Reportage

La Première dame éthiopienne s'engage pour l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants

07 décembre 2011

Wzro Azeb Mesfin, Première dame d'Éthiopie, en compagnie de Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Photo : ONUSIDA/ P.Wiggers

Lors d'une réunion au palais présidentiel à Addis-Abeba le 5 décembre, M. Sidibé a félicité la Première dame éthiopienne pour la réussite de son mandat à la tête de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) et l'a encouragée à continuer de militer pour la santé et le bien-être des femmes et des filles sur tout le continent africain.

« Nous comptons sur vous pour rester totalement engagée dans la riposte au VIH », a déclaré Michel Sidibé, le directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous espérons que vous allez continuer à défendre l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants, et que vous allez poursuivre vos discussions avec les leaders communautaires et traditionnels concernant les questions culturelles sensibles ».

En tant que présidente de l'OPDAS de juin 2008 à juin 2011, Wzro Azeb Mesfin, Première dame éthiopienne, a défendu avec conviction l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants et osé dénoncer les pratiques culturelles néfastes, entre autres sujets. Elle est actuellement membre du Parlement éthiopien et préside le conseil d'administration de la Coalition nationale des femmes contre le VIH/sida et la Fédération des femmes éthiopiennes.

Nous espérons que vous allez continuer à défendre l'élimination des nouvelles infections par le VIH chez les enfants, et que vous allez poursuivre vos discussions avec les leaders communautaires et traditionnels concernant les questions culturelles sensibles

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

Lors de sa rencontre avec la Première dame, M. Sidibé a mis en avant le lien crucial entre le sida et l'agenda global en matière de santé et de développement. « Il est important que nous sortions le sida de l'isolement ; l'OPDAS doit continuer à bâtir des ponts entre le sida et la mortalité maternelle, les jeunes, les violences envers les femmes et d'autres thèmes », a indiqué M. Sidibé.

La Première dame a fait remarquer que la prévention des nouvelles infections par le VIH chez les enfants était devenue une question de plus en plus visible en Éthiopie. « La prévention de la transmission mère-enfant figure maintenant de façon quasi quotidienne à l'ordre du jour national de la santé et du développement ». Elle a ajouté que ce thème sera largement abordé plus tard ce mois-ci à Addis-Abeba lors d'une conférence sur le leadership des femmes, à laquelle assisteront des membres du Parlement, des ministres et des représentantes d'associations de femmes de tout le pays.

Selon les estimations du gouvernement, l'Éthiopie comptait en 2010-2011 1 445 centres de santé fournissant des services de prévention des nouvelles infections à VIH chez les enfants, contre seulement 32 centres en 2003-2004. Toutefois, seulement 9,3 % environ du nombre estimé de femmes enceintes nécessitant des services de prévention de la transmission mère-enfant bénéficient actuellement de ces services. Au plan mondial, on estime que 390 000 enfants sont nés avec le VIH en 2010, principalement en Afrique subsaharienne.

La rencontre entre M. Sidibé et la Première dame a eu lieu en marge de la Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique (ICASA), qui a réuni 7 000 experts du sida autour de la question de l'épidémie de VIH et de la riposte sur tout le continent africain.

Les Premières dames africaines à l'ICASA

Plus tard dans la journée, plusieurs Premières dames africaines se sont retrouvées à l'ICASA pour une table ronde intitulée « Vers une génération sans VIH ». Les Premières dames ont été rejointes par des ministres éthiopiens, rwandais et tchadiens, ainsi que par l'Ambassadeur Eric Goosby et par Bience Gawanas, commissaire aux Affaires sociales de l'Union africaine.

Les membres de l'OPDAS qui ont participé à la table ronde ont appelé à une plus forte implication des hommes dans les campagnes visant à éliminer les nouvelles infections par le VIH chez les enfants. « Pour une génération sans VIH demain, nous devons soigner les hommes et les femmes d'aujourd'hui, et tel est l'objectif du travail de l'OPDAS », a déclaré la nouvelle présidente élue de l'OPDAS, Son Excellence Pohamba Penehupifo de Namibie.

Le message principal qui ressort de cette table ronde est que la riposte au sida nécessite des efforts concertés de toutes les parties prenantes, y compris des solutions nationales à la crise économique actuelle. La Première dame namibienne a indiqué que l'OPDAS devait cibler la collecte de ressources au-delà des donateurs traditionnels.