Reportage

Première rencontre du Directeur exécutif de l'ONUSIDA avec les principaux responsables du nouveau gouvernement français

09 juillet 2012

M. Pascal Canfin, Ministre français du Développement (à gauche) et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé lors de leur rencontre à Paris le 5 juillet.
Photo : France MFA/Frédéric de La Mure

À l'occasion de sa première rencontre avec les principaux responsables du nouveau gouvernement du Président François Hollande, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a fait savoir qu'il espérait voir se poursuivre le partenariat fructueux entre le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA) et la France. Il a félicité les dirigeants français, actuels et précédents, pour l'engagement de longue date de leur pays dans la riposte mondiale au VIH et son appui dans des domaines essentiels comme l'accès au traitement, les droits de l'homme et la lutte contre les inégalités sociales.

« Je suis encouragé par la vision du Président Hollande d'une riposte mondiale au VIH fondée sur la justice sociale et une responsabilité partagée », a déclaré M. Sidibé lors de ses réunions avec les autorités françaises à Paris, les 5 et 6 juillet.

Dans le cadre de consultations avec trois hauts responsables français, la Ministre des Affaires sociales et de la Santé, Mme Marisol Touraine, le Ministre du Développement, M. Pascal Canfin, et le conseiller diplomatique du Président de la République, M. Paul Jean-Ortiz, M. Sidibé a félicité les dirigeants français pour les contributions importantes et durables du pays aux mécanismes de financement innovants en faveur de la santé dans le monde.

En 2006, le gouvernement français avait joué un rôle majeur dans la création de UNITAID, une organisation multilatérale dont l'objectif est d'élargir l'accès aux médicaments contre le VIH, la tuberculose (TB) et le paludisme dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Grâce à une taxe prélevée sur les billets d'avion, UNITAID a financé le traitement anti-VIH de centaines de milliers de personnes vivant avec le VIH, majoritairement en Afrique. La France finance près de 60 % du budget annuel de l'organisation.

La France a également joué un rôle clé dans la mise en place du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, un organisme de financement de premier plan pour les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Depuis sa création en 2002, les programmes soutenus par le Fonds mondial ont fourni un traitement contre le sida à 3,3 millions de personnes. La France est le deuxième plus important donateur du Fonds mondial.

Une taxe sur les transactions financières

Lors de ces rencontres, M. Sidibé a salué le leadership de la France dans la récente décision de mettre en place une taxe sur les transactions financières. « Nous devons maintenant convaincre les dirigeants des autres pays du monde d'adopter une mesure similaire et de réserver une partie des fonds levés à la santé mondiale et au développement », a déclaré M. Sidibé. « L'ONUSIDA compte sur les dirigeants français pour nous aider à faire avancer cet agenda de première importance », a-t-il ajouté.

M. Sidibé a fait remarquer qu'une taxe sur les transactions financières, si elle est mise en place à grande échelle, pourrait largement contribuer à combler le manque de financement de la lutte contre le VIH en Afrique, estimé à 3 à 4 milliards de dollars par an. Une modeste taxe de seulement 0,01 % sur les transactions financières pourrait générer des milliards de dollars de recettes dans les pays du G20 sans accroître la charge financière sur leurs économies, a-t-il indiqué.

Un rôle critique pour la société civile

Pendant son séjour en France, M. Sidibé a rencontré Jean-Luc Romero, Président du CRIPS, un organisme de lutte contre le sida à but non lucratif, et responsable de l'association des Élus locaux contre le sida. Lors de cette rencontre, il a noté que la riposte au sida avait très largement bénéficié de la vision et de l'activisme de la société civile. « Sans l'engagement de la société civile, il aurait été impossible d'avancer », a déclaré M. Sidibé.