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Rapport 2014 sur la drogue au plan mondial : il faut faire plus pour lutter contre la consommation de drogues injectables et le VIH

26 juin 2014

Selon le Rapport 2014 sur la drogue au plan mondial, la Journée internationale contre l'abus et le trafic illicite de drogues lancée le 26 juin par Yury Fedotov, Directeur exécutif de l'ONDC, une forte mobilisation doit être mise sur les besoins de santé et des droits de l'homme pour tous les consommateurs de drogues, surtout ceux qui s'injectent des drogues et qui vivent avec le VIH.

Pour beaucoup de consommateurs de drogues dans le monde il y a un manque inquiétant de programmes sur des données probantes axées sur la prévention, le traitement, la réadaptation et l'intégration sociale. « Il reste de sérieuses lacunes dans la prestation de services. Au cours des dernières années, seul un consommateur de drogues sur six à l'échelle mondiale a eu accès ou a reçu des services de traitement de la toxicomanie chaque année », a déclaré M. Fedotov.

La consommation de drogues injectables et la vulnérabilité accrue associée au VIH restent un problème vital et se dégrade dans certaines régions d'Europe. En utilisant pour la première fois les estimations conjointes de l'ONUDC, de l'ONUSIDA, de la Banque mondiale et de l'Organisation mondiale de la Santé, le rapport indique que des 12,7 millions de personnes qui s'injectent des drogues à l'échelle mondiale, environ 1,7 millions vivent avec le VIH (13%).

La situation est particulièrement grave dans deux régions, l'Asie du Sud-ouest et Europe de l'Est, où la prévalence du VIH parmi les personnes qui s'injectent des drogues est de 28,8% et 23%, respectivement. Le rapport cite des statistiques montrant que pour les 49 pays pour lesquels des données sont disponibles, la prévalence du VIH parmi les consommateurs de drogues injectables est plus de 22 fois plus élevée que dans la population générale, et au moins 50 fois plus élevé pour les 11 pays.

Nous avons vu que les pays qui ont suffisamment investi dans les services de réduction des risques ont remarquablement réduit la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables.

Yury Fedotov, Directeur exécutif de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime

Le Rapport 2014 sur la drogue au plan mondial met l'accent sur la nécessité de mettre en œuvre des services de réduction des risques, le plus important pour éviter l'infection à VIH étant le programme d'aiguilles et de seringues, le traitement substitutif aux opiacés, le conseil et le dépistage volontaires et le traitement antirétroviral. Lorsque ces programmes sont disponibles comme dans les pays d'Europe occidentale et centrale, il y a eu une baisse à la fois de l'incidence du VIH et du nombre de décès liés au sida provoqués par la consommation de drogues injectables sans respect de l'hygiène.

Comme M. Fedotov l'énonce dans la préface du rapport, « Nous avons vu que les pays qui ont suffisamment investi dans les services de réduction des risques ont remarquablement réduit la transmission du VIH chez les consommateurs de drogues injectables. »

En plus d'examiner la consommation de drogues injectables et le VIH, le rapport explore un certain nombre d'autres questions centrales dans un monde où la prévalence de consommation de drogues est signalée comme étant aujourd'hui stable. Il s'agit notamment : des effets d'une hausse de la production d'opium en Afghanistan, de la diminution de l'offre mondiale de cocaïne, du bilan mitigé de la consommation de cannabis qui chute globalement mais qui augmente en Amérique du Nord et le doublement des saisies de méthamphétamine entre 2010 et 2012.