Reportage

Inde : de nouvelles méthodes pour la surveillance du VIH et les estimations

06 avril 2018

Récemment, des experts indiens et du monde entier ont évoqué de nouveaux moyens de mener la surveillance du VIH et de faire des estimations sur l’épidémie de VIH en Inde.

Ouvrant la consultation, le Directeur général des Services de santé indiens, B.D. Athani, a déclaré : « La surveillance des maladies est le stéthoscope d’un professionnel de santé et assure une fonction extrêmement importante en matière de santé publique ».

La consultation a permis d’en savoir plus sur des projets pilotes menés dans le pays et d’autres initiatives en cours de planification. Les mesures prises actuellement pour renforcer la qualité des données et permettre leur meilleure utilisation ont été mises en avant, tout comme les efforts en cours visant à améliorer l’interface entre les différents systèmes d’information pour la surveillance du VIH.

Des sessions techniques sur la surveillance du VIH, notamment sur l’importance de la surveillance intégrée pour le VIH, la tuberculose, les hépatites et la syphilis, ainsi que sur la réalisation d’estimations sur le VIH, ont été organisées tout au long de cet événement de quatre jours.

« L’utilisation des données est fondamentale pour permettre une riposte efficace et durable dans le domaine de la santé publique. Trois questions restent capitales à cet égard : quelles données faut-il recueillir, comment elles doivent être collectées et comment elles doivent être utilisées pour contribuer à la conception et à la mise en œuvre d’une riposte efficace », a expliqué S. Venkatesh, Directeur général adjoint du Programme national de contrôle du sida en Inde.

Dans le cadre d’une session concernant les estimations sur le VIH au niveau des districts, les différentes méthodes de réalisation de ces estimations ont été examinées. Les participants ont admis que dans un souci de comparabilité et de cohérence entre les districts, il ne fallait utiliser qu’une seule méthode pour générer des estimations à l’échelle de ces districts. Toutefois, pour déterminer la meilleure méthode, il faudra de nouvelles analyses des points forts et des limites de chacune d’elles.

Lors de la consultation, Bilali Camara, Directeur national de l’ONUSIDA en Inde, a souligné l’importance pour la riposte au sida de disposer d’informations granulaires sur les localités et les populations.

Une présentation des estimations sur la taille des populations clés a montré un nouveau pilote de cartographie virtuelle qui se sert des réseaux sociaux de manière éthique et rentable, et qui a été reconnu comme la méthodologie du futur. La consultation a aussi permis d’apprendre que l’Inde devrait collecter des informations sur les comportements par l’intermédiaire d’enquêtes dites « en isoloir », qui consistent à recueillir des informations sur les comportements de manière anonyme, ainsi que par d’autres approches innovantes.

Les sessions concernant chacun des domaines techniques ont débuté par une présentation du cadre global élargi et des lignes directrices réalisée par des experts internationaux. Ils ont mis en avant les approches adoptées par différents pays, ainsi que les modalités pratiques de chaque approche. Les participants ont convenu que les données issues de la surveillance, des estimations et des programmes représentaient des éléments d’information qui, une fois réunis, donnaient une meilleure perspective de l’épidémie de VIH et de la riposte, chacun de ces éléments ayant son importance et ne devant pas être considéré de manière isolée.

La consultation a eu lieu du 21 au 24 mars à New Delhi, en Inde. Elle était organisée par l’Organisation nationale de contrôle du sida en Inde, en collaboration avec l’ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la Santé et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis, dont les experts ont été rejoints par des experts nationaux du Conseil indien des Instituts de recherche médicale et d’autres organismes. Les recommandations issues de la consultation seront rassemblées dans une feuille de route en vue de leur mise en œuvre par le Programme national de contrôle du sida.