Déclaration à la presse

L’ONUSIDA et l’OMS se félicitent d’une nouvelle découverte qui pourrait générer un nouvel outil de prévention contre le VIH pour les HSH


GENÈVE, 23 novembre 2010 –– Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se félicitent de la nouvelle découverte annoncée ce jour qui révèle qu’une combinaison de médicaments antirétroviraux, prise quotidiennement comme une prophylaxie, pourrait, parallèlement à l’utilisation du préservatif, réduire de 43,8 % en moyenne le risque d’infection au VIH des hommes et des femmes transsexuelles séronégatifs qui ont des relations sexuelles avec des hommes.

L’ONUSIDA et l’OMS félicitent également l’équipe iPrEx, chargée de l’étude, pour la réalisation de cet essai multisites et multilingue complexe.

Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes sont parfois marginalisés, difficiles à atteindre et sans large accès aux services de prévention contre le VIH. Les dernières données en provenance de 43 pays montrent qu’un peu plus de la moitié de ces hommes bénéficient de programmes de prévention au VIH. Près de 80 pays punissent par la loi les relations homosexuelles.

« Ce résultat positif va donner espoir à des millions d’HSH et les aider à se protéger et à protéger leurs partenaires », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Ce nouvel outil de prévention peut constituer une innovation valable pour les approches existantes en matière de prévention au VIH et contribuer à révolutionner la prévention. »

Pour cette étude, iPrEx a eu recours à 2 499 hommes de six pays, principalement en Amérique du Sud. Les volontaires ayant absorbé, comme prophylaxie orale avant exposition, une dose quotidienne de ténofovir-emtricitabine (TDF/FTC) ont été moins touchés par le VIH que ceux qui ont pris le placebo. Ceux qui ont régulièrement absorbé ce nouveau cachet ont enregistré une prévention plus efficace contre l’infection au VIH.

« Cet essai ouvre la voie à de nouvelles perspectives intéressantes. Il montre que la prophylaxie orale avant exposition peut réduire le risque d’infection au VIH parmi les HSH. Nous attendons d’étudier plus avant ces données pour envisager la meilleure manière d’utiliser ce nouvel outil dans l’avancement de la prévention au VIH, parallèlement aux autres moyens combinés de prévention comme l’utilisation du préservatif chez cette population à haut risque », a déclaré le Dr Margaret Chan, Directeur général de l’OMS.

Les conclusions de l’étude constituent une preuve de la sécurité et de l’efficacité partielle de la prophylaxie orale avant exposition. Cette étude montre également les effets éventuels d’une combinaison alliant plusieurs approches de prévention – comme l’utilisation appropriée du préservatif, le dépistage au VIH fréquent, le conseil et le traitement des infections sexuellement transmissibles par une prophylaxie avant exposition permettant des bénéfices optimaux.

L’annonce de ce jour vient compléter les résultats obtenus par l’essai de CAPRISA publiés il y a quelques semaines. Cette étude avait révélé que l’utilisation, avant et après une relation sexuelle, d’un gel microbicide vaginal contenant du ténofovir pouvait être efficace dans 39 % des cas, dans la prévention des nouvelles infections au VIH chez les femmes.

Cet essai d’iPrEx s’inscrit parmi les efforts menés pour élaborer de nouvelles possibilités de prévention au VIH pour les personnes présentant un risque d’exposition au virus. Les essais menés régulièrement sur l’utilisation de médicaments similaires visant la prévention de l’infection au VIH permettent d’accroître la sûreté et l’efficacité parmi les populations concernées comme les femmes hétérosexuelles, les couples sérodiscordants et les consommateurs de drogues injectables.

L’ONUSIDA et l’OMS défendent fermement la prévention combinée qu’ils considèrent comme la stratégie la plus efficace pour réduire la transmission du VIH. Cette stratégie inclut l’utilisation appropriée des préservatifs masculin et féminin, le retardement de l’âge des premières relations sexuelles, la réduction du nombre des partenaires, l’évitement d’une sexualité pénétrative, la circoncision masculine, la réduction des stigmatisations et des discriminations et l’abrogation des lois punitives. Elle considère que le préservatif masculin en latex constitue la technique la plus efficace pour réduire la transmission sexuelle du VIH et les autres infections sexuellement transmissibles. Les résultats de l’étude d’iPrEx apportent l’espoir que les HSH pourront disposer d’un moyen supplémentaire pour se protéger contre le VIH, parallèlement au préservatif.

L’ONUSIDA et l’OMS vont travailler avec l’équipe de l’étude et réunir des experts et des parties prenantes clés pour évaluer les implications de cette découverte, dans la perspective d’une éventuelle délivrance sécurisée et effective des prophylaxies avant exposition, en tant qu’outil de prévention supplémentaire contre le VIH pour les HSH. Les principales composantes d’une programmation effective des prophylaxies avant exposition incluent le diagnostic médical rigoureux, le dépistage au VIH régulier, le conseil et le soutien aux prises de médicaments et à une sexualité plus saine, et le suivi de la sécurité.

L’équipe de l’essai va maintenant permettre, dans chaque lieu de l’étude, l’accès à la combinaison médicamenteuse aux participants de l’étude, y compris au groupe ayant pris le placebo. Cette mesure est conforme aux directives sur les bonnes pratiques participatives et aux normes éthiques régissant les essais biomédicaux de prévention au VIH. L’ONUSIDA et l’OMS se félicitent des efforts menés par les équipes de l’étude pour rassembler les informations sur les stratégies de mise en œuvre permettant la meilleure efficacité des prophylaxies avant exposition.


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