Reportage

Les Premières Dames d’Afrique sont déterminées à agir pour accélérer la riposte au sida

04 juillet 2007

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(de gauche à droite) : Mme Azeb Mesfin, Première
Dame d’Ethiopie, Mme Maurine Mwanawasa,
Première Dame de Zambie et Mme Theresa
Kufuor, Première Dame du Ghana présidant la
cinquième Assemblée générale de l’OPDAS.

Des représentants d’une vingtaine de pays se sont réunis à Accra (Ghana) à l’occasion de la 5ème Assemblée générale de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique contre le VIH/sida (OPDAS) qui s’est tenue en marge de la 9ème Session ordinaire de l’Assemblée de l’Union africaine.

Dans son discours d’ouverture, la Première Dame du Ghana, Mme Theresa Kufuor, a enjoint ses homologues et collègues du continent à s’engager plus avant pour aider leur gouvernement à riposter contre le sida, et à réaliser des objectifs nationaux ambitieux dans les domaines de la prévention, du traitement, des soins et du soutien du VIH.

« Soyons plus conscientes des répercussions néfastes du sida sur nos populations et plus désireuses d’avoir une influence sur le cours des choses », a-t-elle déclaré. « L’Afrique paie le plus lourd tribut à la pandémie et les femmes sont, avec les filles, les plus exposées au risque d’infection du fait de leur subordination socioculturelle », a-t-elle ajouté.

Mme Kufuor a insisté sur le fait que les femmes et les filles sont plus exposées au risque d’infection par le VIH en raison de leur situation économique et socioculturelle et que les abus et les violences sexuels à l’encontre des femmes et des filles renforcent également leur vulnérabilité au virus.

En plus de tout cela, a-t-elle rappelé, une partie importante de la population se croit toujours à l’abri du risque d’infection alors que, dans la plupart des pays africains, la stigmatisation et la discrimination à l’encontre les personnes vivant avec le VIH découragent et dissuadent de nombreuses personnes de se soumettre à un dépistage volontaire et d’annoncer leur état sérologique à leurs partenaires sexuels.

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Maureen Mwanawasa, Première Dame de Zambie
et présidente de l’OPDAS, a déclaré que la
réunion devrait inciter les Premières Dames à
réfléchir à l’ampleur considérable de la tâche et
des enjeux que représente le sida.

Pour sa part, Maureen Mwanawasa Première Dame de Zambie et présidente de l’OPDAS, a déclaré que la réunion devrait inciter les Premières Dames à réfléchir à l’ampleur considérable de la tâche et des enjeux que représente le sida. « En tant que mères, nous ne pouvons nous permettre de rester les bras croisés pendant que le sida redéfinit le sens de l’enfance pour des millions de nos fils et de nos filles. Il est important que nous participions à des interventions qui promouvront la naissance d’une ‘génération sans sida’ », a-t-elle ajouté.

Selon Mme Mwanawasa, même si les gouvernements ont pour la plupart mis en œuvre un certain nombre de programmes de prévention de la transmission mère-enfant du VIH, il existe encore d’importantes lacunes au niveau de la prestation des services, y compris la formation insuffisante du personnel de santé, la précarité des programmes d’appui, l’absence de programmes efficaces de suivi et d’évaluation, la faiblesse des systèmes d’aiguillage entre les centres de santé et la communauté, une participation insuffisante des communautés et le caractère limité des activités génératrices de revenus pour les personnes affectées par le sida.

Dans son exposé sur les dernières grandes réalisations de l’OPDAS, sa présidente, Mme Mwanawasa, a signalé l’élaboration d’un plan d’action pour 2006-2008 axé sur la prévention de la transmission mère-enfant du virus, la rédaction d’un manuel de procédures financières pour orienter et réglementer les dépenses de l’OPDAS ainsi que la mobilisation d’équipements et de ressources financières à l’appui des bureaux régionaux de l’organisation et de son secrétariat exécutif.

Elle a également signalé le renforcement des partenariats avec un certain nombre d’organismes, notamment l’ONUSIDA et le PEPFAR.

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Le système des Nations Unies a félicité les
Premières Dames pour leur appui et leur plaidoyer
sans faille qui ont été déterminants dans la riposte
de l’Afrique au sida.

Dans son discours lors de la cérémonie d’ouverture, le Dr Roger Salla Ntounga, Coordonnateur de l’ONUSIDA dans le pays, a souligné l’importance du ‘partenariat pour une riposte élargie et efficace’ et déclaré qu’il était nécessaire de lutter contre les moteurs fondamentaux de l’épidémie, en particulier les inégalités entre les sexes et le statut peu élevé des femmes.

Le système des Nations Unies, représenté par Mme Oby Ezekwesili, Vice-présidente de la Région Afrique de la Banque mondiale, le Dr Roger Salla Ntounga de l’ONUSIDA et le Dr Lalla Toure de l’UNICEF, a félicité les Premières Dames pour leur appui et leur plaidoyer sans faille qui ont été déterminants dans la riposte de l’Afrique au sida. Ces personnes ont réaffirmé le soutien de leurs organisations respectives à l’OPDAS conformément à l’objectif commun qui est d’instaurer l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH d’ici 2010.

Mme Azeb Mesfin, Première Dame d’Ethiopie et Vice-présidente de l’OPDAS, a proposé d’accueillir la prochaine réunion de l’Organisation dans son pays en septembre 2007, dans le cadre de la Campagne du Millénaire en Ethiopie.