Reportage

Des chefs religieux chrétiens lancent une alliance pour la riposte au sida en Papouasie-Nouvelle-Guinée

07 mai 2010

20100507_PNG_leaders_200.jpgSon Excellence le Gouverneur général de Papouasie-Nouvelle-Guinée et Grand chef Sir Paulius Matane (assis à gauche) et l'archevêque John Ribat (assis à droite), chef de l'Eglise catholique de Papouasie-Nouvelle-Guinée et président de l'Alliance accompagnés des dirigeants religieux qui ont signé la déclaration d'engagement. 5 mai 2010, Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les dirigeants religieux de 19 confessions chrétiennes de Papouasie-Nouvelle-Guinée se sont réunis pour lancer la Christian Leaders Alliance, un réseau chrétien qui veut s'employer à fournir une riposte efficace au sida dans le pays. Cet événement a compté sur la participation de représentants de la société civile, y compris des personnes vivant avec le VIH, de groupes religieux, de donateurs et de partenaires de la riposte nationale.

« Ceci marque un tournant dans la riposte nationale au sida. Voir des dirigeants religieux chrétiens unir leurs efforts pour s'attaquer à la problématique du sida est une étape décisive, une source d'inspiration pour l'ensemble de la communauté impliquée dans la riposte au sida en Papouasie-Nouvelle-Guinée » a déclaré Tim Rwabuhemba, coordinateur de l'ONUSIDA dans le pays.

À l'occasion de cet événement, les dirigeants religieux ont signé une déclaration d'engagement pour marquer leur promesse de renverser le cours de l'épidémie dans le pays. La déclaration reprend les différentes façons dont l'Église chrétienne peut jouer un rôle déterminant pour aider le pays à maîtriser l'épidémie.

Ceci marque un tournant dans la riposte nationale au sida. Voir des dirigeants religieux chrétiens qui unissent leurs efforts pour s'attaquer à la problématique du sida est une étape décisive, une source d'inspiration pour l'ensemble de la communauté impliquée dans la riposte au sida en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Tim Rwabuhemba, coordinateur de l'ONUSIDA dans le pays.

« Le lancement et la signature de cette déclaration d'engagement est un événement historique majeur » a déclaré Son Excellence le Gouverneur général de Papouasie-Nouvelle-Guinée et Grand chef Sir Paulius Matane lors de son discours d'ouverture pour marquer le lancement de l'alliance. Sir Paulius Matane a salué les dirigeants religieux pour avoir « adopté des mesures franches, fortes et courageuses contre un adversaire aussi redoutable que le VIH ».

Cette nouvelle alliance vise à partager les connaissances, la compréhension et les expériences de différentes communautés afin d'unir les efforts en faveur d'une riposte plus efficace et globale au VIH. La signature de cet accord par les dirigeants religieux marque la volonté de fonder une nouvelle culture de coopération oecuménique qui respecte l'unicité des traditions respectives tout en mettant l'accent sur les valeurs partagées de la dignité humaine et des droits de l'homme.

Les dirigeants religieux se sont engagés, entre autres, à s'attaquer aux normes et pratiques sociales, religieuses, culturelles et politiques qui perpétuent la stigmatisation et la discrimination. À cette fin, ils ont accepté d'utiliser l'infrastructure et les réseaux de communication existant au sein de leur communauté religieuse afin de diffuser des informations exactes sur le VIH au niveau de la prévention, de la prise en charge, du traitement et de l'assistance.

« Nous nous engageons à faire plus. Nous n'épargnerons aucun effort pour briser le silence sur le VIH » a déclaré l'archevêque John Ribat, chef de l'Église catholique en Papouasie-Nouvelle-Guinée et président de l'Alliance.

Sir Peter Barter, président du Conseil national de lutte contre le SIDA, a remarqué que les Églises de Papouasie-Nouvelle-Guinée étaient les acteurs « possédant le plus grand potentiel pour prévenir la diffusion du VIH dans le pays. Et ce, parce que les Églises ont gagné la confiance des communautés touchées. »

La Papouasie-Nouvelle-Guinée représente la part la plus importante de cas de VIH dans la région Pacifique. Cette part a suivi une croissance exponentielle pour passer de 21 % pour la période 1984 à 1989 à plus de 99 % en 2008. Le total des cas signalés en Papouasie-Nouvelle-Guinée est de  28 294, mais selon l'ONUSIDA,  54 000 personnes seraient infectées. Selon les estimations, d'ici 2012, le taux de prévalence nationale en Papouasie-Nouvelle-Guinée sera de 5,07 % et 208 714 personnes auront été infectées par le VIH.