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Les organisations confessionnelles : des partenaires essentiels pour la santé

13 juillet 2015

Une nouvelle série en trois parties concernant la santé et la religion publiée dans The Lancet cette semaine souligne l'importance des organisations confessionnelles dans la mise en place d'une couverture de santé universelle et d'un niveau de soins adéquat pour tous, en particulier dans les contextes où les ressources sont limitées et pour les groupes marginalisés.

The Lancet se penche sur la fourniture de soins de santé par les organisations confessionnelles et examine la nébuleuse des controverses sur la foi, la religion et la santé. La série a été présentée lors d'une conférence internationale de la Banque mondiale sur le thème « Religion et développement durable : développer des partenariats pour mettre fin à l’extrême pauvreté ».

Le texte fait valoir que l'expérience étendue, les forces et les capacités des organisations confessionnelles offrent une opportunité unique d'améliorer la situation sanitaire et que les prestataires de soins de santé dans le cadre confessionnel jouent un rôle important dans la réponse aux besoins en matière de santé publique.

Katherine Marshall, chercheuse au Centre Berkley pour la religion, la paix et les affaires mondiales de l'Université de Georgetown, et Sally Smith, Conseillère de l'ONUSIDA sur les organisations confessionnelles, se sont exprimées sur la série d'articles du Lancet, la religion et le virus Ebola. Elles ont expliqué de quelle manière le recours aux services de santé et la réussite de l'interface des systèmes de santé avec les communautés sont impactés par les interconnexions complexes entre culture, tradition, religion, stigmatisation et discrimination. Selon elles, le VIH en a clairement apporté la démonstration depuis de nombreuses années et la crise du virus Ebola a également montré que les approches interdisciplinaires de la santé publique sont fondamentales pour parvenir à un résultat positif.

S'exprimant lors de la conférence sur la riposte à l'épidémie d'Ebola, le Cheikh Abu Bakarr Conteh, Président du Conseil interreligieux de Sierra Leone, a mis en avant le travail accompli par le Réseau interreligieux contre le sida de Sierra Leone (SLIRAN) pour apporter un soutien aux survivants d'Ebola et lutter contre la stigmatisation et la discrimination à leur encontre. Créé initialement par le Conseil en appui au travail avec les personnes vivant avec le VIH, le SLIRAN a pu profiter de sa riche expérience en matière de sensibilisation et de mobilisation des congrégations religieuses pour les services anti-VIH et dans les soins et le soutien aux personnes vivant avec le VIH.

Les présentations réalisées lors de la conférence ont passé en revue les faits probants et élaboré des recommandations d'action spécifiques afin de renforcer les partenariats efficaces entre les groupes religieux et confessionnels et le secteur public. Tout comme la conférence, les articles du Lancet donnent des recommandations pour les actions et partenariats à venir.

L'ONUSIDA a été étroitement associé à la réalisation et à la rédaction de la série d'articles du Lancet ainsi qu'à l'organisation des principales sessions de la conférence. L'ONUSIDA a échangé avec les participants des informations sur l'étendue, l'échelle et la nature des partenariats avec la communauté religieuse pour la prestation de services anti-VIH. Une autre de ses contributions s'est traduite par un débat sur la manière dont les partenariats et les compétences développés au cours des 30 années de riposte au VIH ont été mobilisés rapidement et efficacement pour soutenir la riposte à Ebola.

Déclarations

« Alors que la communauté de la santé mondiale est en train de définir des objectifs sanitaires durables pour l'avenir, il sera crucial de s'appuyer sur les infrastructures et les partenariats communautaires existants pour améliorer les résultats en matière de santé. Les organisations confessionnelles représentent souvent la seule infrastructure de santé dans une région et elles ont tissé des liens culturels forts avec les communautés. Il est temps que la communauté médicale globale reconnaisse l'ampleur des services proposés et bâtisse des partenariats avec elles ou les soutienne pour apporter des améliorations durables dans le domaine de la santé. »

Edward J. Mills, Professeur à l'Université d'Ottawa et responsable de la série publiée dans The Lancet

« Nous avons appris de la riposte au VIH que les services de santé des organisations confessionnelles constituent une part importante des soins liés au VIH, en particulier dans les situations où les ressources sont limitées. Ils atteignent les plus marginalisés au sein d'une société, qui sont aussi souvent ceux qui ont le plus besoin de services de santé vitaux. »

Sally Smith, Conseillère de l'ONUSIDA sur les organisations confessionnelles