Reportage

Les dirigeants du Rwanda sont un modèle à suivre pour faire avancer l’agenda mondial sur la fin de l’épidémie de sida

10 décembre 2018

Le Rwanda est un allié essentiel dans la riposte mondiale au sida. Grâce à l’engagement politique de ses dirigeants, le pays a convaincu ses pairs de promouvoir le changement nécessaire qui a permis à la riposte au sida de donner des résultats très encourageants pour l’Afrique et au-delà.

En 2011, le Président du Rwanda Paul Kagame a été le premier dirigeant africain à convoquer une réunion lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème de l’avenir de la riposte au sida et de la mise en place d’une feuille de route durable pour la santé et le développement.

AIDS Watch Africa a été reconduit à la suite de cette réunion, afin de servir de plate-forme aux chefs d’État africains pour qu’ils puissent se réunir sous le leadership de l’Union africaine, dans le but de suivre les avancées par rapport aux objectifs pour le VIH, la tuberculose et le paludisme, assurant ainsi l’appropriation et le pilotage par les Africains de la stratégie africaine en matière de santé.

La riposte au VIH n’a cessé de progresser dans le pays. Les nouvelles infections à VIH ont chuté de 20 % entre 2010 et 2017 au Rwanda, passant de 9 300 à 7 400. Sur la même période, les décès dus au sida ont été quasiment divisés par deux, passant de 6 000 à 3 100. Ces bons chiffres sont dus à un programme solide de traitement du VIH, avec 83 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement en 2017.

Toujours en 2017, 92 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès au traitement de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, évitant ainsi 1 900 nouvelles infections à VIH.

C’est avec ces résultats en tête que, le 7 décembre, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé s’est rendu à Kigali, au Rwanda, pour démontrer sa solidarité avec le gouvernement rwandais et mettre en avant le rôle de leadership qu’il a joué dans l’action pour en finir avec le sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

Lors d’une cérémonie organisée spécialement, M. Sidibé a nommé Jeannette Kagame, Première dame du Rwanda, Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour la santé et le bien-être des adolescents. M. Sidibé l’a félicitée pour son rôle de porte-parole en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles au Rwanda et dans toute l’Afrique, ainsi que pour son leadership dans l’éducation des filles et la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs des jeunes.

« Jeannette Kagame, vous avez été aux côtés de l’ONUSIDA depuis les heures les plus sombres de l’épidémie. Ce fut une époque de grande tristesse et de désespoir. Mais avec votre aide, nous avons trouvé l’espoir. C’est avec gratitude et avec le plus grand respect que je vous remercie pour tout ce que vous avez fait et tout ce que vous continuez de faire », a déclaré M. Sidibé.

« Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers en pensant que le pire est derrière nous. Alors que le visage du VIH ne cesse d’évoluer, nous devons rester vigilants, afin de répondre aux problèmes émergents en temps utile. Nous devons aussi nous montrer déterminés dans le renforcement de nos défenses face au VIH, et donner à tous les hommes, les femmes et les enfants les ressources nécessaires pour vivre en sécurité et en bonne santé », a déclaré Mme Kagame.

M. Sidibé a également rencontré M. Kagame, Président du Rwanda et actuel Président de l’Union africaine. Ils ont évoqué le financement de la santé et la pérennité globale de la riposte au sida sur le continent africain. Lors d’une rencontre avec Richard Sezibera, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Sidibé a évoqué la nécessité d’une diplomatie mondiale de la santé pour que la santé reste au premier plan de l’agenda international.