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Vers un programme d'aide aux survivants d'Ebola

29 janvier 2015

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest a déjà coûté la vie à 8 800 personnes. Près de 500 d'entre elles étaient des professionnels de santé. Cependant, le pire est passé : moins d'une centaine de nouveaux cas ont été signalés dans la semaine jusqu'au 25 janvier et la riposte internationale vise désormais moins à ralentir la transmission qu'à mettre un terme à l'épidémie.

Alors que le nombre de nouvelles infections à virus Ebola continue de baisser en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les survivants sont en train de s'organiser en associations et en groupes afin de faciliter leur réintégration et leur réhabilitation au sein de leur communauté.

Le nombre de survivants est estimé entre 5 000 et 10 000. Selon leurs propres récits, ces survivants sont victimes de différentes formes de stigmatisation de la part de membres de leur famille et plus largement de leur communauté. Leurs moyens de subsistance et leur capacité de travail ont été affectés. Dans le cas des enfants et des adolescents, la stigmatisation a empêché voire interdit toute réunification des familles ou placement.

La Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) a organisé une rencontre les 29 et 30 janvier à Dakar, au Sénégal, pour discuter de la manière dont les Nations Unies pouvaient intégrer une nouvelle composante pour les survivants dans leur travail et coordonner les efforts entre les agences pour veiller à ce qu'aucun survivant ne soit laissé de côté. Cette rencontre a réuni des survivants d'Ebola venus de Guinée, du Liberia, du Nigéria et de Sierra Leone, ainsi qu'une cinquantaine de représentants des Nations Unies, notamment de l'ONUSIDA.

Il a été proposé que l'aide aux survivants aille au-delà de la distribution d'avantages sociaux à leur sortie des établissements de santé et qu'elle dure plus longtemps. L'aide initiale peut certes inclure des couvertures, de l'argent et de la nourriture, mais la santé mentale et le soutien psychosocial des survivants et des membres de leur famille pourraient être intégrés dans un ensemble plus complet.

Déclarations

« L'expérience des survivants est précieuse, aujourd'hui comme pour les futures épidémies. »

Dr Ada Igonoh, survivante d'Ebola, Nigéria

« En tant que survivants, nous représentons la plus importante ressource encore inexploitée dans la lutte contre Ebola. »

Dr Korlia Bonarwolo, survivant d'Ebola, Liberia

« Puisque nous avons été guéris du virus Ebola, nous voulons être pleinement impliqués dans les activités de l'UNMEER. »

Dr Achille Gbemou, survivant d'Ebola, Guinée

« Nous devons tirer les leçons de la riposte au VIH et nous concentrer sur une approche multisectorielle qui intègre la société civile et les gouvernements. »

Mamadou Diallo, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale

« Le nombre de survivants augmente tandis que le nombre de cas et d'infections diminue. Au fil du temps, un programme à destination des survivants a vu le jour de manière organique en l'absence de cadre programmatique. Il est temps que les Nations Unies travaillent avec les communautés de survivants. »

Douglas Webb, Représentant de l'UNMEER et Chef de groupe sectoriel, VIH, santé et développement, Programme des Nations Unies pour le développement