travestis et transsexuels au Brésil

L’Association brésilienne des lesbiennes, gays, bisexuels, travestis et transsexuels a été créée le 31 janvier 1995 par trente-et-un groupes différents. Elle représente actuellement un réseau national de 220 organisations, lequel est le plus grand réseau de LGBT en Amérique latine.

La résolution du premier congrès de l’ABGLT de 2005 affirme : « La vulnérabilité engendrée par le VIH et ses conséquences est exacerbée par les violations commises à l’encontre du droit à la vie, à la liberté, à l’information, à l’éducation, à la santé et à l’égalité (non-discrimination)… La diminution de cette vulnérabilité est liée au renforcement de l’action responsable par laquelle chacun s’engage dans la sphère publique parallèlement à l’exercice de ses droits et devoirs. »