Reportage

Le Congrès américain et les principaux acteurs de la riposte mondiale au sida évoquent la responsabilité partagée pour la création d'une génération sans sida

19 avril 2013

De gauche à droite : Michael Gerson, Conseiller principal de ONE et chroniqueur au Washington Post, l'honorable Pravin Jamnadas Gordhan, ministre sud-africain des Finances, Fortunata Kasege et sa fille Florida Mwesiga, Ambassadrices « Famille » de l'EGPAF, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Charlize Theron, fondatrice de CTAOP et Messagère des Nations Unies pour la paix, Vincent Forlenza, PDG de BD et Président du Conseil, l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain.
Photo : ONUSIDA/C.Kleponis

La responsabilité partagée de la riposte au sida doit devenir une composante d'un nouveau pacte mondial. Voilà le message central dégagé à l'occasion d'un petit-déjeuner de travail de haut niveau organisé à Washington, DC le 18 avril.

Cet événement a rassemblé des leaders de la riposte au sida ainsi que des membres du Congrès des États-Unis, de l'Administration et du secteur privé et des militants de la lutte contre le sida pour évoquer la manière dont l'adoption d'une approche de « responsabilité partagée » traduit actuellement des efforts conjoints en résultats réels.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a remercié les États-Unis pour leur leadership de longue date dans la riposte au sida par le biais d'initiatives novatrices comme le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), effort de plusieurs milliards de dollars, et pour le soutien qu'ils accordent au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Le leadership et l'investissement continus des États-Unis permettent de dégager des ressources supplémentaires non seulement auprès des gouvernements donateurs mais aussi au niveau des budgets nationaux des pays à revenu faible ou intermédiaire », a déclaré M. Sidibé.

En Afrique du Sud, par exemple, la responsabilité partagée se traduit aujourd'hui en résultats tangibles sur le terrain. Le gouvernement assume désormais les trois-quarts des dépenses pour la lutte contre le sida à l'échelle nationale et, en vertu d'un cadre de partenariat signé avec les États-Unis, il financera près de 90 % de sa riposte d'ici 2017.

Selon le ministre sud-africain des finances, l'honorable Pravin Jamnadas Gordhan, « Les Sud-Africains ont inversé la tendance en matière de lutte contre le sida. Ce résultat est un hommage à la collaboration étroite entre les Sud-Africains - au niveau du gouvernement, des entreprises, des chercheurs et des travailleurs sociaux communautaires - et nos partenaires de la communauté internationale, qui nous ont apporté un soutien indéfectible et très généreux. »

Charlize Theron, star sud-africaine du cinéma, Messagère des Nations Unies pour la paix et fondatrice du projet Africa Outreach, a affirmé que « Le tournant de l'épidémie est en vue et nous avons désormais une opportunité exceptionnelle d'inverser la tendance et de mettre fin une bonne fois pour toutes à l'épidémie de sida. Je vous demande instamment de ne pas laisser échapper cette occasion et de continuer à utiliser votre pouvoir et votre influence, que vous apparteniez au Congrès, au secteur privé ou à la communauté, pour continuer à générer de l'espoir et à faire progresser la riposte au sida. Nous pouvons, nous devons et nous allons surmonter cette épidémie ensemble. »

Ensemble, nous avons franchi des étapes importantes en matière de riposte au sida à l'échelle mondiale. Le PEPFAR est fier de collaborer étroitement avec les pays hôtes et avec d'autres partenaires pour soutenir cette transformation

Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

Florida Mwesiga, Ambassadrice « Famille » de l'Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, a joué un rôle spécial en soulignant l'impact du VIH sur les jeunes. « Je suis reconnaissante car ma mère a pu bénéficier d'un traitement qui m'a protégée contre le VIH pendant sa grossesse », a indiqué Mme Mwesiga. « Ma mère poursuit son combat afin que toutes les femmes aient la chance d'avoir des enfants séronégatifs », a-t-elle précisé. « Le courage de ma mère, qui a refusé l'évidence et a exigé que les choses changent, m'inspire chaque jour. C'est aussi grâce à elle que je me sens investie d'une mission et que je veux faire la différence », a ajouté Mme Mwesiga en rappelant à tous les participants que chacun a un rôle essentiel à jouer dans la riposte au sida.

Il était évident à la fin de la réunion que les contributions importantes apportées par les États-Unis à la riposte au sida sont cruciales pour atteindre l'objectif ambitieux mais réalisable d'une génération sans sida. L'Ambassadeur Goosby a conclu que « Ensemble, nous avons franchi des étapes importantes en matière de riposte au sida à l'échelle mondiale. Le PEPFAR est fier de collaborer étroitement avec les pays hôtes et avec d'autres partenaires pour soutenir cette transformation. Bien que nous ne soyons pas au bout de nos peines, je suis persuadé que, grâce à des outils comme l'appropriation nationale, des investissements intelligents et la responsabilité partagée, nous arriverons à créer une génération sans sida ».

Cet événement a été co-organisé par le Charlize Theron Africa Outreach Project, l'Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, ONE, la United States Global Leadership Coalition et l'ONUSIDA.