Reportage

L'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique appelle à une action rapide pour lutter contre l'augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH aux Philippines

11 septembre 2013

M. Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, s'est rendu aux Philippines à la fin du mois d'août afin d'appeler à l'intensification de la riposte au VIH dans le pays.

Après plus de 20 ans de faibles taux de nouvelles infections à VIH, les Philippines connaissent aujourd'hui une augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH au sein des principales populations les plus exposées au risque dans certaines localités. Par exemple, la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues à Cebu, l'une des zones les plus peuplées du pays, est passée de 0,6 à 53 % entre 2009 et 2011. De même, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était de 6 % à Quezon et de 5 % à Cebu en 2011, alors que la prévalence du virus au sein de la population générale du pays était inférieure à 0,1 %. Selon le Ministère de la Santé philippin, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 523 % par rapport à 2008.

S'exprimant lors de la réunion du Comité exécutif du Conseil national philippin sur le sida (PNAC), M. Rao a appelé à un leadership plus soutenu et à une action rapide pour enrayer la propagation de l'épidémie. Il a également souligné que les politiques, les programmes, les traitements antirétroviraux et les techniques de prévention du VIH étaient tous disponibles et accessibles pour assurer la progression des mesures visant à inverser la tendance actuelle. 

Lors d'une réunion avec le Secrétaire en charge de la planification socio-économique, Arsenio Balisacan, qui dirige également l'Autorité nationale pour l'économie et le développement du gouvernement, M. Rao a insisté sur la nécessité d'un investissement accru du gouvernement sur le VIH, en faisant remarquer que les investissements actuels en matière de prévention, compris entre 8 et 10 millions de dollars par an, étaient bien insuffisants en regard des besoins estimés à au moins 40 millions de dollars par an.

M. Balisacan a reconnu que les investissements d'aujourd'hui dans la prévention du VIH permettraient de faire des économies sur le coût futur des traitements anti-VIH et indiqué que lui-même et le Président des Philippines, Benigno C. Aquino III, avaient demandé au Secrétaire en charge de la santé de présenter une « stratégie de prévention » dans le cadre du programme pour la santé, en y incluant la question du VIH.

Déclarations

Nous devons sensibiliser la population au risque d'une propagation de l'épidémie si des mesures de riposte adaptées ne sont pas prises immédiatement. Il est également indispensable de se mettre d'accord sur les zones de haute priorité pour attribuer les ressources avec une cible précise sur les populations les plus exposées au risque.

Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique

Nous observons une augmentation fulgurante des infections à VIH. Nous devons établir des priorités et intensifier la riposte d'une manière plus coordonnée. Ce qui est important, c'est que les autorités, nationales ou locales, mènent la riposte et soient capables d'accepter le fait que nous devons faire quelque chose et qu'il faut le faire rapidement.

Ferchito Avelino, Directeur exécutif du Conseil national philippin sur le sida