Reportage

Une Délégation de haut niveau s'engage à lutter contre les épidémies mortelles de tuberculose et de VIH en

22 mars 2013

De gauche à droite : Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Dr Barnabas Sibusiso Dlamini, Premier ministre du Swaziland.
Photo : ONUSIDA/J.Matas

Bien que le Swaziland soit l'un des plus petits pays d'Afrique, il compte le plus fort pourcentage de personnes vivant avec le VIH du monde. Plus d'un quart de sa population adulte vit avec le virus. En effet, les habitants du Swaziland ne sont pas confrontés à une seule épidémie mortelle, mais bien à deux épidémies qui s'entrecroisent et qui causent des ravages non seulement au Swaziland mais dans toute la région de l'Afrique subsaharienne. Ces épidémies sont la tuberculose et le VIH.

Plus des trois-quarts des personnes touchées par la tuberculose au Swaziland vivent aussi avec le VIH, et les estimations indiquent que 16 000 swazis développent une tuberculose active, potentiellement mortelle, chaque année. La combinaison de ces deux épidémies a fait de la tuberculose la principale cause de mortalité des personnes vivant avec le VIH, car la bactérie de la tuberculose accélère la progression de l'infection à VIH et sa transformation en sida, affaiblissant le système immunitaire jusqu'à ce qu'il ne puisse plus lutter contre la maladie.

Toutefois, le Swaziland est déterminé à arrêter les épidémies dans leur élan.

Cette semaine, le Swaziland a accueilli une puissante délégation de leaders et d'experts dans le domaine de la santé, décidés à mettre fin à la double épidémie de tuberculose et de VIH dans la région. Organisée par les Ministres de la Santé du Swaziland et d'Afrique du Sud et soutenue par le partenariat Halte à la tuberculose, cette réunion a rassemblé des esprits brillants et des experts de tout premier plan dans le but de trouver des moyens d'accélérer l'action visant à mettre fin aux épidémies conjointes de tuberculose et de tuberculose/VIH dans les pays de la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC).

« C'est notre dernière chance de remettre l'Afrique sur les rails pour atteindre les objectifs liés à la tuberculose et au VIH », a affirmé le Dr Sibusiso Dlamini, Premier ministre du Swaziland, précisant que les avancées au regard de l'objectif consistant à réduire de moitié le nombre de décès causés par la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015, fixé dans la Déclaration politique sur le VIH/ et le sida de la Réunion de l'Assemblée générale des Nations Unies, n'étaient pas assez rapides.

Tout en reconnaissant l'importance du défi, Aaron Motsoaledi, Ministre de la Santé d'Afrique du Sud a poussé les participants à agir. « On ne décide pas d'escalader l'Everest en s'attendant à échouer », a-t-il déclaré. « Le succès doit être notre seul objectif, peu importe la taille du défi que l'on relève. Les athlètes olympiques reviennent souvent de loin pour gagner la course, nous pouvons faire de même. »

L'Everest auquel il se réfère est la déclaration d'engagement très forte prise à l'occasion de cette réunion, la « Déclaration du Swaziland ». Elle souligne la détermination de chacun des partenaires à réduire significativement les décès liés à la tuberculose/VIH au cours des 1 000 jours à venir et à atteindre les objectifs fixés pour 2015.

« Nous devons revoir nos attentes à la hausse et augmenter nos contributions financières et techniques pour concrétiser les engagements que nous avons pris dans le but de diminuer les impacts de la tuberculose », a indiqué le Dr Lucica Dittu, Secrétaire exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose.

Les engagements importants mis en exergue dans la déclaration incluent la fusion totale des services de lutte contre la tuberculose et le VIH, des partenariats inédits avec de nouveaux partenaires, un renforcement des programmes et des services et des méthodes novatrices et innovantes de financement de la riposte à ces deux maladies.

« Un millier de personnes vivant avec le VIH meurt tous les jours de la tuberculose sur le continent africain, et cela est inacceptable », a ajouté Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Cette initiative donne un nouvel élan, et génère un renouveau d'énergie qui donnera des résultats et améliorera la vie des millions de personnes qui vivent dans cette région. »

L'ONUSIDA a confirmé qu'il allait continuer à travailler en étroite collaboration avec ses partenaires, dont le Partenariat Halte à la tuberculose et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, afin de garantir que tous ceux qui vivent avec le VIH et une tuberculose active soient en mesure de démarrer un traitement du VIH ; que tous ceux qui sont soignés pour une tuberculose se voient proposer un test de dépistage du VIH ; et que tous ceux qui sont soignés pour le VIH se voient proposer un dépistage de la tuberculose.