Reportage

Des progrès, mais encore un long chemin à parcourir pour accroître la couverture du traitement et la prévention du VIH en République centrafricaine

03 août 2018

Environ 18 mois après le lancement du plan de rattrapage, le Comité national de lutte contre le sida (CNLS), le Ministère de la Santé et l’ONUSIDA ont organisé ensemble un atelier à Bangui afin de faire le point sur les progrès accomplis et les problèmes rencontrés et d’accélérer l’accès au traitement pour les personnes vivant avec le VIH en République centrafricaine. L’atelier a également été l’occasion de renouveler l’engagement politique en faveur de la riposte au VIH et d’appeler à une action urgente dans le domaine de la prévention.

Simplice Mathieu Sarandji, Premier ministre de République centrafricaine, a ouvert la réunion en présence de 80 parties prenantes, notamment des membres du gouvernement, des organisations de la société civile, des personnes vivant avec le VIH, des membres des populations clés, ainsi que des dirigeants de collectivités locales et des chefs traditionnels et religieux.

Depuis le lancement du plan de rattrapage en janvier 2017, les principaux progrès ont été enregistrés dans le développement de nouvelles politiques de mise en œuvre du dépistage et du traitement, ainsi que dans l’augmentation du nombre de personnes sous traitement anti-VIH, de 25 000 en 2016 à 34 000 en juin 2018. Des groupes de traitement communautaires ont délivré des médicaments anti-VIH aux personnes vivant dans des régions reculées et instables, comme la ville de Zemio à l’est du pays. En outre, un observatoire du traitement communautaire contribue à superviser l’accès aux soins anti-VIH et la qualité de ces soins à Bangui.

Toutefois, il reste encore un long chemin à parcourir. En République centrafricaine, moins de 35 % des personnes vivant avec le VIH ont accès au traitement, soit l’un des taux les plus faibles d’Afrique subsaharienne. Parmi les problèmes rencontrés, un système de surveillance et d’évaluation inadéquat, un manque de supervision efficace des établissements fournissant des services anti-VIH, un engagement communautaire limité dans la mise en œuvre du dépistage et du traitement anti-VIH, ainsi que des engagements financiers restreints pour atteindre les objectifs de traitement. La plupart des participants se sont accordés sur la nécessité d’améliorer la coordination.

En conséquence, les participants ont recensé les priorités pour les six prochains mois afin d’atteindre les objectifs pour 2019 dans le domaine du traitement. Tous ont souligné que les communautés, les personnes vivant avec le VIH et les populations clés devaient être associées à chaque étape du parcours. Par ailleurs, les participants ont insisté sur la nécessité urgente d’une augmentation du financement provenant du budget national et des donateurs.

Cet atelier de deux jours a été préparé par un comité de pilotage et des groupes de travail techniques sur la base des données disponibles et de visites de terrain. Parmi les groupes présents figuraient des représentants du Ministère de la Santé, du CNLS, des organisations communautaires, des personnes vivant avec le VIH, d’ONG internationales telles que Médecins sans Frontières et la Croix Rouge française, ainsi que de l’UNICEF, de l’UNFPA, de l’OMS et de l’ONUSIDA.

Déclarations

« Notre pays et notre gouvernement s’engagent pour accélérer le rythme dans l’accès aux médicaments et atteindre l’objectif de zéro nouvelle infection à VIH. Pour y parvenir, nous allons financer le traitement anti-VIH pour 5 000 personnes de plus en 2019. Nous allons également développer rapidement un plan national de prévention du VIH. »

Simplice Mathieu Sarandji Premier ministre de République centrafricaine et Premier Vice-Président du Comité national de Lutte contre le SIDA

« Il est temps d’accélérer le tempo avec notre plan de rattrapage. Nous devons changer nos approches, exploiter les progrès accomplis et nous adapter lorsque c’est nécessaire pour atteindre nos objectifs. Notre but est de cibler les communautés dans lesquelles les personnes sont les plus vulnérables à l’infection à VIH et de leur fournir des services efficaces qui respectent les droits de l’homme. »

Pierre Somse Ministre de la Santé Publique et de la Population, République centrafricaine

« Nous ne pourrons pas mettre davantage de personnes sous traitement et réduire les nouvelles infections à VIH sans notre participation. La stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles majeurs qui entravent nos efforts. C’est la raison pour laquelle les personnes vivant avec le VIH souhaitent jouer un rôle actif en encourageant le dépistage, la prévention et le traitement du VIH pour tous. »

Bienvenu Gazalima Réseau Centrafricain des Personnes Vivant avec le VIH (RECAPEV)