Reportage

La société civile et les organisations de donateurs abordent le sujet du financement de la lutte contre le sida à l'ICASA 2011

06 décembre 2011

Interaction entre les représentants des donateurs et les membres de la société civile au sein de l'espace de dialogue communautaire.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

Lundi 5 décembre, les discussions au sein de l'espace de dialogue communautaire de la 16e Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA) se sont concentrées sur le financement de la riposte au sida. L'ONUSIDA et le PNUD ont co-organisé l'événement « Session de dialogue avec les donateurs : assurer un financement local et durable de la riposte au VIH en Afrique » sur ce thème. Les discussions ont principalement porté sur la situation économique actuelle et sur le fait que les donateurs réduisent leurs contributions à la lutte contre le sida. La session a permis une interaction directe entre les donateurs et les représentants de la société civile, et les participants ont profité de cette opportunité pour demander un financement soutenu en faveur des organisations communautaires.

Composé notamment de représentants des donateurs, le public a posé de nombreuses questions aux participants. Les protagonistes de la société civile ont exprimé leurs inquiétudes suite à la suppression de la 11e série de subventions du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). Comme l'a précisé un membre du public : « Nous craignons que cette suppression n'ait pour résultat de provoquer l'arrêt de certains traitements du VIH ». Le représentant du Fonds mondial, Mark Edington, directeur des programmes nationaux, a assuré les participants que le Fonds mondial était parfaitement opérationnel et s'engageait à continuer à travailler avec les organisations de la société civile. M. Edington a aussi affirmé que « les personnes déjà sous traitement antirétroviral sont notre priorité absolue, et nous poursuivrons bien évidemment le financement des traitements en cours ».

Les personnes déjà sous traitement antirétroviral sont notre priorité absolue, et nous poursuivrons bien évidemment le financement des traitements en cours

Mark Edington, directeur des programmes nationaux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

Des représentants de la société civile ont aussi demandé comment les organisations locales pourront accéder à des financements compte tenu de la situation financière actuelle. Sheri Nouane Duncan Jones, responsable d'équipe VIH/sida de l'ONUSIDA Éthiopie, a expliqué les changements à venir concernant les mécanismes de financement. Ainsi, une transition du financement générique traditionnel, dans lequel les fonds des donateurs internationaux sont transférés aux organisations locales via des organisations non gouvernementales plus importantes, vers un financement direct par l'octroi de subventions aux organisations locales de plus petite envergure, sera nécessaire. Cette approche devrait supprimer les frais intermédiaires et augmenter l'efficacité des programmes financés.

Les autres sujets abordés au cours du dialogue ont porté sur le renforcement de la responsabilisation et de la transparence de la société civile, et sur sa capacité à mettre les programmes en œuvre et à s'adapter à un environnement de financement en rapide évolution. Les membres de la communauté ont évoqué leur besoin de consolider leurs capacités en matière d'élaboration de propositions leur permettant d'accéder aux financements. Selon les participants, le manque de soutien technique pourrait entraver leur accès futur à des financements suffisants.

La session a été animée par le Cheikh Tidian Tall, directeur exécutif du Réseau africain d'organisations d'entraide et de lutte contre le sida. Parmi les représentants de la communauté des donateurs ayant participé au dialogue figuraient Sheri Nouane Duncan Jones, responsable d'équipe VIH/sida de l'ONUSIDA Éthiopie, Mary ODUKA, conseillère principale sur le VIH/sida auprès d'Irish AID, Kristina Kloss, Initiative allemande Back-Up, GIZ, Miriam Vuckovich, conseillère technique sur le VIH/sida auprès de la GIZ, et Mark Edington, directeur des programmes nationaux du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

L'espace de dialogue communautaire de l'ICASA 2011 est destiné à mettre en évidence les succès et les défis auxquels sont confrontées les organisations locales et la société civile en Afrique. Toutes les sessions sont ouvertes et basées sur le dialogue, pour plus d'interaction entre les participants sélectionnés et les membres du public. L'objectif global de cet espace est de fournir une tribune permettant à la société civile et aux personnes vivant avec le VIH de rencontrer et d'interagir avec des leaders de premier plan des gouvernements, des organisations internationales, des agences des Nations Unies, du secteur privé et d'autres groupes de la région ou d'ailleurs.