Déclaration à la presse

L’ONUSIDA exprime sa préoccupation envers le « Projet de loi anti-homosexualité » en Ouganda


Genève, le 10 mai 2011—L’ONUSIDA est préoccupé par le projet réitéré du Parlement ougandais d’adopter un « Projet de loi anti-homosexualité ». L’ONUSIDA considère que la criminalisation fondée sur l’orientation sexuelle constitue, dans le contexte de la riposte au VIH, un déni des droits de l’homme et une menace pour la santé publique.

« Le leadership mené très tôt par l’Ouganda dans la riposte au VIH, sous la direction du Président Museveni, a contribué à juguler l’avancée de l’épidémie dans le pays », a déclaré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. « Le respect des droits de toutes les personnes, qui incluent ceux des groupes les plus vulnérables au VIH, a conduit à l'ouverture des services de prévention, de traitement, de soins et d’accompagnement du VIH. Le projet de loi anti-homosexualité risque de remettre en cause cette avancée et de priver les ressortissants ougandais de leur dignité et de leurs droits de l’homme », a-t-il ajouté.

La loi prévoit que tout personne coupable d’actes homosexuels sera condamnée à une peine d’emprisonnement à vie ; que toute personne séropositive coupable sera condamnée à la peine de mort ; et que chaque personne est tenue de signaler à la police toute « activité homosexuelle ». L'homosexualité est illégale selon les lois existant en Ouganda et passible d’une peine maximale d’emprisonnement de 14 ans.

À l’heure où le monde prépare la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU de 2011 sur le sida, en juin, afin de commémorer les 30 ans d’existence de l’épidémie de VIH et de s’engager en faveur de la vision visant zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida, l’ONUSIDA appelle les gouvernements à s’assurer que leurs lois soutiennent la non discrimination pour toutes les personnes affectées par le VIH.

Soixante-dix-neuf pays et territoires continuent de criminaliser les comportements homosexuels dans le monde. L’ONUSIDA invite ces pays et territoires à réviser ou abroger les lois qui discriminent les minorités sexuelles.


Centre de presse