Reportage

Nous pouvons sauver un million de vies d'ici fin 2015 grâce à la prévention et au traitement de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH

07 juin 2011

(De gauche à droite) : Dr Jorge Sampaio, secrétaire général adjoint des Nations Unies, envoyé spécial pour La Halte à la tuberculose et ancien président du Portugal ; Lucica Ditiu, secrétaire exécutive, partenariat avec La Halte à la tuberculose ; Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA ; Osas Ighodaro, Miss Black USA ; Ray Chambers, secrétaire général des Nations Unies, envoyé spécial pour le paludisme et avocat des Nations Unies pour l'OMD. Siège des Nations Unies, NY, le 6 juin 2011.
Photo : ONUSIDA/B. Hamilton

Un nouveau modèle épidémiologique élaboré par le partenariat Halte à la tuberculose, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l'ONUSIDA montre qu'il est possible de réduire nettement les décès dus au sida dans le monde par le biais de la prévention et du traitement de la tuberculose. À l'heure actuelle, une personne sur quatre vivant avec le VIH meurt de la tuberculose ; la grande majorité de ces décès pourrait être évitée puisque la tuberculose peut être guérie.

« La réduction de moitié des décès par tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015 est possible et à notre portée. Nous pouvons sauver jusqu'à un million de vies d'ici 2015 et franchir ainsi une nouvelle étape vers l'objectif fixé par l'ONUSIDA de zéro décès dû au sida », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA.

En s'appuyant sur des méthodes bien établies de prévention et de traitement de la tuberculose associée au VIH, recommandées par l'OMS et l'ONUSIDA, ce modèle démontre qu'en élargissant ces approches au niveau mondial, un million de vies pourraient être sauvées d'ici fin 2015.

Nous pouvons sauver jusqu'à un million de vies d'ici 2015 et franchir ainsi une nouvelle étape vers l'objectif fixé par l'ONUSIDA de zéro décès dû au sida.

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Il y a eu un mouvement de sensibilisation autour de l'épidémie de tuberculose mortelle chez les personnes vivant avec le VIH, mais les actions restent insuffisantes. Aujourd'hui, de nouveaux travaux scientifiques montrent que nous pouvons éviter un million de décès chez les personnes vivant avec le VIH d'ici fin 2015 en fournissant un traitement intégré contre le VIH et la tuberculose », a expliqué le Dr Jorge Sampaio, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies auprès du partenariat Halte à la tuberculose et ancien président du Portugal. « J'en appelle aux dirigeants du monde entier pour relever ce défi. L'heure est venue de passer à l'action. Ne pas le faire serait un crime ».

Une publication décrivant ce nouveau modèle intitulée  Il est temps d'agir : sauvons un million de vies d'ici 2015 – Prévention et traitement de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH a été présentée le 6 juin au siège des Nations unies. Elle appelle à entreprendre les actions suivantes :

  • Un test de dépistage du VIH et de la tuberculose devrait être pratiqué tous les trois ans dans les endroits où les deux maladies sont prévalentes.
  • Chaque personne vivant avec le VIH souffrant de tuberculose active doit recevoir rapidement un traitement antituberculeux ; les autres doivent recevoir un traitement destiné à prévenir la tuberculose.
  • Les traitements contre le VIH et la tuberculose doivent être accessibles et de bonne qualité, pour que les personnes vivant avec le VIH guérissent de la tuberculose.
  • La thérapie antirétrovirale doit démarrer de façon précoce, ce qui permet de prévenir la tuberculose, car les personnes vivant avec le VIH sont beaucoup moins susceptibles de tomber malades et de mourir de la tuberculose si elles commencent leur thérapie antirétrovirale avant que leur système immunitaire ne s'affaiblisse de façon importante.
  • Les personnes séropositives au VIH chez lesquelles une tuberculose active est diagnostiquée doivent démarrer la thérapie antirétrovirale quel que soit l'état de leur système immunitaire.

En 2010, le partenariat Halte à la tuberculose et l'ONUSIDA ont fixé comme objectif commun, entre 2011 et fin 2015, de diviser par deux le nombre de décès chez les personnes vivant avec le VIH par rapport aux niveaux de 2004. Avec le nouveau modèle, les deux organisations se sont accordées sur l'objectif d'un million de décès évités.

De nouveaux travaux scientifiques montrent que nous pouvons éviter un million de décès chez les personnes vivant avec le VIH d'ici fin 2015 en fournissant un traitement intégré contre le VIH et la tuberculose.

Dr Jorge Sampaio, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies auprès du partenariat Halte à la tuberculose et ancien président du Portugal

La société civile se tourne également vers les gouvernements pour l'adoption complète de ce plan anti-tuberculose/VIH. « Notre message est simple et limpide. Si les personnes vivant avec le VIH ne sont pas dépistées et traitées contre la tuberculose, beaucoup d'entre nous mourront de cette maladie, même en bénéficiant d'un traitement antirétroviral vital. C'est un épouvantable gâchis, car la tuberculose peut être guérie », explique Lucy Chesire, une militante internationale de premier plan qui s'exprime au nom des personnes atteintes de tuberculose liée au VIH.

On estime que le coût de tous les éléments nécessaires pour éviter un million de décès par tuberculose chez les personnes séropositives au VIH dans le monde s'élèverait à environ 790 millions de dollars par an.

Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida

Trente ans après le début de l'épidémie de sida et dix ans après la session spéciale décisive de l'Assemblée générale des Nations unies sur le VIH/sida, le monde se rassemble à nouveau pour examiner les progrès accomplis et tracer la future voie de la riposte mondiale au sida à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida qui se déroulera du 8 au 10 juin 2011 à New York. Les États membres devraient adopter une nouvelle déclaration visant à réaffirmer les engagements actuels et à initier des actions pour orienter et soutenir la riposte mondiale au sida.