Reportage

En Tanzanie, un projet innovant place les jeunes au centre des réponses au HIV

06 avril 2011

L'Alliance de la jeunesse tanzanienne (TAYOA) est un organisme national à but non lucratif qui donne aux jeunes les moyens de s'engager dans des activités permettant de faire une différence et d'améliorer leur qualité de vie.
Crédit: ONUSIDA/AFP - Siegfried Modola

Lors d'une visite à l'Alliance de la jeunesse tanzanienne (TAYOA), une organisation nationale à but non lucratif basée à Dar es-Salaam, le docteur Asha-Rose Migiro Vice-secrétaire générale de l’ONU et Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA, ont rendu hommage aux jeunes pour la responsabilité extraordinaire dont ils ont fait preuve dans la lutte contre le VIH.

TAYOA s’occupe d’une ligne d'assistance nationale sur le SIDA chargée de répondre aux questions des jeunes sur des problèmes liés au VIH. L'appel est gratuit depuis un téléphone fixe ou mobile. Des étudiants en médecine donnent de leur temps pour conseiller les autres jeunes de tout le pays.

L'organisation a commencé avec une seule ligne téléphonique en 2002, et gère maintenant huit lignes, 12 heures par jour. Des conseils sont prodigués en moyenne à un millier d'interlocuteurs par jour, et un million de personnes ont appelé depuis 2008. L'information est fournie de manière confidentielle.

« Les jeunes comme vous refusent de rester sans rien faire et d'être des bénéficiaires passifs des programmes, mais veulent être des acteurs dynamiques du changement ! », a déclaré M. Sidibé, devant un public de plus de 200 jeunes au siège de TAYOA. « Ce que vous faites ici pour créer un espace pour les jeunes est une véritable source d'inspiration », a-t-il ajouté.

La ligne d'assistance nationale de TAYOA est le résultat d'un partenariat public-privé unique entre le gouvernement tanzanien, les Centres de prévention et de contrôle des maladies des États-Unis et six opérateurs de téléphonie nationaux : Tigo, Vodacom, Airtel, TTCL, Sastel et Zantel.

Les jeunes comme vous refusent de rester sans rien faire et d'être des bénéficiaires passifs des programmes, mais veulent être des acteurs dynamiques du changement !

Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Dans une ère de communications en temps réel, ce type de partenariat stratégique est indispensable pour répondre efficacement au VIH », a déclaré la Vice-secrétaire générale, après avoir visité les locaux de TAYOA. « Je rends hommage aux jeunes qui travaillent sur ce projet impressionnant », a-t-elle ajouté.

Selon le personnel de TAYOA, les appelants posent des questions sur l'utilisation du préservatif, les relations sexuelles, le dépistage du VIH, le traitement antirétroviral et la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Plus de 200 jeunes soutiennent la ligne d'assistance nationale sur le SIDA et les autres programmes de TAYOA, y compris des clubs de sensibilisation des jeunes et un projet de technologie de l'information.

« L’une des grandes leçons que nous avons apprises lors de ce voyage est la nécessité d'embrasser et de cultiver une culture du bénévolat dans notre société », a déclaré Peter Masika, directeur national pour TAYOA. « Nous avons appris que lorsque les jeunes sont véritablement engagés, ils peuvent prendre les commandes et agir pour améliorer leur propre qualité de vie, et la vie de leurs amis. »

Au cours des dix dernières années, les jeunes en Tanzanie semblent avoir adopté des comportements sexuels plus sûrs : selon une étude de l'ONUSIDA, la prévalence du VIH chez les jeunes tanzaniens âgés de 15 à 24 a chuté de plus de 25 % entre 2001 et 2009.