Déclaration à la presse

Déclaration de Michel Sidibé, Directeur exécutif à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes


25 novembre 2009 - L'ONUSIDA s'investit pleinement dans des initiatives visant à faire cesser les violences à l'égard des femmes et des filles. La riposte au VIH fournit une occasion de réduire les violences sexuelles et la violence entre partenaires intimes et d'élaborer des approches globales de la violence fondée sur le sexe et de la prévention du VIH dans le secteur de la santé et au delà. 

Il existe des preuves solides des liens entre violence fondée sur le sexe et infection par le VIH. Selon un rapport établi en 2006 par le Secrétaire général des Nations Unies, une femme sur trois dans le monde a été battue, contrainte d'avoir des rapports sexuels ou maltraitée dans sa vie, l'auteur des sévices étant généralement un proche.

« Nous devons intensifier des programmes efficaces de promotion de l'égalité entre hommes et femmes dans les pays et investir davantage dans l'accumulation de données probantes », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Les politiques et les programmes portant sur les inégalités entre les hommes et les femmes et la violence fondée sur le sexe nous aideront à atteindre nos objectifs universels en matière de prévention, de traitement et de prise en charge. L'investissement dans ces actions est un élément essentiel des programmes sur le VIH. »

La violence, qu'elle soit réelle ou qu'elle reste à l'état de menaces, augmente considérablement la vulnérabilité des femmes et des filles vis-à-vis du VIH, du fait qu'il leur est difficile sinon impossible de refuser des rapports sexuels, d'obtenir de leurs partenaires qu'ils soient fidèles ou d'imposer l'usage du préservatif. Le risque de transmission du VIH est accru lors de relations sexuelles violentes ou contraintes.

Les hommes et les garçons ont leur rôle à jouer dans la promotion de l'égalité entre les sexes. Les programmes communautaires axés sur l'établissement d'une égalité entre hommes et femmes dans les relations ont fait la preuve de leur efficacité, en réduisant la violence fondée sur le sexe perpétrée par les hommes, la victimisation des femmes et la transmission des infections sexuellement transmissibles.

Les pays doivent également s'attaquer aux normes et dynamiques sociales, qui tolèrent la violence sexuelle ou la violence post-conflit. Des programmes de prise en charge complète répondant aux besoins des victimes de viols sur le plan physique et psychosocial doivent être mis en place au plus vite.

Les situations d'urgence, notamment celles qui entraînent des déplacements de populations, augmentent le risque d'infection par le VIH. En effet, de telles situations réduisent l'accès aux services de prévention du VIH, bouleversent les réseaux de soutien social, augmentent les risques d'exposition à des violences sexuelles, encouragent les rapports sexuels en échange de nourriture, d'un abri ou d'autres produits de première nécessité, ou entraînent simplement des mouvements de population vers des zones où la prévalence du VIH est plus élevée.

En cette Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, nous devons prendre des mesures pour mettre fin aux violences faites aux femmes et s'assurer que les droits des femmes sont protégés.


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