Reportage

Une délégation du Congrès américain examine la riposte au sida en Zambie

09 mars 2012

La délégation du Congrès américain s'est rendue dans le projet ASAZA, l'un des principaux programmes du pays contre la violence sexiste et l'exploitation sexuelle des enfants.

Une délégation de neuf personnes du Congrès américain s'est rendue en Zambie du 18 au 24 février. L'objectif de la visite était d'avoir une idée concrète des progrès accomplis et des difficultés persistant en terme d'élargissement des programmes de traitement, de soins et de prévention du VIH dans l'un des pays les plus touchés d'Afrique subsaharienne.

Le voyage, organisé par l'ONUSIDA en collaboration avec le bureau du Coordinateur américain de la lutte mondiale contre le sida et l'Ambassade américaine à Lusaka, a permis aux délégués du Congrès d'avoir un aperçu de la manière dont le gouvernement américain et l'ONU travaillent avec le gouvernement zambien pour l'assister dans la riposte nationale au sida.

« Ce que j'ai vu cette semaine ne fait que renforcer ma conviction que les États-Unis ont un rôle majeur à jouer dans l'aide aux communautés locales confrontées aux nombreuses difficultés que représente le sida », a déclaré Diana Ohlbaum, employée démocrate au Congrès et coorganisatrice de la visite. « C'est encourageant de voir l'ampleur de l'impact de notre travail à Washington sur le terrain, en Zambie », a-t-elle ajouté.

Ce que j'ai vu cette semaine ne fait que renforcer ma conviction que les États-Unis ont un rôle majeur à jouer dans l'aide aux communautés locales confrontées aux nombreuses difficultés que représente le sida

Diana Ohlbaum, employée démocrate au Congrès américain

La Zambie a une prévalence du VIH estimée à 13,5 %, avec plus d'un million de personnes vivant avec le VIH. Chaque année, près de 82 000 nouvelles infections au VIH sont recensées dans le pays. Si d'importants progrès ont été accomplis en termes d'élargissement de l'accès au traitement antirétroviral et de réduction des nouvelles infections chez les enfants, la délégation a constaté que des efforts complémentaires étaient nécessaires pour s'attaquer aux causes structurelles de vulnérabilité au VIH, telles que les disparités entre les sexes. 

La délégation s'est rendue dans une variété de programmes à Lusaka, Monze et Livingstone — notamment des programmes axés sur l'élimination des nouvelles infections chez les enfants, la circoncision masculine et l'accès au traitement anti-VIH. Le groupe a également pris connaissance des opportunités d'intégrer des programmes de lutte contre le VIH et d'autres services de médecine primaire, y compris la récente initiative Pink Ribbon-Red Ribbon qui tend à mieux intégrer les programmes de lutte contre le VIH et le cancer du col de l'utérus. 

Violence sexiste et exploitation sexuelle des enfants

La délégation s'est rendue dans l'un des principaux programmes du pays contre la violence sexiste et l'exploitation sexuelle des enfants. Le programme, situé à l'hôpital du district de Mazabuka, en dehors de Lusaka, est financé par les États-Unis et l'ONU et vise à amoindrir les impacts de la violence sexuelle et sexiste.

ASAZA soutient également un réseau d'hommes qui tend, par le biais des dirigeants traditionnels dans les zones urbaines et rurales, à changer les comportements et établir de nouvelles normes sociales parmi les hommes.

Appelé programme ASAZA, abréviation de « A Safer Zambia » (Une Zambie plus sûre), le projet aide les survivants de violence sexuelle et sexiste grâce à des soins intégrés et une assistance à long terme et œuvre avec les communautés voisines pour inverser cette tendance. Parmi les aides proposées figurent la collecte et la conservation de preuves médico-légales, les poursuites des coupables, la dispense d'un traitement médical et l'accès à des maisons plus sûres et à des groupes de soutien aux survivants.

ASAZA soutient également un réseau d'hommes qui tend, par le biais des dirigeants traditionnels dans les zones urbaines et rurales, à changer les comportements et établir de nouvelles normes sociales parmi les hommes.  

« Nous savons que la violence sexiste et l'exploitation sexuelle contribuent à l'épidémie de sida dans de nombreux pays », a déclaré Lisa Carty, directrice du bureau de l'ONUSIDA à Washington, DC. « Voir le modèle développé dans le programme ASAZA, en particulier l'implication dans le réseau d'hommes, et entendre les témoignages courageux de survivants à la violence sexiste sont la preuve que les communautés peuvent agir pour combattre la violence sexiste.  Nous devons tous aider ce type d'approche innovante », a-t-elle ajouté.