Reportage

Une étude des Nations Unies dans la région Asie-Pacifique révèle de hauts niveaux de violence à l'encontre des femmes et des filles

16 septembre 2013

Une nouvelle étude portant sur l'usage de la violence par les hommes à l'encontre des femmes révèle que plus de la moitié des 10 000 hommes interrogés se livrent à des violences physiques ou sexuelles à l'encontre de leurs partenaires féminins. Près d'un quart des hommes interrogés admettent la pratique du viol de femmes ou de filles.

Cette étude multi-pays des Nations Unies, intitulée Pourquoi certains hommes utilisent la violence contre les femmes et comment pouvons-nous l'éviter ?, a été lancée à Bangkok, en Thaïlande, le 10 septembre 2013.

Menée dans six pays de la région Asie-Pacifique (Bangladesh, Cambodge, Chine, Indonésie, Sri Lanka et Papouasie Nouvelle Guinée), l'étude se penche sur la prévalence du recours à la violence par les hommes à l'encontre des femmes dans les sites examinés, et montre quels sont les facteurs qui conduisent les hommes à faire plus ou moins usage de la violence. Le rapport fait également d'importantes recommandations visant à prévenir la violence à l'encontre des femmes.

« La prévention est essentielle en raison de la forte prévalence du recours à la violence sur les sites étudiés », déclare James Lang, Coordonnateur du programme, Partenaires pour la prévention. « Elle est aussi réalisable parce que la majorité des facteurs associés à l'usage de la violence par les hommes peuvent être combattus », ajoute-t-il.   

La prévention est essentielle en raison de la forte prévalence du recours à la violence sur les sites étudiés. Elle est aussi réalisable parce que la majorité des facteurs associés à l'usage de la violence par les hommes peuvent être combattus

James Lang, Coordonnateur du programme, Partenaires pour la prévention

Le rapport souligne que parmi les hommes interrogés qui reconnaissent l'usage de la violence à l'encontre des femmes, nombreux sont ceux qui ont commencé ces pratiques très jeunes. « Nous devons commencer à travailler avec des garçons et des filles plus jeunes que nous ne l'avons fait par le passé », explique Emma Fulu, spécialiste des études pour Partenaires pour la prévention. « Nous avons aussi besoin de lois et de politiques qui stipulent clairement le caractère inacceptable de la violence à l'égard des femmes », ajoute Mme Fulu.

Les conclusions de l'étude apportent des preuves et des orientations fondamentales pour les actions visant à éliminer les inégalités entre les sexes et les violences sexistes, ainsi qu'à renforcer la capacité des femmes et des filles à se protéger contre le VIH.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, les actes sexuels non consentis, la violence et/ou la peur de la violence peuvent limiter les possibilités pour les femmes de négocier des rapports sexuels protégés et se prémunir contre la transmission du VIH. Les études menées dans la région Asie-Pacifique montrent que la violence constitue un facteur de risque d'infection à VIH : les femmes vivant avec le VIH évoquent davantage un passé marqué par la violence de leurs partenaires intimes que les autres femmes.

« Ces conclusions sont extrêmement utiles pour mieux adapter les programmes et les initiatives dans la région Asie-Pacifique visant à réduire la violence sexiste et à renforcer la protection des femmes et des filles contre l'infection à VIH », indique Steven Kraus, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Asie et le Pacifique.

L'étude a été menée par Partenaires pour la prévention, un programme régional conjoint du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), d'ONU Femmes et de Volontaires des Nations Unies. Elle a permis d'interroger des hommes sur leur recours à la violence, leurs expériences en la matière, leurs attitudes et leurs pratiques, leur enfance, leur sexualité, leur vie de famille et leur santé.