Reportage

Améliorer les estimations effectuées à l’échelon national et régional en matière d’infection à VIH

20 juillet 2007

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Des ateliers spécifiques ont été conçus pour
permettre aux épidémiologistes de formuler les
meilleures estimations possibles concernant le VIH
dans leur pays.
Photos: ONUSIDA

Entre mars et juin 2007, des épidémiologistes, analystes et directeurs de programmes de lutte contre le sida de 124 pays ont suivi une formation spéciale organisée par l’ONUSIDA dans le but d’améliorer et d’affiner les estimations nationales en matière d’infection à VIH.

Onze ateliers régionaux ont eu lieu dans diverses régions du monde afin de permettre aux épidémiologistes de prendre connaissance des nouveaux outils et logiciels d’estimation et des hypothèses actualisées fondées sur les derniers résultats de la recherche et d’autres caractéristiques complémentaires.

Les ateliers ont pour objet de renforcer la capacité des pays à produire des estimations actualisées pour 2005 et provisoires pour 2007. Des estimations mondiales et régionales établies sur la base de ces estimations nationales préliminaires seront publiées au terme de l’année 2007 dans le document Le Point sur l’épidémie mondiale de sida 2007 et de nouvelles estimations par pays figureront dans le Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008 qui sera publié à l’occasion de la prochaine Conférence internationale sur le sida, organisée en 2008 au Mexique.

« Ces ateliers ont été conçus pour permettre aux épidémiologistes de formuler les meilleures estimations possibles pour leur pays, en s’appuyant sur les plus récentes améliorations apportées aux méthodes de collecte de données, » a indiqué Karen Stanecki, Conseiller principal en épidémiologie au sein de l’ONUSIDA, qui avait pris part à l’animation des ateliers. « Les épidémiologistes seront dorénavant en mesure de recueillir des données susceptibles d’éclairer divers aspects de la riposte au sida, s’agissant notamment du nombre de personnes vivant avec le VIH, des nouveaux cas d’infection à VIH, des besoins en matière de traitements antirétroviraux et du nombre de décès imputables au sida et d’enfants rendus orphelins, » a-t-elle précisé.

Depuis 1997, l’ONUSIDA et l’OMS publient régulièrement des estimations spécifiques à chaque pays sur la charge de l’infection à VIH. Les méthodes et hypothèses utilisées pour produire les estimations relatives au VIH se sont améliorées avec l’augmentation des connaissances concernant l’épidémie de VIH et sa dynamique dans diverses populations. L’élaboration de ces méthodes s’est appuyée sur les recommandations émises par le Groupe de référence ONUSIDA sur les estimations, modèles et projections.

Au cours des toutes dernières années, des logiciels particuliers ont été mis au point, au nombre desquels le Workbook Method et l’Estimation and Projection Package (EPP), destinés à ajuster une courbe épidémique établie sur la base des données de la sérosurveillance sentinelle du VIH. Un autre logiciel (Spectrum) utilise la courbe épidémique comme donnée d’entrée et calcule les estimations de la prévalence, de l’incidence et de la mortalité imputable au sida, ainsi que du nombre d’orphelins. Une partie des produits de Spectrum utilisent comme dénominateurs de suivi et d’évaluation des indicateurs de la prévention de la transmission mère-enfant et des besoins en matière de traitements antirétroviraux. Ces modules ont été utilisés par l’ONUSIDA et l’OMS pour établir les estimations de 2001, 2003 et 2005.

Les ateliers de formation de spécialistes, qui ont permis aux participants une mise à niveau de leurs connaissances relatives à la collecte des données, se sont déroulés dans toutes les régions : Afrique du Sud (deux sessions), Sénégal (deux sessions), Thaïlande (deux sessions), Panama (deux sessions), Trinité-et-Tobago, Fédération de Russie et Egypte.

Renforcer les méthodes régionales

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Les participants de la réunion de
Moscou ont identifié les principaux
déterminants de l’épidémie dans la
région et ont analysé son impact.
Photos: ONUSIDA

La deuxième réunion de surveillance de la pandémie de sida dans la Communauté des Etats indépendants s’est tenue à Moscou, Fédération de Russie, du 25 au 27 juin 2007, en vue de faire avancer les méthodes et pratiques susceptibles d’améliorer la collecte de données. La réunion a rassemblé 80 participants et observateurs des douze pays de la Communauté des Etats indépendants, au nombre desquels des experts des Programmes nationaux de lutte contre le sida d’Arménie, d’Azerbaïdjan, du Bélarus, de Géorgie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, de Moldova, d’Ouzbékistan, de Russie, du Tadjikistan, du Turkménistan et d’Ukraine.

« Cette réunion était particulièrement importante, car c’était la première fois en dix ans que ce groupe d’experts régionaux se réunissait pour examiner les tendances d’une des épidémies de VIH à la croissance la plus rapide au monde, » a souligné Liliya Mialeshko, responsable du Département de prévention du sida du Centre républicain d’hygiène, d’épidémiologie et de santé publique du Bélarus, présente lors de cette rencontre.

Avec l’appui technique du Secrétariat de l’ONUSIDA, de l’Organisation mondiale de la Santé et des Centers for Disease Control des Etats-Unis, ainsi que des organismes coparrainants de l’ONUSIDA, des donateurs et des ONG, la réunion a permis aux participants d’évaluer les principaux déterminants de l’épidémie dans la région, d’examiner les tendances de la surveillance biologique et comportementale et d’échanger les meilleures pratiques en matière de collecte et d’utilisation des données afin d’orienter la riposte à l’épidémie. La réunion a été suivie d’un dernier atelier régional de formation sur les estimations relatives au VIH.

« La réunion comme les ateliers ont contribué à faire avancer les travaux cruciaux d’identification des principaux moteurs de l’épidémie dans la région et d’évaluation de son impact. En aidant les pays à mieux ‘connaître leurs épidémies’, ces rencontres contribuent à l’élaboration d’une riposte efficace, » a relevé Karen Stanecki.

L’ONUSIDA collabore maintenant avec les divers représentants des pays concernés pour finaliser le rapport de la réunion régionale et formuler des plans de suivi.