Déclaration à la presse

L’ONUSIDA et l’UNICEF saluent l’annonce selon laquelle un bébé né séropositif au VIH est aujourd’hui un jeune enfant qui semble « fonctionnellement guéri » grâce au traitement

Et attendent de nouvelles études pour voir si ces conclusions peuvent être reproduites.

GENÈVE, 4 mars 2013 Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et l’UNICEF saluent une nouvelle étude de cas selon laquelle un nouveau-né mis sous traitement antirétroviral dans les 30 premières heures de sa vie et maintenu sous celui-ci pendant 18 mois semble fonctionnellement guéri.

Les conclusions de l’étude ont été présentées aujourd’hui lors de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) à Atlanta, Géorgie, États-Unis d’Amérique.

Selon les chercheurs, la mère qui était séropositive au VIH au moment de la naissance n’avait reçu aucun traitement antirétroviral ou soin prénatal. Les chercheurs ont déclaré que l’enfant était né prématurément en juillet 2010 dans l’État du Mississippi. Compte tenu du risque élevé d’exposition au VIH, les chercheurs ont indiqué que le nouveau-né avait été mis sous trithérapie antirétrovirale 30 heures après sa naissance et avant que la preuve de l’infection puisse être confirmée. La séropositivité au VIH du nouveau-né a été confirmée ultérieurement par un test de PCR ultra-sensible (réaction de polymérisation en chaîne) réalisé plusieurs fois.

L’étude de cas a indiqué que le nourrisson est sorti de l’hôpital une semaine après sa naissance et a été maintenu sous traitement antirétroviral jusqu’à ses 18 mois, moment auquel son traitement a été interrompu pour des raisons obscures. Toutefois, lorsque l’enfant a été vu par des médecins six mois plus tard environ, sa charge virale était indétectable et il n’y avait aucun anticorps spécifique au VIH dans ses échantillons sanguins.

Si les conclusions sont confirmées, cela serait le premier cas bien documenté d’enfant séropositif au VIH qui semble avoir une charge virale indétectable malgré l’arrêt de son traitement contre le virus.

« Cette annonce nous donne de grandes raisons d’espérer qu’il est possible de guérir les enfants du VIH et pourrait nous faire avancer d’un pas en direction d’une génération sans sida » a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Cela souligne aussi la nécessité de développer la recherche et l’innovation, en particulier dans le domaine des diagnostics précoces ».

En 2011, l’ONUSIDA et ses partenaires ont lancé un Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l’horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. Des progrès significatifs ont été enregistrés et il est nécessaire de maintenir en permanence le soutien et les recherches.

« Bien que nous attendions la confirmation de ces résultats par de nouvelles recherches, c’est une nouvelle potentiellement excellente » a déclaré M. Anthony Lake, Directeur exécutif de l’UNICEF. « Ce cas illustre également ce que nous savons déjà – qu’il est essentiel de soumettre au dépistage le plus tôt possible les nouveau-nés exposés au risque d’infection ».

Selon des données de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’UNICEF, seulement 28 % des nourrissons exposés au VIH ont fait l’objet d’un dépistage du virus dans les six semaines suivant leur naissance en 2010. Les obstacles au diagnostic et au traitement précoces sont, entre autres, le coût élevé des diagnostics, la difficulté d’obtenir des résultats en temps voulu et un accès limité aux services et aux médicaments. En 2011, 330 000 enfants ont été nouvellement infectés par le VIH. À la fin de cette même année, 28 % des enfants de moins de 15 ans vivant avec le virus recevaient un traitement antirétroviral, contre 54 % des adultes répondant aux critères d’admission au traitement.

Aujourd’hui âgé de deux ans et demi, l’enfant continue de bien se porter sans traitement antirétroviral et sa charge virale est indétectable. L’ONUSIDA invite toutefois à la prudence et indique que des études complémentaires doivent être menées pour comprendre les résultats et savoir si l’on peut reproduire les conclusions actuelles.



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