Reportage

Investir dans le secteur de la santé, c’est investir dans le développement économique

29 mars 2011

(de gauche à droite) SE Bience Gawanas, Commissaire aux affaires sociales de l’Union africaine, Addis Abeba, Ethiopie; M. Robert Joseph Mettu Mumoo, Ministre adjoint de la Santé du Ghana; M.Modoul Diagne Fada, Ministre de la Santé et de la Prévention du Sénégal; M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et M. Essimi Menye Lazare, Ministre des Finances du Cameroun. Crédits : ONUSIDA

Plusieurs ministres africains de la santé et des finances ont pris part le 29 mars dernier à Addis Abeba à une table ronde de haut niveau afin d’étudier de nouvelles possibilités d’investissement dans le secteur de la santé.

Cette table ronde intitulée More health for money and more money for health s’est tenue dans le cadre de la 4ème Réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union africaine et de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale.

Le but de cette table ronde était de favoriser le dialogue sur le financement de la santé en vue d’améliorer les résultats dans ce domaine et de contribuer à accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé. Les ministres des Finances et du Développement économique de Sierra Leone et du Cameroun ont ainsi rejoint les ministres de la Santé du Ghana et du Sénégal ainsi que le Directeur exécutif de l’ONUSIDA et la Directrice exécutive du FNUAP.

Les pays africains savent à présent qu’investir dans la lutte contre le sida n’est pas seulement la bonne chose à faire mais est aussi une démarche d’intelligence. Grâce aux investissements intelligents, plus de quatre millions d’Africains bénéficient aujourd’hui d’un traitement anti-VIH et peuvent ainsi vivre et travailler normalement pour subvenir à leurs besoins et assurer l’avenir de leur famille.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Investir dans la lutte contre le sida n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi une démarche d’intelligence », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Grâce aux investissements intelligents, plus de quatre millions d’Africains bénéficient aujourd’hui d’un traitement anti-VIH et peuvent ainsi vivre et travailler normalement pour subvenir à leurs besoins et assurer l’avenir de leur famille », a-t-il poursuivi. « Et parce que nous avons investi de manière stratégique dans la prévention du VIH au cours des dix dernières années, le nombre de nouvelles infections a diminué de plus d’un quart dans 22 pays africains », a-t-il ajouté.

La part de l’aide au développement consacrée au secteur de la santé a plus que doublé avec la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de l’Alliance mondiale pour les Vaccins et la Vaccination (GAVI), de la Fondation Bill & Melinda Gates et plus récemment du Partenariat international pour la santé. Ces avancées dans le domaine du financement de la santé ont contribué à améliorer la santé des enfants ainsi que la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme.

Même si des améliorations ont été constatées sur le plan de la santé dans certaines zones du continent africain, les progrès restent encore limités et inégalement répartis entre les pays et d’une région à l’autre à l’intérieur de ces pays.

Les engagements d’Abuja sur le financement de la santé n’ont pas été respectés

En 2001, les chefs d’Etat et de gouvernement africains ont pris des engagements financiers en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement en promettant d’allouer au moins 15 % de leur budget national au secteur de la santé. Cette promesse est loin d’avoir été tenue puisque seulement six des 53 Etats africains ont respecté les engagements d’Abuja sur le financement de la santé.

(de gauche à droite) Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. Crédits : ONUSIDA

Qui plus est, sur les 53 Etats membres de l’Union africaine, 32 investissent moins de la moitié des 40 dollars US par personne recommandés par l’OMS. Onze de ces pays investissent près de 5 dollars par personne, un montant trop faible pour s’attaquer aux différents problèmes de santé publique et renforcer les systèmes de santé.

Les participants à cette table ronde ont conclu qu’investir dans la santé, c’est investir dans le développement économique. Ils ont convenu que l’investissement à long terme dans le développement humain, sanitaire et social est essentiel pour obtenir un développement économique durable.

Dans le cadre de sa participation à la conférence, M. Sidibé a également rencontré M. Donald Kaberuka, Président de la Banque africaine de développement. Ils ont convenu d’étudier et de soutenir des mécanismes durables innovants de financement de la riposte au sida sur le continent africain.