Reportage

Une étude de marché pour la pérennisation à long terme de la CMMV au Zimbabwe et en Zambie

19 octobre 2016

La circoncision masculine médicale volontaire (CMMV) apporte aux hommes une protection efficace à 60 % contre le VIH. Malgré une amélioration et un élargissement, le recours aux services de CMMV stagne. PSI Zimbabwe et la Fondation Bill et Melinda Gates ont travaillé avec IPSOS, une société d'études de marché, pour savoir comment cartographier et mieux comprendre les associations d'idées que font les hommes et les garçons avec la CMMV, s'adapter à ceux qui présentent aujourd'hui les informations sur la CMMV et actualiser leurs programmes pour correspondre à de nouveaux publics.

On en sait beaucoup sur les raisons pour lesquelles les hommes subissent une CMMV, mais ces raisons ne sont pas systématiquement répertoriées, pas plus que les croyances des hommes concernant le déroulement de la procédure et la manière dont ces croyances influent sur la décision de recourir à une CMMV.

Les étapes par lesquelles passe un homme lorsqu'il décide de recourir à une CMMV en Zambie et au Zimbabwe ont été documentées afin de comprendre le parcours menant à cette décision, ce qui a influé sur cette décision, le rôle des principales influences et la manière dont les garçons et les hommes ont tendance à prendre des chemins différents vers la CMMV, en fonction de leur tranche d'âge. IPSOS a découvert qu'en moyenne, il faut deux ans et trois mois à un homme pour passer de la connaissance de la CMMV au lancement de la procédure.

IPSOS a enquêté auprès de 2 000 hommes âgés de 15 à 30 ans dans ces deux pays. Les conclusions montrent que les hommes se répartissent en six segments en ce qui concerne leur attitude envers la CMMV et qu'ils souhaitent des réponses concrètes et des messages directs portant sur cinq thèmes : 

  • sex-appeal
  • procédure
  • douleur
  • assistance sociale
  • bénéfices 

Des barèmes de notation ont été élaborés et appliqués sur le terrain pour aider à capter les réponses de ces hommes. Certaines idées ont été affinées et retestées, tandis que d'autres ont été abandonnées car elles n'avaient pas d'écho auprès du public.

PSI Zimbabwe et la Society for Family Health, de Zambie, ont utilisé les résultats de l'étude pour améliorer et adapter les messages aux différentes catégories d'hommes, passant ainsi moins de temps sur des messages qui ne sont pas pertinents pour un groupe spécifique. La mise en œuvre de l'étude a également permis de renforcer la confiance des mobilisateurs dans la délivrance de messages qui suscitaient auparavant un malaise, notamment sur la douleur et le sexe.  

Ils ont classé les différents groupes au moyen de critères de taille, facilité de conversion, capacité de sensibilisation des pairs et comportement à risque. Après avoir analysé les résultats, les équipes ont créé des archétypes ou « profils » pour chaque groupe et déterminé les secteurs dans lesquels les programmes et des messages spécifiques pourraient avoir le plus d'impact.

Les travailleurs communautaires qui centralisent les demandes de CMMV déclarent que la catégorisation des clients sur la base de leur relation vis-à-vis de la CMMV permet de gagner du temps. Ils peuvent ainsi identifier rapidement les candidats potentiels à partir des segments prioritaires pour passer plus de temps ou mettre fin au dialogue sans attendre si un client est peu motivé pour une CMMV.  Les mobilisateurs voient moins d'hommes mais obtiennent un plus fort taux de conversion grâce au passage de discussions en groupe à des entretiens individuels sur la base de l'outil de segmentation d'IPSOS. 

Désormais, les équipes dirigent les messages et les idées finales avant d'élargir les programmes pour une pérennisation à long terme de la mise en œuvre de la CMMV.  

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