Reportage

Le groupe de référence de l’ONUSIDA sur le VIH et les droits de l’homme encourage les États membres des Nations Unies à réaffirmer la prééminence des droits de l’homme avant la réunion de haut niveau sur le sida

12 avril 2011

Le Groupe de référence de l’ONUSIDA sur le VIH et les droits de l’homme a publié une communication encourageant les États membres des Nations Unies à réaffirmer la prééminence des droits de l’homme qui, depuis 30 ans, a permis de faire progresser la riposte mondiale au VIH. Ce texte présente cinq priorités clés pour les États membres devant préparer ensemble, d’ici juin 2011, le document final destiné à la réunion de haut niveau sur le sida. 

« L’engagement en faveur des droits de l’homme est l’un des principes fondamentaux auxquels nous devons nos succès passés. Il nous fédère, donne des résultats et il est stratégique pour les progrès futurs », a déclaré Jonathan Cohen, co-président du Groupe de référence et directeur de l’initiative Droit et santé de l’Open Society Foundations.

Le texte diffusé par le Groupe de référence demande aux gouvernements de réaffirmer leur adhésion à une approche mettant l’accent sur les droits de l’homme qui oblige les nations à assurer le droit à la santé et à respecter, protéger et faire respecter les droits humains des personnes vivant avec le VIH, affectées par le virus et plus susceptibles de le contracter.

« L’engagement en faveur des droits de l’homme est l’un des principes fondamentaux auxquels nous devons nos succès passés. Il nous fédère, donne des résultats et il est stratégique pour les progrès futurs. »

Jonathan Cohen, directeur de l’initiative Droit et santé de l’Open Society Foundations

Le texte souligne également que l’un des défis majeurs des cinq prochaines années sera de rendre le traitement du VIH disponible à tous ceux qui en ont besoin mais qui n’en bénéficient pas encore. Le Groupe note que cela impliquera notamment d’utiliser au maximum les flexibilités de l’accord sur les ADPIC afin d’instaurer la concurrence nécessaire pour faire baisser le prix des traitements de deuxième et troisième intentions ainsi que leur production sous forme de médicaments génériques. 

Le texte invite également les États membres à réaffirmer leur engagement à faire disparaître les lois, les politiques, les pratiques, la stigmatisation et la discrimination qui entravent des ripostes efficaces au sida. Cela inclut divers types de lois, politiques et pratiques telles celles qui criminalisent les personnes vivant avec le VIH, autorisent la violence et la discrimination à l’égard des femmes ou gênent l’accès aux services liés au VIH, notamment le traitement, la prévention et les soins palliatifs.

Michaela Clayton, co-présidente du Groupe de référence et directrice de l’Alliance de lutte contre le sida et de défense des droits en Afrique australe (ARASA), fait remarquer que le maintien à leur niveau actuel des ressources financières destinées à la lutte contre le VIH est une préoccupation majeure qui menace les acquis. « La crise que nous vivons actuellement n’est pas une crise économique mais une crise des priorités. Nous avons besoin de solidarité pour les bonnes priorités et nous devons plaider pour une norme d’engagement qui devrait être étendue à d’autres impératifs liés à la santé, au développement et aux droits de l’homme. »

Le Groupe considère que la communauté internationale doit réaffirmer sa volonté de placer les personnes vivant avec le VIH au cœur de la riposte au sida. Sa communication précise qu’il faut donner à ces personnes les moyens de bien vivre avec le VIH, de préserver leur santé, leur dignité et leur sécurité et de prévenir la transmission du virus. Les personnes vivant avec le VIH doivent participer concrètement à tous les aspects de la riposte.

Le Groupe de référence sur le VIH et les droits de l’homme a été créé en 2002 pour conseiller l’ONUSIDA sur toutes les questions liées au VIH et aux droits de l’homme. Il s’exprime en toute indépendance et ses opinions comme ses recommandations ne reflètent pas nécessairement les positions du secrétariat de l’ONUSIDA ou de ses coparrainants.