Reportage

Les dirigeants africains appellent au renforcement de la lutte contre le SIDA en Zambie

26 octobre 2010

M.Festus Mogae, ancien président du Botswana (centre), Professeur Miriam Were, ancienne présidente du Conseil national de lutte contre le SIDA du Kenya (gauche), et Hon A. K. Mwanamwambwa, président de l’Assemblée nationale de Zambie (droite). Crédit : UN/Sirak Gebrehiwot

Lors d’une récente mission en Zambie, les Champions pour une génération sans VIH, une organisation de dirigeants africains comprenant d'anciens présidents et diverses personnalités influentes, se sont réunis avec des responsables gouvernementaux de haut niveau pour faire progresser la lutte contre le SIDA en Zambie. Le président zambien Rupiah Banda a dévoilé, en présence des Champions, une nouvelle stratégie nationale de lutte contre le sida visant à accroître l'accès aux traitements antirétroviraux et à réduire de 50 % les infections par le VIH en Zambie d'ici 2015.

La Zambie détient l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés au monde. Selon les dernières estimations de l'ONUSIDA, 15,2 % de la population adulte vit avec le VIH et plus de 80 000 adultes sont infectés par le VIH chaque année. Pour deux personnes qui entament un traitement antirétroviral, on estime que cinq nouvelles personnes sont infectées par le virus.

Sous la conduite de M. Festus G. Mogae, ancien président du Botswana, la délégation des Champions a rencontré des autorités gouvernementales, des chefs traditionnels, des représentants de la société civile, des personnes vivant avec le VIH et des acteurs du développement. M. Mogae a incité les dirigeants locaux à lutter pour la quasi-élimination de la transmission mère-enfant du VIH à travers l'exemple du Botswana, où le taux de nourrissons séropositifs, nés de mères séropositives, est passé de 20 % en 2003 à moins de 4 % en 2007.

La culture est importante, mais si votre culture ou vos traditions vous tuent, vous devez envisager d’en changer.

Le professeur Miriam Were

Durant leur séjour en Zambie, les Champions ont souligné l'importance de la prévention des nouvelles infections par le biais d’interventions qui ont fait leurs preuves, y compris la circoncision masculine et l'utilisation correcte et régulière du préservatif. La violence sexiste et le lourd fardeau que fait peser le VIH sur les  femmes ont également été abordés de front.

« La culture est importante, mais si votre culture ou vos traditions vous tuent, vous devez envisager d’en changer, »  a déclaré le professeur Miriam Were, membre de la délégation des Champions et ancienne présidente du conseil national de lutte contre le SIDA du Kenya.

Les Champions ont débattu ouvertement de la viabilité financière de la lutte contre le VIH dans la région et de la nécessité d'agir rapidement pour être efficace. « Un bâton qui est loin ne peut pas tuer un serpent tout près de vous, et si vous lui appuyez sur la queue en attendant que votre voisin vienne lui frapper la tête, vous serez en difficulté, » a déclaré le Dr Speciosa Wandira, ancienne vice-présidente de l'Ouganda.