Reportage

À la veille de l'ICAAP 10, les défenseurs de la lutte contre le sida de la région Asie-Pacifique appellent à mettre en œuvre la Déclaration politique sur le VIH/sida

26 août 2011

(de gauche à droite) Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, Ratu Epeli Nailatikau, président de la République des Îles Fidji, et Jong Sam Park, PDG de World Vision Korea. Réunion des défenseurs de la lutte contre le sida,
26 août 2011.
Photo : ONUSIDA/Kim

Une réunion des défenseurs de la lutte contre le sida, organisée juste avant la cérémonie d'ouverture du 10e congrès international sur le sida dans la région de l´Asie et du Pacifique (ICAAP 10), a réuni quelques-uns des leaders et des militants les plus actifs d'Asie et du Pacifique, afin d'appeler les États, les associations de donateurs et d'autres partenaires à mettre en œuvre la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011 : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida, adoptée par tous les États membres de l'ONU lors d'une réunion de haut niveau sur le sida en juin.

Ont notamment participé à cet événement le président de la République des Îles Fidji, Ratu Epeli Nailatikau, l'ambassadeur australien pour le VIH, Murray Proctor, l'envoyé spécial pour le sida en Asie et dans le Pacifique, le Dr Nafis Sadik, et le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

« La réunion de haut niveau nous a donné les « mots ». Maintenant il nous faut de l'action », a déclaré le président Ratu Epeli Nailatikau. « Nous devons placer la barre plus haut et tirer les leçons des expériences de pays qui ont été confrontés à d'importantes épidémies de VIH, de manière à pouvoir mieux nous concentrer sur les ripostes menées dans nos propres communautés », a-t-il ajouté.

La réunion de haut niveau nous a donné les « mots ». Maintenant il nous faut de l'action. Nous devons placer la barre plus haut et tirer les leçons des expériences de pays qui ont été confrontés à d'importantes épidémies de VIH, de manière à pouvoir mieux nous concentrer sur les ripostes menées dans nos propres communautés

Son Excellence Ratu Epeli Nailatikau, président de la République des Îles Fidji

Avec l'ICAAP, considéré comme le deuxième plus grand forum sur le VIH au monde, cette rencontre des défenseurs de la lutte contre le sida représente pour les participants une formidable opportunité d'harmoniser les stratégies de défense, de débattre et de discuter.

« Cette réunion n'a pas seulement un impact sur la région Asie-Pacifique, mais sur le monde entier. Pour honorer les engagements pris lors de la réunion de haut niveau, vers l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida dans le monde, nous devons revoir notre façon d'agir », a indiqué M. Sidibé lors de son intervention. « Pour ce faire, il nous faut des défenseurs de la lutte contre le sida issus des autorités gouvernementales, de la société civile et d'autres partenaires. Mais nous ne devons pas oublier les personnes qui ne se trouvent pas dans cette salle : nous devons aussi écouter ce qu'elles ont à dire », a-t-il déclaré.

De nombreux représentants de parlements nationaux, de la société civile et du secteur privé ont participé à la réunion. Les ambassadeurs pour le VIH et les défenseurs de la lutte contre le sida se sont engagés à soutenir les efforts de défense menés au niveau régional et national et destinés à assurer l'accès des populations les plus touchées aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.

Pour honorer les engagements pris lors de la réunion de haut niveau, vers l'objectif zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida dans le monde, nous devons revoir notre façon d'agir

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

 « Malgré les difficultés financières actuelles, la communauté d'Asie et du Pacifique détient ici une occasion d'examiner avec attention les engagements mondiaux et de déterminer la manière dont ces derniers s'intègrent au mieux dans nos contextes régionaux, afin de garantir que les moyens de riposte et les programmes s'adressent clairement aux populations les plus exposées au risque », a déclaré Murray Proctor, ambassadeur australien pour le VIH.

La réunion a également mis en lumière le rôle crucial des leaders existants et émergents dans la riposte au sida dans la région, pour atteindre « l'objectif zéro » et impliquer les jeunes leaders issus des populations les plus exposées au risque. Les jeunes issus des populations marginalisées, comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transsexuelles et les professionnel(le)s du sexe, comptent parmi les plus vulnérables à l'infection par le VIH dans la région Asie-Pacifique.

S'exprimant au nom des jeunes du pays accueillant l'ICAAP 10, un jeune leader coréen a déclaré : « C'est la première fois que nous participons à un tel forum à l'échelle régionale. Nous sommes prêts. Nous avons besoin de conseils et de soutien pour nous aider à développer une vision innovante et à veiller à ce que les jeunes coréens exposés au risque puissent avoir accès aux informations et à l'éducation sur le VIH, ainsi qu'aux services de lutte contre le virus ».

Dans le contexte du thème de cette année, « Voix multiples, action unie », les défenseurs de la lutte contre le sida ont signé une déclaration commune qui sera lue lors de la cérémonie d'ouverture officielle de l'ICAAP 10.