Déclaration à la presse

L'ONUSIDA et l'OMS saluent les résultats de nouvelles études montrant que la prise quotidienne d'un comprimé peut éviter l'infection par le VIH chez des personnes séronégatives

De nouvelles données tirées d'études menées au Kenya, en Ouganda et au Botswana confirment le rôle majeur des médicaments antirétroviraux dans la prévention de la transmission hétérosexuelle du VIH

GENEVE, 13 juillet 2011 — Les résultats de deux études annoncés aujourd'hui révèlent que la prise quotidienne d'un comprimé antirétroviral par des personnes non infectées par le VIH peut réduire de 73% le risque pour ces personnes de contracter le virus. La prise quotidienne préventive de Ténofovir ou de Ténofovir/Emtricitabine (prophylaxie pré-exposition ou PPrE) peut empêcher la transmission hétérosexuelle du VIH de l'homme à la femme et vice versa.

L'essai Partners sur la PPrE, mené par le Centre international de recherche clinique de l'Université de Washington, a suivi 4758 couples sérodifférents (dans lesquels un seul des partenaires est infecté par le VIH) au Kenya et en Ouganda. Des conseils leur ont été donnés ainsi que des préservatifs masculins et féminins, gratuitement. Le partenaire non infecté a pris chaque jour un comprimé de Ténofovir ou un comprimé de Ténofovir/Emtricitabine ou un placebo. Par rapport au groupe ayant reçu le placebo, le nombre d'infections par le VIH a été inférieur de 62% et 73% respectivement dans le groupe ayant reçu le Ténofovir et dans celui ayant reçu la combinaison Ténofovir/Emtricitabine.

L'essai TDF2, mené par les Centres pour le contrôle des maladies des États-Unis, a suivi 1200 hommes et femmes au Botswana, qui ont reçu chaque jour soit un comprimé de Ténofovir/Emtricitabine, soit un placebo. La prise quotidienne du comprimé antirétroviral a réduit le risque de contracter l'infection à VIH d'environ 63% dans l'ensemble de la population d'hommes et de femmes hétérosexuels non infectés ayant fait l'objet de l'étude.

« Il s'agit d'une découverte scientifique capitale, qui vient confirmer à nouveau le rôle essentiel des médicaments antirétroviraux dans la riposte au sida », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). « Ces études pourraient nous aider à atteindre le point de basculement dans l'épidémie de VIH. »

Les médicaments génériques sont disponibles dans de nombreux pays à des prix pouvant descendre jusqu'à 0,25 USD par comprimé. En novembre 2010, l'essai iPrEX, mené sur des populations d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans six pays, a fait état d'une réduction de 44% de la transmission du VIH chez les hommes ayant pris un comprimé de Ténofovir/Emtricitabine par jour.

« Nous avons d'urgence besoin de nouveaux outils de prévention par rapport au VIH, et ces études pourraient avoir un impact énorme sur la prévention de la transmission hétérosexuelle du virus », a déclaré le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS. « L'OMS va collaborer avec les pays afin d'utiliser ces nouveaux résultats pour protéger davantage d'hommes et de femmes de l'infection au VIH. »

L'ONUSIDA et l'OMS travaillent déjà avec des pays d'Afrique subsaharienne, d'Amérique latine et d'Asie, afin d'étudier le rôle potentiel de la prophylaxie pré-exposition dans la prévention du VIH. Ces nouvelles données encourageront davantage de personnes à effectuer des tests de dépistage, à aborder les différentes options de prévention avec leurs partenaires et à accéder aux services essentiels en rapport avec le VIH.

On estime actuellement que seule la moitié, environ des 34 millions de personnes vivant avec le VIH, connaissent leur statut sérologique. Un recours accru au dépistage aurait un impact important sur la riposte au sida, en particulier si, au vu des nouvelles découvertes, un nombre plus important d'individus parvient à accéder à de nouvelles technologies de prévention.

L'ONUSIDA et l'OMS conseillent aux individus et aux couples de prendre des décisions éclairées par des données probantes quant à la combinaison d'options de prévention du VIH qui leur convient le mieux. Aucune méthode ne peut assurer une protection totale contre le VIH. Les médicaments antirétroviraux utilisés à des fins de prévention doivent être associés à d'autres options. Celles-ci comprennent notamment l'utilisation correcte et régulière de préservatifs masculins et féminins, un report des premiers rapports sexuels, un nombre de partenaires moindre, la circoncision médicale des hommes et l'évitement des rapports sexuels avec pénétration.



Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Centre de presse

Téléchargez la version imprimable (PDF)