Reportage

Le groupe de référence appelle les États membres de l'ONU à intensifier leurs interventions étayées par des données probantes pour s’attaquer au VIH parmi les consommateurs de drogues injectables

25 mai 2011

Crédit: ONUSIDA

Avant la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur le sida 2011, le groupe de référence des Nations Unies sur le VIH et la consommation de drogues injectables a fait une déclaration, appelant les États membres à s'attacher en particulier à la transmission du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables. La déclaration fixe aux États membres huit priorités clés dont ils devront tenir compte lors des pourparlers visant au document final de la réunion de l'Assemblée générale, en juin.

« La réduction des risques ne relève ni du discours ni de la politique. Il s’agit de données probantes, car c’est en intervenant à grande échelle que l’on pourra réduire la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables » déclare Bronwyn Myers, secrétariat du groupe de référence et expert scientifique au conseil de la recherche médicale.

La déclaration du groupe de référence demande aux gouvernements de s'engager à intensifier leurs interventions étayées par des données probantes en vue de s'attaquer au VIH parmi les consommateurs de drogues injectables. Cette déclaration décrit dans les détails l'approche de la santé publique axée sur les droits qui permettra de réaliser l'accès universel, comme la fourniture du traitement antirétroviral aux personnes vivant avec le VIH, et appelle les pays à revoir leurs politiques et lois punitives sur la consommation de drogue qui pourraient mettre à mal la riposte au sida et les droits de l'homme.

Refuser aux consommateurs de drogues injectables les traitements liés au VIH salutaires et le traitement de la toxicomanie est une violation de leur droit à la santé. Cela nuit à la communauté dans la mesure où l'on sait que le traitement lié au VIH réduit la charge virale et peut prévenir la transmission du VIH

Dr Steffanie Strathdee, doyenne adjointe du Global Health, UC San Diego, membre du groupe de référence des Nations Unies sur le VIH et la consommation de drogues injectables

« On continue de penser à tort que les consommateurs de drogues injectables ne peuvent pas suivre le traitement lié au VIH, mais la recherche montre qu'ils observent plutôt bien le traitement, en particulier si celui-ci est offert conjointement avec un traitement de la toxicomanie » affirme Steffanie Strathdee, Doyenne adjointe du Global Health à UC San Diego et membre du groupe de référence. « Le fait de refuser aux consommateurs de drogues injectables les traitements liés au VIH salutaires et le traitement de la toxicomanie est une violation de leur droit à la santé. Cela nuit à la communauté, dans la mesure où l'on sait que le traitement lié au VIH réduit la charge virale et peut prévenir la transmission du VIH » continue le Dr Strathdee. 

En outre, le groupe de référence a souligné l'importance pour les États membres de garantir l'accès à un ensemble complet de services, consistant en neuf interventions recommandées par le Guide technique de l'OMS, UNODC, ONUSIDA visant à la prévention et au traitement du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables. La nécessité de faire participer les consommateurs de drogues injectables à la conception de la riposte au sida a également été soulignée. Le fait qu’un trop grand nombre de pays procède peu, voire pas du tout, à la surveillance comportementale des consommateurs de drogues injectables a également été souligné, et les quelques pays qui le font ne disposent généralement pas de programmes de base comme les programmes d'échange de seringues et d'aiguilles ainsi que les programmes offrant la thérapie de substitution aux opiacés. 

La déclaration appelle la communauté internationale à renouveler son engagement pour assurer l'égalité d'accès à la prévention, aux soins et au traitement du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables, et à reconnaître que la consommation de drogues injectables est un phénomène mondial qui a des conséquences sur la transmission du VIH, aussi bien dans les milieux où l'épidémie est concentrée que dans les milieux où elle est généralisée. 

Groupe de référence des Nations Unies sur le VIH et la consommation de drogues injectables

Le groupe de référence des Nations Unies sur le VIH et la consommation de drogues injectables a été créé en 2002 pour conseiller les Nations Unies sur l'épidémiologie du VIH et la prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables. Le groupe est composé d'experts indépendants, dont les visions et recommandations ne reflètent pas nécessairement les positions des Nations Unies, du secrétariat de l’ONUSIDA ou de ses coparrainants.