Reportage

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, invité à donner une conférence lors d'une réunion d'étude sur le VIH au Vatican

30 mai 2011

(De gauche à droite) Monseigneur Zygmunt Zimowski, Président du Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Photographie : ONUSIDA.

Le 28 mai, Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, a donné une conférence lors d'une réunion d'étude internationale intitulée « le Rôle central du soin à la personne dans la prévention et le traitement des maladies causées par le VIH/SIDA ». La réunion était organisée par le Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé et la Fondation du Bon Samaritain à Rome, L’événement a réuni des experts sur le VIH pour discuter des « approches centrées sur la personne » dans la fourniture des services de prévention, de traitement et de soins du VIH et de soutien économique aux personnes les plus démunies.

Michel Sidibé a lancé à son public un appel passionné pour la justice sociale dans la riposte au VIH. Soulignant des progrès révolutionnaires récents de la recherche sur l'impact du traitement du VIH pour la prévention, il a exhorté la communauté internationale à relever le défi du financement de la riposte mondiale au sida, parce que « le financement des soins de santé durables est une obligation morale, un droit et non un luxe. »

M. Sidibé a souligné les récents résultats d'une étude dans laquelle le traitement précoce des personnes vivant avec le VIH peut être efficace à 96 % dans la prévention de la transmission sexuelle du virus VIH. « Cela va changer la donne dans la riposte au SIDA », a déclaré M. Sidibé. « Les couples sérodiscordants disposent maintenant d'une autre option très efficace pour la prévention du VIH. C'est très important : ce sont des faits que nous ne connaissions pas il y a encore quelques mois. »

Le financement des soins de santé durables est une obligation morale, un droit et non un luxe

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

M. Sidibé a expliqué comment le traitement pour la prévention devient un élément d'un ensemble important et complet d'approches de la prévention du VIH. L'ONUSIDA estime que toute personne, y compris les jeunes, a droit à l'accès à une éducation efficace sur la sexualité humaine, la santé et les compétences de vie afin de lui permettre de faire des choix éclairés et de s'y tenir, y compris l'abstinence, la réduction du nombre de partenaires sexuels, la fidélité mutuelle et la façon d’utiliser les préservatifs correctement et régulièrement. La recherche a montré que ce type d'éducation n'entraîne pas l'augmentation des relations sexuelles.

Il s'est félicité de la clarification récente du pape Benoît XVI sur l'utilisation des préservatifs dans la prévention du VIH lorsqu'il écrit que « dans le cas de certaines personnes », l'utilisation du préservatif à des fins de prévention du VIH pourrait représenter « une première prise de responsabilité. » M. Sidibé a indiqué que cette déclaration est d'une grande importance : « elle m'a aidé à mieux comprendre sa position et a ouvert un nouvel espace de dialogue. »

Monseigneur Zygmunt Zimowski, Président du Conseil Pontifical pour la Pastorale de la Santé, a souligné l'importance d'une approche globale de la prévention du VIH, du traitement et des soins dans son discours inaugural à la réunion.

« Ainsi, la prévention de la transmission sexuelle du VIH devrait être abordée du point de vue de la riposte globale totale à l'infection et à ses causes, et cesser de se limiter à son aspect médical et sanitaire, même s'il est très important »