Déclaration à la presse

L'OMS et l'ONUSIDA se félicitent des résultats d'une étude de concept sur le gel vaginal révélant une réduction des risques d'infection au VIH pour les femmes


Une étude sud-africaine a pour la première fois révélé qu’un gel contenant un médicament antirétroviral – utilisé en tant que microbicide vaginal – était à même de réduire de 39 % les risques d’infection au VIH de la femme lors d’une relation sexuelle.

VIENNE, le 19 juillet 2010 — Les résultats de cette étude, annoncés aujourd’hui à Vienne lors de la XVIIIème Conférence internationale sur le sida, ont révélé que le risque d’une infection au VIH était sensiblement réduit pour les femmes ayant recours à cette nouvelle génération de gels microbicides contenant la substance antirétrovirale ténofovir. Cette étude a également signalé une réduction sensible des cas d’herpès génital, lequel constitue une infection virale sexuellement transmissible fréquente qui accroît les risques d’infection au VIH.

Les résultats inédits de cette étude de concept ont été obtenus par le Centre sud-africain du Programme de recherche sur le sida (CAPRISA). Ce Centre a indiqué que le gel était sans danger et acceptable lorsqu’il est appliqué une fois au cours des 12 heures qui précèdent la relation sexuelle, et une fois au cours des 12 heures suivantes, chez la femme âgée de 18 à 40 ans. L’utilisation de ce gel réduirait de 39 % le nombre des infections au VIH et diminuerait de 51 % celui des infections à l’herpès simplex virus 2.

« Nous donnons espoir aux femmes. Pour la première fois, nous disposons de résultats sur un projet de prévention contre le VIH initié et suivi par des femmes », a déclaré M. Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Si ces études sont confirmées, ce microbicide constituera un moyen efficace pour la révolution de la prévention. Il nous aidera aussi à rompre la trajectoire de l’épidémie de sida. »

Les recherches portant sur les microbicides exclusivement destinés à l’usage des femmes, indépendamment de leur partenaire, ont commencé il y a près de vingt ans. Cette étude pourrait ouvrir la voie à de nouvelles possibilités pour la prévention contre le VIH.

« Nous nous félicitons des conclusions obtenues par l’étude du CAPRISA. Toute nouvelle avancée dans la prévention contre le VIH est enthousiasmante, en particulier lorsqu’elle touche les femmes. Nous avons hâte d’obtenir confirmation de ces résultats. Une fois qu’ils se seront avérés sans danger et efficaces, l’OMS travaillera avec les pays et ses partenaires pour accélérer l’accès à ces produits », a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS.

L’OMS et l’ONUSIDA félicitent le CAPRISA – un centre agréé par l’ONUSIDA pour la coopération sur la recherche en matière de prévention contre VIH – pour la réalisation concluante de cette étude.

Près de la moitié des personnes vivant avec le VIH dans le monde sont des femmes. En Afrique subsaharienne, les infections touchent davantage les femmes que les hommes. Le VIH est l’une des principales causes de la mortalité maternelle.

Étant donné que la transmission du VIH est continûment élevée chez les jeunes femmes vivant dans des environnements à haut risque, il est urgent que ces résultats soient maintenant corroborés et qu’un gel au ténofovir sans danger et efficace soit rapidement accessible pour les femmes qui souhaitent l’utiliser.

Parallèlement aux essais complémentaires qui seront prochainement réalisés en vue de confirmer ces résultats, il reste plusieurs tâches à accomplir, à savoir : déterminer les modalités d’approbation applicables à cette nouvelle utilisation du ténofovir par les autorités nationales chargées de la réglementation des médicaments, explorer les canaux par lesquels les approvisionnements pourront être effectués et maintenus pour ce produit dans le cadre des programmes de prévention combinée, fixer la fréquence des dépistages au VIH, accélérer les études visant à élargir les connaissances sur la sûreté de ce produit, en particulier dans le cas de son utilisation par des jeunes femmes (âgées de moins de 18 ans) et des femmes enceintes.

L’OMS et l’ONUSIDA réuniront une consultation d’experts en août afin de stimuler et de favoriser la rapidité de l’action menée. Cette consultation rassemblera des militants de la santé de la femme et de la prévention contre le VIH, des scientifiques, des équipes de chercheurs en microbicides, des concepteurs de produits microbicides et des experts de santé publique. Leurs échanges porteront sur les étapes à venir du produit. Étant donné l’importance de la contribution des femmes, des scientifiques sud-africains, des militants et des décideurs politiques ayant participé à cette étude, du rôle moteur qu’ils ont joué à cette occasion, et de leur aide dans la mise en œuvre de cette étude sur le gel ténofovir, cette consultation aura lieu en Afrique du Sud.


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