Reportage

Éliminer les nouvelles infections au VIH et la syphilis congénitale chez les enfants en Asie et dans le Pacifique

27 août 2011

Ngan vit avec le VIH. Son fils est né sans être infecté par le VIH car Ngan a eu accès aux services de prévention de la transmission mère-enfant.
Photo : ONUSIDA/Mott

L'un des principaux objectifs de la riposte mondiale au sida est d'éliminer d'ici 2015 les nouvelles infections au VIH chez les enfants et de prolonger la vie de leurs mères. En Asie et dans le Pacifique, la Thaïlande et le Cambodge sont en passe d'atteindre cet objectif. Cependant, dans l'ensemble, la portée de la prévention de la transmission mère-enfant est bien en-deçà des moyennes mondiales, avec des écarts très importants entre les pays de la région.

Lors d'un symposium qui a eu lieu le 27 août à l'occasion du 10e congrès international sur le sida dans la région de l'Asie et du Pacifique, des experts se sont penchés sur les meilleurs moyens d'atteindre l'objectif de 2015 en Asie et dans le Pacifique et sur les mesures concrètes à entreprendre dès à présent. Organisée par le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'ONUSIDA, la session a également examiné les progrès accomplis dans la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant et débattu des opportunités et des difficultés rencontrées. 

Cet événement était destiné à mettre sur pied le Plan mondial pour l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants d'ici 2015 et le prolongement de la vie de leurs mères, lancé en juin 2011, ainsi qu'un cadre pour le groupe de travail régional de l'ONU chargé de cette question, élaboré en novembre 2010.

Les participants ont appris qu'une meilleure couverture des services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH et de la syphilis, un meilleur suivi des mères vivant avec le VIH et de leurs enfants, et une meilleure coordination entre les services de santé dans la région sont essentiels pour éliminer les nouvelles infections chez les enfants.

« Pour atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection chez les enfants d'ici 2015, les services de santé nationaux et les communautés doivent travailler ensemble », a indiqué Steven Kraus, directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique, dans le cadre de cette session. « La coordination des efforts permettra non seulement de sauver des vies et de stopper la transmission du VIH aux enfants, mais aussi de renforcer les systèmes de santé nationaux ».

Anupama Rao Singh, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Asie orientale et le Pacifique, a insisté sur le fait que, bien que les pays de la région s'efforcent d'intensifier la lutte pour l'éradication des nouvelles infections au VIH chez les enfants, un meilleur suivi est nécessaire. « À cause de l'absence de suivi fondamental, ils ignorent combien d'enfants nés de mères séropositives au VIH ne sont pas infectés par le virus et combien le sont », a-t-elle ajouté ; « un meilleur suivi, en particulier grâce à une bonne gestion des données et à des contrôles réguliers, permettra de franchir un grand pas vers notre objectif ultime de zéro nouvelle infection chez les enfants de la région ».

Pour atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection chez les enfants d'ici 2015, les services de santé nationaux et les communautés doivent travailler ensemble

Steven Kraus, directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique

Sans systèmes de suivi adaptés, beaucoup d'enfants infectés par le VIH à leur naissance ou lors de l'allaitement ne sont pas traités, et près de la moitié d'entre eux meurent avant leur deuxième anniversaire.

La nécessité d'élargir l'accès au traitement antirétroviral (ARV) a également été mise en avant. 

« Des techniques telles que les recommandations 2010 de l'OMS pour les médicaments antirétroviraux destinés au traitement des femmes enceintes et la prévention des infections au VIH chez les nourrissons existent, et nous savons ce qu'il faut faire. Nous disposons désormais d'une nouvelle stratégie pour agir plus efficacement avec des moyens qui contribuent également à renforcer les services de santé », a expliqué le Dr Samlee Pliangbanchang, directeur régional de l'OMS pour l'Asie du Sud-Est. « La vision d'une nouvelle génération sans VIH est à notre portée ».

Les participants ont conclu qu'en proposant des services de planification familiale et de soins prénatals coordonnés de grande qualité, en identifiant et en traitant les femmes enceintes qui vivent avec le VIH et la syphilis, et en fournissant un traitement de suivi pour les enfants, les pays de la région peuvent atteindre l'objectif de zéro nouvelle infection chez les enfants et prolonger la vie de leurs mères.