Reportage

Le Président guinéen et son épouse assisteront à la réunion de haut niveau sur le sida de 2011

15 avril 2011

Lors de son inspection dans le cadre du projet DREAM à Conakry, le directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé (au centre), a rencontré un couple séropositif ayant donné la vie à deux bébés séronégatifs. Crédit : ONUSIDA\ M.C. Diallo

Le Président Alpha Condé et son épouse, Mme Djene Kaba Condé, participeront à la réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies cette année. L’annonce est parue lors de la visite officielle de deux jours que le directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a effectuée en Guinée, en Afrique de l’Ouest.

La réunion de haut niveau, qui se tiendra du 8 au 10 juin 2011, apparaît pour beaucoup comme l’occasion de redynamiser le mouvement mondial de lutte antisida et d’atteindre l’objectif de l’ONUSIDA : zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida.

« Je salue l’engagement et le leadership du Président Condé sur le VIH », a déclaré M. Sidibé au terme de sa rencontre avec le chef de l’État guinéen, jeudi. « Sa présence à la réunion de haut niveau sera décisive pour l'avancement de la riposte au sida, ici, en Guinée, et dans le monde", a-t-il ajouté.

Ces dix dernières années, la Guinée a réalisé des progrès marquants dans sa riposte nationale au VIH. Entre 2001 et 2009, le taux national des nouvelles infections au VIH a reculé de 25 %. La couverture des traitements antirétroviraux dans le pays a atteint 40 % en 2009 contre seulement 3 % en 2004. La prévalence du VIH est en outre restée relativement faible depuis 2006, à 1 % environ de la population adulte guinéenne.

Dans son entretien avec le Président Condé, le directeur exécutif de l’ONUSIDA a souligné l’importance de la responsabilité partagée dans le financement de la lutte antisida. « 96 % des traitements antisida en Guinée sont actuellement financés par des ressources externes. Cette situation est intenable », a précisé M. Sidibé qui a ajouté que les investissements nationaux et internationaux destinés au sida doivent augmenter. Lors de sa rencontre avec M. Sidibé, le Président Condé s’est engagé à créer un fonds national pour l’achat des médicaments antirétroviraux et à maintenir ses investissements gouvernementaux actuels à l’égard du VIH.

L’ONUSIDA annonce une subvention de 60 000 USD pour une fondation dirigée par la première dame

Je salue l’engagement et le leadership du Président Condé sur le VIH. Sa présence à la réunion de haut niveau sera décisive pour l'avancement de la riposte au sida, ici, en Guinée, et dans le monde

Le directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé

Lors d’une rencontre avec la première dame de Guinée, jeudi, M. Sidibé a indiqué que la transmission verticale du VIH constituait une préoccupation pressante pour l’ONUSIDA en Guinée. En 2009, seules 17 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont pu avoir accès aux services de prévention axés sur l'infection au VIH chez les enfants. Cette année-là, seules 10 % des femmes enceintes ont effectué un dépistage sur le VIH.

Lors de cette rencontre, M. Sidibé a déclaré que l’ONUSIDA accorderait une enveloppe de 60 000 USD à une fondation nationale axée sur la santé maternelle et infantile créée par la première dame. Cette subvention sera financée par des fonds reçus au titre de la coopération française. Elle visera à empêcher les nouvelles infections au VIH parmi les enfants en Guinée.

Prévention de la transmission verticale du VIH à Conakry

Quelques instants plus tôt, M. Sidibé avait visité, à Conakry, la capitale guinéenne, un projet qui fournit aux mères un lot complet de services de prévention contre l’infection au VIH de leurs enfants. Le projet DREAM, créé en 2002, offre des services de prévention et de traitement du VIH, une aide psychosociale et nutritionnelle, des analyses de laboratoire approfondies et une éducation à la santé. Tous ces services sont gratuits.

Le projet DREAM, soutenu par la Communauté de Saint Egidio (une association religieuse), l’UNICEF et l’ONUSIDA, dispose de deux centres à Conakry. Il gère également un dispensaire mobile qui fournit des services médicaux directement aux femmes de la région. Avec le soutien de l’ONUSIDA, un troisième centre ouvrira bientôt à Dubreka, à 50 km de Conakry.

Depuis 2006, plus de 3 600 personnes vivant avec le VIH ont reçu des traitements antirétroviraux dans ces deux centres. Plus de 800 mères engagées dans ce programme ont donné naissance à des bébés séronégatifs.

Lors de son inspection dans le cadre du projet DREAM, M. Sidibé a rencontré Fatoumata Sylla et Naby Bangoura, un couple séropositif ayant donné la vie à deux bébés séronégatifs. Fatoumata a reçu une prophylaxie antirétrovirale au cours de sa grossesse et travaille maintenant pour le projet DREAM en partageant son expérience auprès d’autres femmes. Fatoumata a indiqué à M. Sidibé que si de nombreuses femmes continuent de recevoir gratuitement des services par l’intermédiaire du projet DREAM, d'autres étaient dans l'impossibilité d'en bénéficier par manque de budget suffisant du fonds.

Le projet DREAM, dont le siège social est en Italie, travaille dans neuf autres pays d’Afrique : au Mozambique, au Malawi, en Tanzanie, au Kenya, en Guinée Bissau, au Cameroun, en République démocratique du Congo, en Angola et au Nigeria.